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Les clubs de Ligue 2 et les réseaux sociaux – Bilan de la saison 2019-2020

Tout au long de la saison, les clubs de Ligue 2 tâchent de se montrer actifs sur les réseaux sociaux. Au-delà des rencontres le weekend, ils cherchent à communiquer régulièrement envers leurs supporters, et à les engager dans la vie du club. Pour faire un bilan de l’utilisation des réseaux sociaux par les clubs de Ligue 2 lors de cette dernière saison, nous avons contacté Aurélie Lienhart, chroniqueuse à l’Observatoire du Sport Business. Dans le cadre d’un partenariat avec Iquii Sport, qui fournit chaque mois stats réseaux sociaux des Ligue 1 / Ligue 2 des 5 grands championnats européens, voici le bilan très complet de ces derniers mois.

Les clubs de Ligue 2 les plus « connectés » aux réseaux sociaux

« Le top 3 des clubs avec le plus de followers sur les réseaux sociaux (Facebook, Twitter, Instagram, Youtube) est :

  • RC Lens (740 500 abonnés)
  • EA Guingamp (590 200)
  • FC Lorient (574 200)

Le RC Lens réalise un très bon score puisqu’avec ce nombre de followers, il pourrait être 13ème dans le classement des clubs de Ligue 1. Cela reflète aussi la ferveur du public pour ce club dont le stade possède un excellent taux de remplissage.

En tête de classement, on retrouve des clubs de Ligue 2 qu’on peut voir habituellement en Ligue 1 et qui ont donc déjà développé une stratégie digitale et qui ont donc acquis plus de visibilité, à l’exception notable du Paris FC qui se classe 8ème alors que ce club n’a plus connu la Ligue 1 depuis de nombreuses années mais qui possède une large base de fans.

Dans les clubs qui engagent le plus, c’est-à-dire qui créent le plus d’interactions avec leurs fans ou leurs détracteurs, on retrouve assez classiquement les clubs avec le plus de followers et qui ont animé sportivement la saison pour la montée en Ligue 1 comme le RC Lens ou le FC Lorient.

Mais la situation entre les clubs de Ligue 2 et plus largement dans le foot professionnel français est assez disparate. Les réseaux sociaux ne sont pas toujours identifiés comme un vecteur de communication ou de marketing pouvant aider le club. Et pourtant les retours d’expérience sont multiples et prouvent qu’une stratégie digitale bien menée peut contribuer à un développement de l’image de marque d’un club, à augmenter sa visibilité et notamment pour atteindre un public national voire international qui offrirait une nouvelle base de fans, ou encore proposer aux sponsors de nouveaux débouchées et partenariats. »

Facebook, Twitter, YouTube…et Tik Tok ?

« Si Facebook et Twitter que l’on retrouve dans tous les clubs de Ligue 2, sont des réseaux sociaux assez bien utilisés dans l’ensemble, ils ont atteint un seuil de maturité, entraînant un manque d’attractivité. En revanche, la grande tendance des réseaux sociaux est : « moins de texte, plus d’images ». D’où les évolutions assez fortes sur Instagram, Youtube et TikTok sur la période de confinement par exemple, pour les clubs de foot qui ont investi dans ces réseaux. Et là, il y a un retard assez important les clubs de Ligue 2, voire même certains de Ligue 1 car il faut s’adapter rapidement pour répondre aux attentes des fans. D’autant que je crois qu’aucun club de Ligue 2 n’ait un compte TikTok et nombre d’entre eux n’ont même pas de chaînes Youtube ou avec un très faible nombre d’abonnés. »

Quelle différence vis à vis des autres Ligue 2 européennes ?

« La Ligue 2 n’est pas la plus en retard en termes de réseaux sociaux, avec ses 5,2 millions d’abonnés. Ceux qui ont compris le plus rapidement l’intérêt de développer leurs réseaux sociaux sont les clubs de la Skybet Championship avec 24,5 millions de fans, et les clubs de Stoke (2,8 millions), Swansea (2,7 millions) ou encore Bromwich (2,2). Même certains clubs de Ligue 1 ne font que rêver d’atteindre ce niveau d’abonnés. Ils ont su proposer des contenus pour activer et interagir avec leurs fans, et développer des actions pouvant engendrer des revenus additionnels, soit grâce à des partenariats avec les sponsors, soit grâce à des ventes additionnelles auprès d’un public moins local que le club ne pouvait pas imaginer toucher sans les réseaux sociaux.

On retrouve en 2ème position la 2ème ligue espagnole avec 10,8 millions d’abonnés : Laliga encourage fortement les clubs des 2 ligues à développer leur communication digitale. Les Allemands de la Bundeliga2 et leurs 8,4 millions de fans se classent en 3ème position sur le même principe que les Anglais avec une volonté plus ou moins forte des clubs de se montrer présents sur les réseaux sociaux pour bénéficier des avantages déjà évoqués.

En Italie, bon dernier parmi les 5 grands championnats européens avec 3 millions d’abonnés, c’est plutôt la Lega B qui se propose de fournir les solutions technologiques aux clubs pour accélérer leur développement des réseaux sociaux. »

Un modèle à suivre en Ligue 2 ?

« Il ne faut pas tomber dans l’extrême d’être sur tous les réseaux sociaux sans savoir à quoi ils servent et quels messages y véhiculer. On trouve par exemple beaucoup de clubs sur LinkedIn, un réseau social professionnel axé sur le business. Peu importe les résultats sportifs sur ce réseau, mieux vaut valoriser les partenariats et les sponsors, des entreprises ou des personnes influentes pour donner envie à d’autres entreprises de rejoindre le club.

Sur Youtube, on peut revenir sur l’histoire du club, montrer des contenus inédits sur des plus longues durées, alors que sur Twitter et Instagram, on est plus sur l’instantanéité du message et de l’information. Au bout de 2 heures, le message n’apparaît plus dans le fil d’actualité.

Si l’on ne sait pas pourquoi on est sur un réseau social, mieux vaut ne pas y être.

Car tout ce qui se passe sur les réseaux sociaux permet de recueillir des informations sur les fans qui permettent d’adapter l’offre de contenus et même de le monétiser, et donc de développer une nouvelle source de revenus.

Les réseaux sociaux sont désormais considérés comme un actif important car cela coûte souvent bien moins cher qu’une campagne marketing. Un beau but, une belle action et c’est le maillot du club que l’on voit partout. En fonction de l’ambition du club, les réseaux sociaux doivent donc accompagner la professionnalisation de celui-ci, notamment lors de son arrivée en Ligue 2. »

Et pour un club relégué de Ligue 1 en Ligue 2 ?

« La descente d’un club est liée à des contre-performances sportives. On a constaté tout au long de la saison 2019-2020 une diminution du nombre d’abonnés du club de Toulouse sur les réseaux sociaux. S’il y a toujours un socle de fans irréductibles, il faut néanmoins réussir à redonner confiance dans le club et les joueurs pour récupérer leur soutien et combattre la déception de la descente. C’est un exercice de communication difficile et convaincre que tout ira mieux l’année prochaine. Les réseaux sociaux doivent compléter une communication plus large du club, permettant de véhiculer des messages et images positives : recrutement, reprise de l’entraînement, moments privilégiés avec les supporters… »

Merci à Aurélie Lienhart pour ses réponses, si vous souhaitez lire l’étude complète d’Iquii Sport, c’est ici.

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