L’année 2020 aura à jamais une place particulière dans le monde du football. Et plus particulièrement en France. Si les principaux championnats européens sont parvenus à reprendre et à aller au bout de leur saison, la Ligue 1 et la Ligue 2 se sont, elles, stoppées définitivement le 13 mars dernier. Une situation inédite, face à laquelle les instances ont dû faire des choix exceptionnels, devant ces circonstances exceptionnelles. Il ne pouvait y avoir de bonne solution. Alors la LFP et la FFF ont essayé de mettre en place la moins mauvaise. Mais forcément, des clubs se sont estimés lésés, et ont attaqué les différentes juridictions pour tenter d’inverser le cours des choses. Sans succès. Ce vendredi 10 juillet, Amiens a été débouté de sa 2e requête auprès du Conseil d’État en référé pour demander la suspension de sa relégation en Ligue 2. La fin d’un très long feuilleton juridique qui a impliqué de nombreux clubs de L2 depuis ce fameux 13 mars.
Le club picard aura donc été le tout dernier à livrer bataille en-dehors du terrain sans obtenir gain de cause. Dix-neuvième à l’issue de la saison de L1 après 28 journées, l’ASC ne comprenait pas le manque de compassion des instances, et cette descente imposée à 10 matchs du terme de l’édition 2019-2020. Une ligne ferme directement conduite par la FFF, avec l’arrêt du foot amateur décrété, et les classements calculés au quotient. Résultat : des promotions actées, mais aussi au moins une descente imposée dans chaque division, de la plus petite à la plus grande. Bon dernier et largué en L1, Toulouse aussi a tenté le coup avec Amiens devant le Conseil d’État. Une première bataille commune remportée le 9 juin a redonné un peu d’espoir au TFC. De courte durée. Sommée de réexaminer le format de la L1, la LFP décidait de conserver un format à 20 clubs et les 2 relégations. Après quoi, le Tef’ décidait de se concentrer pleinement sur son objectif remontée, tandis qu’Amiens était donc débouté le 10 juillet de sa 2e demande.
Nous avons une revanche à prendre, tous ensemble.⁰
⚪️⚫️ pic.twitter.com/Z7XiLsoQsz— Amiens SC (@AmiensSC) July 10, 2020
La Ligue 2 à 22 a failli voir le jour…
Couplée à cela, l’hypothèse de voir Amiens et Toulouse intégrés à un championnat inédit à 22 clubs en Ligue 2 a tenu la route un moment. Sous l’impulsion du Mans (19e) et d’Orléans (20e), l’Assemblée Générale de la LFP votait à 57% le passage à 22 en deuxième division le 20 mai pour la saison 2020-2021. Une décision assez inattendue, forte et solidaire… mais vite balayée par la FFF. Dans « l’intérêt supérieur du football », la Fédération rejetait ce vote lors de son Comex du 27 mai. Derrière, ni le CNOSF, ni le Conseil d’Etat, ne viendront au secours du Mans et d’Orléans, définitivement relégués le 3 juillet dernier après leur audition devant la plus haute juridiction du pays.
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Les barrages purement et simplement annulés
Enfin, la dernière passe d’armes entre des clubs de Ligue 2 et les instances a concerné l’annulation pure et simple des play-offs et barrages d’accession. L’AC Ajaccio (3e), Troyes (4e), Clermont (5e) et Boulogne-sur-Mer (3e de N1) ont fait front commun pour proposer des solutions afin de les maintenir. Mais se sont heurtés à un mur. Les finales de Coupe de la Ligue et de Coupe de France vont se disputer, mais il était visiblement impossible d’envisager de jouer quelques matchs supplémentaires pour décider du sort de la promotion et de la relégation de clubs. Nîmes (18e de L1) et Niort (18e de L2) pouvaient savourer un maintien tiré par les cheveux, alors que leur 18e place devait logiquement les envoyer dans des matchs couperets, quand les 19e et 20e étaient de leur côté relégués comme prévu. Là encore, les arguments des clubs désireux de jouer les barrages ont été repoussés par le CNOSF, puis le Conseil d’État.
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Reste désormais pour le CE à juger ces affaires sur le fond. Cela prendra plusieurs mois. Voire même quelques années, comme pour le cas Luzenac, interdit d’accéder à la Ligue 2 lors de l’été 2014. Cela ne pourra en aucun cas faire monter d’une division les clubs concernés. Mais ils pourraient toucher des indemnités financières de compensation en cas de victoire. En attendant, le format de la Ligue 2 version 2020-2021 est connu : 20 clubs, avec Amiens et Toulouse, et sans Le Mans ni Orléans. Le terrain va reprendre petit à petit ses droits, après des mois où le football français n’a pas réussir à s’unir, et à, au contraire, montré une assez triste image dans sa gouvernance. Une page à tourner, et des leçons à en tirer.