Dans une semaine, Valenciennes reçoit son voisin Lens dans le cadre de la 13e journée de Ligue 2. Un derby au sens propre, qui sent un peu la poudre. La tension est palpable. Au Hainaut, on attend au bas mot 6 000 supporters Sang et Or. L’intégralité de la tribune sud sera réservée aux fans lensois. Certains seront également disséminés dans les 4 coins de l’enceinte valenciennoise. Même au-dessus du kop du VAFC…
« Les Lensois ne sont pas responsables »
Ces derniers jours, des actions ont été annoncées par les inconditionnels nordistes. Mais pas forcément contre les supporters artésiens. « Tant mieux que les Lensois se déplacent. Nous ne sommes vraiment pas pour une interdiction de déplacement. En plus, nous faisons partie de l’Association Nationale des Supporters (ANS) », lance Stéphane, vice-président des Roisters. Lui et les siens déplorent surtout l’organisation autour de cette affiche. « Elle doit l’être en amont. C’est un gros bordel. S’il y a des incidents, à quelques mois de la Coupe du monde féminine à Valenciennes, quelle image va renvoyer la ville, le club et les autorités ? » s’interroge-t-il.
Il adresse un message à ses homologues lensois. « Ils ne sont pas responsables de la situation actuelle, et notamment pas les Red Tigers, pour ne citer qu’eux. On leur donne 6 000 places, ils les prennent. Le problème, c’est la gestion du match et comment il a été préparé. On en veut aux dirigeants, à la direction, aux autorités aussi car le sous-préfet a ordonné au club de faire comme ceci. »
« Nous étions prêts à augmenter la jauge du parcage visiteurs »
Stéphane revient sur la problématique de la tribune sud. 350 abonnés devront être déplacés. « Mais en réalité, c’est bien plus de personnes. Il y a environ 1000 à 1 500 personnes par match dans cette tribune. Aujourd’hui, on leur dit d’aller voir ailleurs », lâche-t-il. Il concède que le « parcage est trop petit pour Lens. Nous étions prêts à avoir une jauge être augmentée à 10, 20%. Mais il faut y réfléchir et que tout le monde soit installé autour d’une table. »
Pas de quoi, donc, empêcher les fans artésiens de pénétrer à l’intérieur du Hainaut. « On ne va pas arriver, se mettre devant les guichets, et dire à nos amis lensois de ne pas rentrer, en rigole Stéphane. On est en 2018, il y aura forcément des forces de l’ordre. On réfléchira aux meilleures actions possibles. On n’exclut rien. Il n’y aura aucun appel à la violence », promet-il.
« Si on ne change rien, le club va mourir »
D’ailleurs, les principales actions auront lieu à l’encontre de la direction du VAFC. « Comme d’habitude, elles se passeront dans le calme, sans incident. Nous allons simplement profiter du derby et de sa visibilité pour faire passer des messages et pour alerter les gens sur notre situation. Car si on ne change rien, le club va mourir. Nous voulons un vrai projet pour Valenciennes. »
La dernière rumeur en date est celle concernant des investisseurs brésiliens. L’inquiétude est, là encore, bien réelle. « Quel est leur projet ? On ne sait rien d’eux. Le président Zdziech, il y a quelques mois, nous disait qu’ils n’étaient là que pour l’argent. Aujourd’hui, il y aurait une offre. Après, s’ils ont un vrai projet, pourquoi. Mais quand on voit ce qu’il se passe dans les autres clubs, les investisseurs étrangers font peur. »
C’est une certitude, ce choc entre Valenciennois et Lensois n’aura pas lieu dans la plus totale sérénité…