Auteur d’un doublé face à Niort (4-0) ce samedi lors de la 32e journée de Ligue 2, Gautier Lloris (25 ans) réalise une belle saison sous les couleurs de l’AJA. Une vraie satisfaction pour le petit-frère d’Hugo, qui perce enfin après un début de carrière entaché par plusieurs blessures.
Petit quiz : quel joueur français a inscrit ce week-end un superbe but sur une « Madjer » ? Si vous répondez Karim Benzema, c’est que vous n’avez pas été très attentifs au multiplex de samedi soir en Ligue 2, car Gautier Lloris y est aussi allé de sa petite reprise derrière la jambe d’appui. Mieux, le défenseur central auxerrois a inscrit un doublé sur le terrain des Chamois Niortais (4-0), puisqu’il avait aussi ouvert le score de la tête. Une réussite offensive inattendue mais qui vient récompenser la saison réussie du petit-frère d’Hugo.
Un pari réussi
Son arrivée cet été sur les bords de l’Yonne était pourtant accompagnée de quelques doutes, légitimes, en raison d’un passif assez lourd au niveau des blessures. Avant l’exercice en cours, le colosse d’1,91m n’avait joué que 18 matchs de championnat professionnel dans sa carrière (5 en Ligue 1 avec Nice, 13 en Ligue 2 avec le Gazélec Ajaccio). « C’est un joueur qui, et il le sait, a été souvent blessé, déclarait d’ailleurs Jean-Marc Furlan l’été dernier. Mais ce qui est ressorti des infos prises auprès de Nice et de Mickaël Le Bihan lorsque l’on me l’a proposé, c’est que c’est un défenseur central de très grande qualité. Ce qu’on lui souhaite, et il est aussi venu pour ça, c’est de lui faire faire une saison complète. Il a peu joué et a été un moment sur le flanc en professionnel. Le changement de paysage et de club doit lui permettre de jouer 35 ou 40 matches dans la saison. »
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Le pari est pour le moment réussi, puisque Lloris a disputé 20 matchs de championnat, tous dans la peau d’un titulaire. Si son physique oblige parfois Jean-Marc Furlan à le laisser au repos, les petits pépins connus au cours de cette saison ne sont pas comparables à ceux du passé. Pour le plus grand bonheur de son entraîneur. « Gautier Lloris, il a déjà joué au foot, demandait même Jean-Marc Furlan pour plaisanter il y a quelques semaines. Il vient de faire, je crois, la série de matchs la plus longue de sa carrière. Il a beaucoup de talent, il accumule les heures d’entraînements. Si c’était moi, lui et Le Bihan dormiraient à l’Abbé-Deschamps sous une tente. Je leur fais un câlin s’ils veulent, mais ils y restent. »
« Il a la capacité de jouer au-dessus »
Après 13 ans saisons à l’OGC Nice, club qu’il a rejoint dès ses 11 ans, c’est donc loin de la Côte d’Azur que cet Aiglon, ou plutôt cet albatros vu sa carrure, est en train de prendre son envol. Malgré quelques petites erreurs évitables, comme celle qui a offert un but à Guingamp lors de la 25e journée (1-1), Lloris brille par la qualité de ses interventions, son impact athlétique et forme une charnière très complémentaire avec le Brésilien Jubal, lui aussi arrivé à l’AJA cet été. « Le coach et mes coéquipiers disent que je dois gagner en confiance et prendre le jeu à mon compte. Je travaille et j’essaie de progresser sur ces points-là », expliquait Lloris après son doublé à Niort.
Des axes de progression qui pourraient lui permettre de retrouver une élite brièvement fréquentée. Jean-Marc Furlan est en tout cas convaincu que son joueur en a les capacités. « Lloris, c’est du lourd défensivement, du haut niveau, il a un talent exceptionnel. Il attire toujours le ballon. Il n’est pas le plus rapide, mais il se trouve toujours à rattraper son attaquant. Il a la capacité de jouer au-dessus, mais il ne faut pas le lui dire, il va prendre le melon (rires). Non ce n’est pas vrai, ça ne risque pas. Il est tellement modeste. » Une qualité supplémentaire pour, enfin, briller sur la durée.
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