Ce samedi dans le cadre de la 25e journée de Ligue 2, Chambly se déplaçait à Clermont (1-0). Un match loin d’être comme les autres. Avec 16 absents au total dont 10 joueurs testés positifs au Covid-19. Sans compter le cas qui s’est révélé lors du trajet des Camblysiens en car vers l’Auvergne, et les symptômes du coach. Tout portait donc à croire que la rencontre serait reportée. Cependant, le match a bien été maintenu par la LFP et le FCCO s’est montré vaillant malgré la défaite avec une formation décimée. Le capitaine de l’équipe, Thibaut Jaques, est revenu sur cet épisode rocambolesque et traumatisant à l’occasion de sa présence dans notre podcast de la semaine.
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Une possible envie de ne pas jouer ce match ?
« Il n’a jamais été question de ne pas jouer, surtout avec le long trajet en bus. On a pris des risques car il y avait un joueur qui avait des symptômes sur le trajet. Avant de partir c’était différent, on savait qu’il y avait déjà 10 cas, il ne suffisait qu’un seul autre test PCR pour annuler le match. Ce test, on l’a eu 3h avant le début du match, malheureusement ça n’a rien changé. Une fois que l’on était sur place, on était là pour jouer. »
Le court séjour à l’hôtel avant le match
« C’était particulier. S’il fallait quitter l’hôtel le matin, on aurait déclaré forfait, car on ne serait pas resté devant le stade de Clermont pendant 5h. On a déjà passé 7h en bus la veille pour le trajet, on n’aurait pas pu rester 5h de plus les uns sur les autres. On serait rentrés, notre santé passe avant. »
La causerie d’avant-match, pas comme les autres
« On l’a laissée à Vincent Planté, notre entraîneur des gardiens, mais aussi gardien numéro 2 et entraîneur principal pour ce match (rires). Il y avait aussi l’analyste vidéo. Tout le monde s’est débrouillé. Les plus anciens ont pris la parole, car dans ces moments-là, c’est tout le groupe qui doit répondre, et non pas une seule personne. Il fallait trouver des solutions, et passer ce match sans trop de casse. Malheureusement, on n’a pas ramené de point. Le visage affiché était quand même positif. »
L’accueil des Clermontois
« Les joueurs de Clermont ont été très sympas. Tout a été mis en place pour ne pas qu’on se croise. Nous, on ne les a pas vus avant. A la mi-temps, ils ont attendu que l’on rentre tous avant de rejoindre leur vestiaire. En terme de sécurité, c’était bien pour eux. Nous, on a un peu eu l’impression d’être des pestiférés. Mais on a été très bien accueillis. Dès qu’il y en avait un qui toussait, il n’y avait plus un bruit dans les couloirs (rires) ! On sentait qu’on était un peu épié et regardé. »
Son impression vue du terrain
« Une fois que ça a joué, je ne pense pas que les Clermontois ont pensé à la situation sanitaire. Quand il fallait être au marquage, on y était, il n’ y avait pas le choix. Les joueurs ont été réglos, il n’y a pas eu de soucis. »
Les adaptations au niveau de l’entraînement
« C’est compliqué, on s’adapte encore car on devait avoir entraînement ce matin (mardi, ndlr). On va plutôt faire des entraînements individuels aujourd’hui et demain dans le but d’isoler les cas positifs. On va laisser passer un peu de temps pour voir si certains déclarent le COVID ou pas. A partir de jeudi, on revient à l’entraînement pour préparer le match d’Auxerre. On n’a pas trop le choix, c’est du bricolage, mais on essaye de casser la chaîne de transmission le plus possible. »
Son avis sur le règlement « COVID » de la LFP
« Clairement, je pense que le soucis est là. Dans l’ensemble, les symptômes sont faibles voire inexistants, du coup ça va pour une reprise de l’entraînement. Nous, on a été le premier club frappé par le variant anglais. En une semaine, on a eu 8 cas. Quand on arrive à 10 et que l’on nous dit qu’il en faut un onzième pour reporter le match, on se dit « venez, on va se le passer », car c’est hallucinant de nous envoyer à Clermont. On nous envoie là-bas, on est jeunes et sportifs, mais on est des hommes avant tout. Le soir quand j’arrive chez moi à 4h30 du matin, je ne dors pas sur le pas de la porte, j’ai une femme et des enfants. Dans le staff, il y a des personnes plus âgées que nous comme le président ou le coach, ce sont plus des personnes à risques. Quand on vous dit de monter dans un bus et que derrière le coach, il y a un joueur avec des symptômes, ça va trop loin. C’est ça qu’on a ressenti. Il y a la règle et l’adaptation de la règle. Sur le plan humain, c’est très compliqué à concevoir. Aujourd’hui, il faut jouer coûte que coûte, c’est comme ça que je le vois. Je n’en veux à personne, il faut fixer des règles, mais c’est compliqué à tout comprendre. Nous, on est que joueurs de foot, on nous met sur un terrain et on joue. »
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Le prochain match à Auxerre
« Si on n’a pas décalé Clermont, on ne décalera pas Auxerre, donc on jouera. On a fait des efforts avec un groupe réduit. Des petits du club sont venus avec nous. On peut remplacer des joueurs, mais depuis combien de temps certains n’ont pas joué ? Si des joueurs ont contracté le COVID pendant 15 jours avec des symptômes, ils ne peuvent pas revenir sur les terrains en 7 jours, ce n’est pas possible. Moi, j’ai eu le COVID « normal », et j’ai perdu 3 kilos en une semaine. Donc quand on revient, on n’est pas le même joueur. »
Son rôle auprès des jeunes face à Clermont
« Le rôle avant tout, c’est de les mettre en confiance, dédramatiser la situation. Il faut leur dire qu’ils peuvent jouer ou rentrer et faire ce qu’ils veulent, on ne va rien leur dire de mal, juste de se donner à 100%. Durant le match, il y a eu le petit Paul Schacherer qui a pris deux cartons jaunes en 5 minutes, on ne lui a rien dit. On est rentré dans le vestiaire à la fin du match et on en a même plaisanté en lui disant « félicitations pour ton baptême du feu, tu t’en souviendras » (sourire). »
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