De douces effluves remplissent l’air troyen. Elles émanent d’un peuple artésien ivre de bonheur. Comblé par l’enchaînement des exaltations. Il y eut l’espoir après Clermont, la joie après Orléans, l’euphorie après Paris, l’explosion après Troyes. Ne manque que la jouissance extrême procurée par une montée en Ligue 1. Que cette ultime étincelle pour embraser un stade, une ville, un bassin, une région.
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Cette flamme ranimée, les Sang et Or de Philippe Montanier ne la doivent qu’à eux-mêmes. Eux qui, après un départ canon, ont tergiversé, hésité. Non, ce Racing n’a pas tout bien fait. Son coach a longtemps tâtonné. Proposant parfois des formules intrigantes avec des joueurs en méforme sur-utilisés, en forme mal exploités. L’optimisme, béat mais sincère, avait au moins le mérite de ne jamais dévier d’un iota. La parole d’un entraîneur, des joueurs, d’un groupe, a fini par trouvé la traduction footballistique souhaitée. Tardivement ? Qu’importe.
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Le collectif lensois s’est unifié, avec le renfort de joueurs inattendus. Simon Banza, le buteur providentiel. Arial Mendy, le passeur clé. Guillaume Gillet, le sage guide. Steven Fortes, le roc imperturbable. Des éléments qui ont peu joué. Du moins pas tout. Blessures, arrivée hivernale, montée en puissance… Le paradoxe d’une saison à 42 matchs de championnat nous vient d’une relative fraîcheur dégagée par ce Racing. Fraîcheur magnifiée par un mental d’acier.
Un Lens habité par…
Ce Lens redouble d’efficacité dans les coups durs. Au moment de conclure. L’égalisation parisienne à la 93e minute, mardi dernier, n’a pas fait vaciller l’édifice. Le penalty généreux sifflé pour l’ESTAC et le rouge pris par Jean-Louis Leca n’ont pas décontenancé des Lensois sereins. « Habités par quelque chose de plus fort que nous. »
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Habités par une douce sensation euphorisante d’une pression positive alimentée par un élan populaire rarissime. Habités par l’amoncellement d’états d’esprit irréprochables. Habités par la passion d’un sport qui, lorsqu’on le regarde droit dans les yeux, lorsque l’on y met toutes ses tripes, n’a d’autre choix que de vous adouber. Habités par tout sauf du hasard. Ce Lens n’a pas encore atteint cette montée espérée. Il n’en est qu’à la moitié de son marathon d’après-saison. Mais, à force d’envie et de panache, il a pourtant réussi à ranimer et réchauffer les cœurs, à honorer ses couleurs. Une victoire, déjà, à Lens plus qu’ailleurs.
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Très beau texte, qui résume bien ce qui se passe à Lens. Même si je suis le premier à me féliciter de ce parcours (étant supporter depuis les années 1990) je suis fortement agacé de ne pas pouvoir être dans le stade, faute de billet disponible.