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Entretien ML2 – Mécha Bazdarevic : « La saison sera très, très difficile »

Un cadre plutôt champêtre pour le Paris FC, qui a posé ses crampons aux Ecuires (Pas-de-Calais) pour ses entraînements quotidiens, et ses valises à Montreuil-sur-Mer. Un stage d’une semaine, avec 2 matchs au menu (Dunkerque et Boulogne-sur-Mer), pour le groupe de Mécha Bazdarevic, le nouvel entraîneur parisien. Nous l’avons suivi, ainsi que son groupe, lors de la séance matinale ce jeudi, essentiellement axée sur la récupération. Séance à l’issue de laquelle il a pris le temps de répondre à nos questions.

MaLigue2 : Mécha, évoquons en premier lieu l’actualité avec le départ de Malik Tchokounté à Caen. C’est un coup dur pour le PFC ?

Mécha Bazdarevic : Malik est un garçon que j’ai découvert durant 15 jours, avec qui j’ai eu la chance de travailler. Non, ce n’est pas très bien venu. Pour nous tous ! Tout le monde était attaché à Malik. C’est un très bon joueur, qui travaille bien. Il a fait une saison plus qu’honorable l’an passé. Après, c’est la vie d’un footballeur, la vie d’un club. Cela arrive. Nous lui souhaitons en tout cas de très bonnes choses. Et puis, empêcher un garçon, à son âge, de découvrir la Ligue 1, ce n’était pas possible. De toute façon, le club ne pouvait pas refuser la proposition de Caen. Le club a fait l’effort de recruter un joueur. Nous allons le remplacer pleinement. Nous serons capables, quand même, de faire une bonne saison.

Il faut, aussi, ajouter le départ en début de mercato d’Hervé Lybohy, un autre joueur clé…

Oui, bien évidemment que ce sont des cadres. Mais les dirigeants en sont conscients. Avec l’expérience des joueurs arrivés, nous devons chercher d’autres qualités. D’autres garçons vont exprimer leur leadership. A travers le collectif, le groupe, nous pouvons remplacer ce que le club a perdu. Car, oui, quand on perd des cadres, des patrons, ce n’est pas évident. Je pense qu’il y a des leaders qui peuvent naître désormais.

A 2 semaines du début de la saison, estimez-vous votre groupe prêt ?

Le groupe n’est pas encore totalement prêt. Les nouveaux arrivants n’ont pas pleinement intégré le groupe. Nous avons des blessés et seulement 16 joueurs à l’entraînement, avec quelques jeunes. Ce ne sont pas des conditions idéales. Nous aimerions avoir un groupe au complet le plus tôt possible. Nous finissons désormais notre gros travail de préparation cette semaine. Je pense qu’à partir de la semaine prochaine, Vincent Rufli, Yannick Mamilonne et Adama Sarr seront presque aptes. Nous pourrons alors rentrer dans cette phase finale d’affutage.

Êtes-vous donc en retard dans la préparation ?

Nous sommes à l’heure au niveau du travail athlétique. Après, les recrues et les départs ont forcément un peu chamboulé le programme. Nous serons dans la mesure d’avoir tout le monde opérationnel pour le début du championnat.

« Nous avions 5 titulaires absents »

Ce mercredi, vous avez perdu 1-0 face à Dunkerque. Est-ce une défaite anecdotique ou inquiétante ?

Cette défaite nous intéresse forcément. Il fallait autre chose, surtout en 2e période. Si on peut couper certaines parties du match, nous avons vu de très bonnes et de très mauvaises choses. C’est toujours plus intéressant de gagner, forcément. Après, dans notre production, certaines choses doivent absolument être améliorées, d’autres que l’on doit encore travailler. Encore une fois, nous avions 5 titulaires absents. Et puis, je vais souligner aussi le fait que Dunkerque est allé au-delà des limites de l’engagement pour un tel match…

Qu’avez-vous amené en plus, personnellement, pour que ce groupe continue sa progression ?

J’ai 10 saisons en Ligue 1-Ligue 2 derrière moi. Je pense avoir amené beaucoup d’expérience, avec de nombreuses préparations déjà faites. Je pense pouvoir amener de l’expérience, donc, améliorer certains domaines dans notre quotidien, faire progresser des jeunes joueurs, ceux qui n’ont pas connu beaucoup la Ligue 2. Après, il faut aussi un certain investissement personnel. Nous devons y mettre chacun du nôtre pour réussir cette saison qui s’apparente à une saison de transition. Elle sera plus difficile que la dernière, car c’est toujours plus difficile de confirmer.

« Un énorme écart avec la Ligue 1 »

Oui, on dit souvent que la 2e saison, après une montée, est la plus délicate…

Paris a fait une très bonne saison l’an dernier. Mais, dans le football, le plus difficile est de gérer sur la longueur, la 2e, la 3e, la 4e année. Il faut donc confirmer, surtout dans un club qui se structure comme le nôtre, où tout le monde fait un très bon boulot.

Le maintien sera donc l’unique objectif ?

Il faut atteindre les 40 points le plus rapidement possible, en améliorant notre jeu, en voyant des jeunes évoluer. Encore une fois, nous sommes dans une phase de transition. Nous espérons avoir encore plus de cohérence dans le jeu au fur et à mesure de l’exercice. Mais la saison sera très, très difficile.

Malgré votre très grande expérience, vous n’avez plus connu la Ligue 2 depuis 8 ans et votre départ de Grenoble. La Ligue 2 a-t-elle beaucoup changé ?

Il y a un énorme écart avec la Ligue 1. Il n’était pas aussi important il y a 10 ans. Pour moi, il est énorme. Après, les clubs, en Ligue 2, sont très bien organisés. Le championnat est devenu très équilibré, difficile à jouer. Il faut être très bon, sur la durée, dans ce championnat. L’écart n’est pas énorme entre les premiers et les derniers. Je pense qu’il y a beaucoup plus de joueurs qui proviennent de National qu’à mon époque à Grenoble, où les joueurs venaient surtout de Ligue 1.

Propos recueillis par Laurent Mazure

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