Bien parti pour disputer les play-offs avec Troyes, Rui Almeida retrouve son ancien club, le Red Star, ce mardi (34e journée de Ligue 2). Une équipe avec laquelle il avait raté la montée en Ligue 1 de peu.
Si le championnat de Ligue 2 avait débuté début septembre, l’ESTAC serait tout simplement en tête du classement, devant Brest et Metz. Rien que ça. Après avoir concédé cinq défaites lors des six premières journées, le club de l’Aube s’est transformé. D’abord parce que de nombreux joueurs sont arrivés à la fin du mercato estival : Christopher Martins Pereira, Kévin Fortuné, Claude Gonçalves… Et aussi car Rui Almeida a fait évoluer le style de jeu de son équipe pour revenir à davantage de pragmatisme.
Si le beau jeu n’est pas toujours au rendez-vous, les résultats suivent pour Troyes. Et c’est bien l’essentiel pour le coach portugais. Quitte à se mettre à dos une partie du public, habitué à voir un jeu offensif et spectaculaire sous Jean-Marc Furlan et Jean-Louis Garcia. « C’est une année de transition, avec un jeu différent de ce qu’on avait l’habitude de voir. On est reparti presque de zéro, c’est très compliqué de tout remettre en ordre. Et puis on a perdu quinze points en août, on a cherché à prendre des points, peut-être avec un spectacle moins beau », expliquait Daniel Masoni dans une interview accordée à L’Est Éclair.
Tout proche de la montée avec le Red Star
Il faut dire que le Lusitanien n’a pas été aidé par la barrière de la langue. Pas toujours évident de transmettre son message lorsqu’on ne s’exprime pas dans sa langue maternelle. Mais ses idées ont été validées par les résultats. Pour remonter la pente, l’ESTAC s’est d’abord appuyé sur un quatuor qui n’a peu d’égal en Ligue 2 : Bryan Mbeumo, Bryan Pelé, Yoann Touzghar et Kévin Fortuné. Mais l’hiver venu, le club aubois a ralenti le rythme en restant à distance des play-offs. Alors Rui Almeida a encore changé ses plans début mars, en passant à une défense à cinq pour plus de solidité. Résultat, sur les sept derniers matchs, l’ESTAC n’a encaissé qu’un but. Offensivement, le quatuor s’est transformé en trio, au détriment du supersub Kévin Fortuné. Mais l’efficacité est toujours au rendez-vous et les quatre hommes sont chacun impliqués sur plus de 10 buts cette saison.
Le rapport de force avec le Red Star, l’adversaire de Troyes ce mardi, semble plus que déséquilibré. Comme à l’aller, où les Troyens s’étaient largement imposés à Beauvais pour les retrouvailles de Rui Almeida avec l’Etoile Rouge (0-3). Même s’il ne fera aucun sentiment face à son ancienne équipe, il ne pourra pas s’empêcher de penser au scénario qui l’avait privé en 2016 d’une montée en Ligue 1 pour un petit point. Le Red Star s’était classé 5e. La meilleure saison du club audonien depuis plus de vingt ans. De quoi être considéré comme « le meilleur entraîneur qu’il ait eu » par Arnaud Balijon. Viré la saison suivante, il ne veut pas revivre ce scénario cruel. Alors mardi, ce sera victoire impérative car il « veut aller plus haut » que la 3e place actuelle. Il faudra pour cela réaliser un sans-faute jusqu’à la fin de la saison et espérer plusieurs faux-pas brestois.