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Entretien ML2 – Oswald Tanchot : « Ça ne sert à rien de ressasser le passé »

L’amertume des play-offs digérée, le Havre AC se prépare pour une nouvelle saison de Ligue 2. Le club normand mise sur la stabilité pour faire encore mieux que les années précédentes, afin de tenter de retrouver la Ligue 1 qui fuit le club doyen depuis 2009. Au lendemain de la victoire du HAC face au Red Star en amical (1-0), l’entraîneur Oswald Tanchot se livre pour MaLigue2.

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MaLigue2 : Oswald, vous avez terminé la saison sur une grosse déception et sur un sentiment d’injustice en mai dernier. Comment avez-vous retrouvé votre groupe ? Est-il encore marqué par cet épisode ?

Oswald Tanchot : Non, il faut tourner la page et ne plus ressasser le passé, car cela ne sert à rien. Ce qu’on a vécu fera partie de l’histoire du club, qui est déjà riche. Malgré tout, ce sont des moments forts, c’était une expérience douloureuse, mais à nous de faire en sorte que ça en devienne une expérience profitable. Les groupes évoluent au fil des saisons donc à chaque groupe son histoire. Mais la base de joueurs qui ont vécu cela en parlent peut-être en aparté entre eux, je ne sais pas. Mais nous ne sommes pas revenus sur cet épisode. On se concentre sur la saison à venir, on se plonge dans le travail car un challenge excitant nous attend de nouveau.

Hormis le départ de Mateta, qui était prêté, tous les membres de votre équipe-type de la saison dernière sont encore au club…

(Il coupe) Et j’aimerais que ça reste comme cela ! On recherche de la stabilité dans l’effectif. Pour Jean-Philippe, on savait que ça allait être compliqué de le garder si on ne montait pas. Il a réalisé une belle saison, il est reparti à Lyon, et l’OL a réalisé une belle opération financière en le vendant. Il a trouvé un beau challenge en Allemagne. Donc pour le moment, c’est le seul, même si Zinedine Ferhat ne s’entraîne pas avec nous pour le moment. J’aimerais être le 1er septembre afin d’être tranquille. Jusqu’au 31 août, tout peut arriver sur le mercato. Il n’y a rien de pire de préparer un groupe et de faire face à des départs en cours de route.

Avec l’arrivée de Romain Basque, le mercato est-il bouclé au niveau des arrivées, sauf départs ?

Je ne pense pas qu’il soit tout à fait boucler, après tout dépendra de la stabilisation de l’effectif ou pas. Les jeunes progressent et montrent des choses intéressantes. Mais on recherche encore un attaquant. Il ne faut pas mettre tout le poids et les responsabilités de l’attaque sur les épaules de Jamal Thiaré, qui va découvrir le championnat cette saison. On a confiance en lui et en son potentiel (il a terminé meilleur buteur de National 1, ndlr). Mais il aura des paliers à franchir, et il devra aider l’équipe au mieux. Tant mieux s’il y parvient rapidement, mais il ne faut pas lui mettre trop de pression. Et puis, c’est difficile pour un joueur de jouer 38 matchs dans une saison, et nous avons besoin de profils différents en attaque.

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La saison dernière, le HAC avait débuté sa saison par 4 victoires consécutives en championnat. Sentez-vous que votre équipe peut démarrer aussi bien cette année ?

Je me souviens que l’année dernière, les gens s’alarmaient car on n’avait pas gagné un match de préparation avant la reprise du championnat. Mais moi, je n’étais pas du tout inquiet, car je savais quel était le contenu des séances et comment le groupe réagissait. Évidemment, c’est quand même mieux si l’équipe se met en place pendant l’été et obtient quelques résultats pendant la préparation, mais ce n’est pas indispensable. Notre calendrier nous amène à Lorient pour le premier match, donc ce sera tout de suite important de faire un résultat là-bas. Après, je me souviens que Nîmes était dans le dur la saison dernière quand nous les avions joué lors de la 5e journée. J’avais discuté avec Bernard Blaquart, et il était un peu inquiet. Et puis sur la fin du mercato, ils avaient recruté Del Castillo et Boscagli, et derrière ils sont montés. Donc bien commencer, c’est pas mal. Mais il faut aussi savoir tenir dans la durée derrière.

Quels points d’amélioration avez-vous ciblé pour faire mieux que les saisons précédentes ?

On a des périodes critiques en hiver. Ce n’est pas évident d’être régulier sur 10 mois, mais on doit s’attacher à passer l’hiver correctement, et à ne pas connaître une chute si importante dans nos résultats. Je pense que des joueurs ont été trop utilisés pendant cette période, donc l’idée, c’est d’avoir plus de joueurs susceptibles de démarrer sans impacter le rendement de l’équipe. La préparation, c’est vraiment le bon moment pour un coach. Le groupe est très réceptif et très disponible pour répondre aux attentes. Dans le jeu, je veux que l’on possède plus de capacités à jouer différemment en fonction des adversaires que l’on rencontrera, mettre plus de variété. La clé, ce sera de garder la bonne mentalité, même quand les résultats seront un peu plus difficiles, et de chercher à progresser tout le temps. Ne pas se laisser polluer l’esprit.

Vous vous déplacerez à Lorient avant de jouer deux promus qui surfent sur la dynamique de la montée pour entamer votre saison de Ligue 2. Le ton sera vite donné…

Ce serait bien de prendre un bon rythme dès le départ, pour créer une première dynamique. Les mois de juillet et d’août sont très chargés et doivent nous permettre de prendre position au classement. Dans ce championnat, les promus sont souvent les bonnes surprises et sont performants. Et je pense que cette saison encore, on en aura un ou deux qui réussiront.

La France vient d’être sacrée championne du monde. Est-ce une source d’inspiration pour vous en tant que coach ?

La Coupe du monde, c’est toujours une vitrine tous les quatre ans, et ça devient souvent source d’inspiration, on regarde évidemment ce qui s’y passe. Le fond de jeu des Bleus a été largement débattu, mais c’est une victoire du groupe au sens large. L’attitude des remplaçants et de ceux qui n’ont pas joué a été déterminante. Dans ce domaine-là, c’est évidemment un discours et un exemple à garder pour un coach. On a vu une équipe de France soudée et solidaire. Tout n’était pas toujours maîtrisé, mais c’est une équipe extrêmement difficile à manœuvrer et à tromper, et on a vu le résultat final.

Propos recueillis par Dorian Waymel

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