Attaquant de 26 ans, Jean-David Beauguel n’a pas encore fait parler de lui en France. Et pour cause, il y a 6 ans, il quittait Toulouse, où il a été formé après être passé par Niort, pour rallier les Pays-Bas. Après une saison à Waalwijk (31 matchs, 6 buts), l’avant-centre d’1,96m et 96 kg a pris la direction de la République Tchèque. En 5 ans, il a connu 2 clubs. Avec Zlin, il est actuellement en pleine bourre (8 buts en 13 matchs) et, en fin de contrat en décembre, il pourrait rentrer en France où, comme nous vous l’indiquions en septembre, un club de Ligue 2 serait intéressé. En attendant, il a accepté de se confié à MaLigue2.
MaLigue2 : Jean-David, vous venez, pour la première fois depuis 4 ans, d’enchaîner les titularisations et les buts, cela doit vous faire un bien fou ?
La première saison en République Tchèque, au Dukla Prague, s’est très bien passée. Du moins la première partie. J’avais marqué 6 buts en 13 matchs. Et puis, j’ai eu ma première grosse blessure dans ma carrière, au niveau des ligaments de la cheville. Avec mon gabarit, cela n’a pas été simple de retrouver le rythme. De plus, j’ai dû faire face à des problèmes personnels. Cela a été une période compliquée, d’autant que j’étais en République Tchèque, assez seul. Il y a eu des histoires avec mon club alors que ma mère était tombée malade. A partir de là, ma motivation a chuté.
Et puis, vous avez opté pour Zlin…
Là encore, tout s’est bien passé, même si des problèmes physiques subsistaient. L’an passé, j’ai décidé de me prendre en main et de rentrer en France, à Marseille, pour voir des spécialistes. J’avais une rupture partielle du ligament au genou. J’ai effectué, par la suite, une très grosse préparation physique pour revenir en forme. Et ça paie aujourd’hui. Je n’ai jamais douté de mes qualités. Quand je suis à 100%, mon corps suit. D’ailleurs, avant la République Tchèque, je n’ai pas eu le moindre pépin physique en Hollande.
Comment qualifieriez-vous le championnat Tchèque ?
C’est un championnat assez physique. Surtout l’hiver, où il est difficile de jouer au sol. Cela balance beaucoup. Néanmoins, ils essayent de plus en plus d’instaurer des systèmes pour jouer. Quand je suis arrivé, nous avions un très bon coach qui voulait que l’on déborde, que l’on pose le jeu. On inculque cette philosophie aux jeunes. Reste que c’est encore bien physique.
Comment on en arrive à quitter la France à 20 ans pour 2 expériences aux Pays-Bas et en République Tchèque ?
J’avais 20 ans et, après ma première saison aux Pays-Bas, mon club d’alors est malheureusement descendu en D2. Je ne voulais pas y jouer. Des clubs de D1 étaient intéressés mais je sentais que ça traînait. Alors, mon agent de l’époque m’a proposé de me rendre en République Tchèque. Encore une fois, à 20 ans, sans enfant ça valait le coup d’essayer. Et puis, Prague, c’est une superbe ville, pas très loin de Marseille ou de Paris. Cela ne me faisait pas peur.
« Mickaël Debève est un très bon coach »
Vous n’avez aucun regret ?
Aucun. Mentalement, même les mauvaises expériences m’endurcissent. Je prends tout comme des expériences de vie. Je ne pensais jamais rester 5 ans ici, mais le football est fait comme ça. Et puis, vous savez, la République Tchèque est un très beau pays, avec des endroits magnifiques à visiter.
Pourquoi, avec le recul, n’avez-vous pas pu percer à Toulouse ?
Je suis arrivé sur le tard au centre de formation. Il me manquait une année d’apprentissage pour approfondir les points sur lesquels je n’étais pas au top. Après, je n’ai pas eu cette gnaque en plus, cette hargne. Mais quand je vois ma génération à Toulouse, il n’y en a plus beaucoup… au final, j’ai fait mon chemin et je suis content de ce que j’ai fait.
Que retenez-vous de votre formation à Toulouse ?
La culture tactique. J’ai beaucoup appris sur ce point, notamment grâce à Mickaël Debève, qui était à l’époque au centre. C’est un très bon coach.
Il est aujourd’hui le bras droit de Philippe Montanier, une évolution logique selon vous ?
Ce rôle d’assistant lui va très bien. Je n’arrive pas à le voir en tant que coach. Le rôle d’adjoint lui va à merveille. Il aime discuter, mettre en confiance les joueurs et il a ce côté pédagogique. En plus, Lens, il y a joué et je pense que, quelque part, il désirais y revenir. Je ne suis donc pas surpris du tout.
Avant d’arrivée au Téfécé, vous avez connu les équipes de jeunes chez les Chamois Niortais. Pourquoi n’avez-vous pas poursuivi dans les Deux-Sèvres ?
J’ai fait une très bonne dernière saison à Niort, et Monaco et Toulouse ont montré leur intérêt. Niort voulait me garder mais…devant des propositions de l’ASM et du Téfécé… J’ai effectué un essai à Toulouse avec Alain Casanova. Ça l’a tout de suite fait, surtout que le coach faisait beaucoup confiance aux jeunes.
« Je n’ai pas envie de me précipiter »
Vous arrivez en fin de contrat en décembre, un retour en France est-il envisageable ? On parle d’un intérêt d’un club de Ligue 2 notamment…
Pourquoi pas… Aujourd’hui, j’ai passé un cap et la Ligue 2 pourrait m’intéresser, à condition de ne pas jouer le bas de tableau. Je ne dis pas que je vais aller taper dans un bon club, mais au moins disputer le milieu de tableau, aller titiller le haut. Cela peut être intéressant. Cela me ferait plaisir de revenir en France mais je n’ai pas envie de me précipiter.
Y a-t-il des chances de vous voir rester en République Tchèque ?
Je ne pas pas vraiment le dire. J’ai envie de prendre mon temps. Il me reste encore 5 matchs et il y aura du temps, après, pour discuter avec mon agent. Là, je suis à 8 buts. Si je termine à 10 voire plus, je serais vraiment content.
Quel projet pourrait vous attirer ?
C’est assez compliqué car je ne me suis jamais vraiment retrouvé dans cette situation-là. Toutes les portes sont ouvertes. Je peux très bien dire la Belgique comme la France en Ligue 2, ou le Qatar, ou en Turquie. Franchement, je suis ouvert à toute proposition dans la limite du raisonnable, avec un projet intéressant.
Propos recueillis par Laurent Mazure