Sylvain Didot ne s’y trompait pas quand il parlait « d’urgence de résultats » après la défaite de la première journée. Le terme, utilisé si tôt dans la saison, pouvait faire sourire. Et pourtant… Un match nul de Guingamp plus tard à Nancy (2-2), et l’entraîneur breton était déjà remercié par sa direction. Ni une, ni deux, Mecha Bazdarevic était de son côté intronisé. Preuve que le sort de Didot était déjà scellé depuis un moment. Seul un parcours exceptionnel cette saison aurait sauvé sa tête.
Avec ce premier licenciement de la saison, Guingamp illustre de nouveau son instabilité chronique depuis quelques saisons au niveau des coachs. Le pari Patrice Lair avait vite tourné court l’année passée, renvoyé dès la fin septembre. Le board n’avait pas laissé le temps au technicien d’imposer sa patte après la relégation, et avait choisi de mettre fin à sa mission au plus vite. Là encore le timing laisse pantois. Pourquoi avoir choisi de démarrer la saison et de faire la préparation avec Sylvain Didot si le but était de lui trouver un remplaçant au plus vite ? Certes, Guingamp affichait en ce début de saison les mêmes lacunes aperçues l’an dernier dans l’irrégularité. Mais dans ce cas, ne valait-il mieux pas repartir de zéro avec Bazdarevic dès le début ?
Gravelaine assume
Nouveau directeur du football d’EAG, Xavier Gravelaine assume pleinement ce changement de cap. La valse des entraîneurs ne lui fait ni chaud ni froid, lui qui a eu l’habitude au cours de sa carrière de jongler entre beaucoup de clubs. « Cela fait 4-5 mois que j’ai cette réflexion. J’ai analysé toute la situation, avec les ambitions élevées qu’a le club. Nous avons été très déçus du premier match contre Niort, car nous avions annoncé une ligne directrice claire pour tout le monde. Ma décision a été motivée par un ensemble. Après en avoir discuté avec mon président et validé la chose, j’ai estimé, avec tous les paramètres, que pour avoir cet objectif élevé et le réussir, Sylvain Didot n’était pas l’homme de la situation. »
Guingamp entre donc à présent dans l’ère Mecha Bazdarevic. Pour sa dernière expérience, le coach bosnien avait réussi une superbe saison en emmenant le Paris FC à la 4e place en 2018-2019. La saison dernière fut moins réjouissante avec un PFC chamboulé, et une place de relégable au moment de son départ le 30 décembre 2019. Cette fois la mission sera claire pour Mecha : faire de Guingamp un vrai candidat à la montée. « Je pense qu’il a réussi pas mal de challenges. Son parcours plaide pour lui, avec quelques montées à la clé (Istres, Grenoble). Il a un cursus très intéressant. C’était déjà un grand joueur, avec 90 sélections notamment. Il est réputé, fait bien jouer son équipe. Il est exigeant et, pour ce challenge, il fallait quelqu’un d’expérience », explique Xavier Gravelaine. La trêve internationale tombe donc à pic pour EAG. Le nouveau coach aura le temps de faire connaissance avec ses troupes et d’imposer sa vision des choses. Avec un premier choc d’entrée contre Le Havre à bien négocier.