Une page vient de se tourner au RC Lens. Président du club Sang et Or depuis 1988, Gervais Martel a quitté son siège de président du conseil d’administration ce vendredi. L’officialisation a eu lieu ce samedi par le propriétaire, Joseph Oughourlian. Dans un long entretien accorde à nos confrères de France 3, l’emblématique numéro un artésien évoque cette décision de partir, et revient sur la sombre période lensoise depuis 2008.
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« C’était dans l’ordre normal des choses. Depuis le mois de septembre, j’ai un rôle différent. Je m’étais dit, à un moment donné, quand le moment sera venu, il sera l’heure de partir. Il y a une nouvelle équipe, des personnes compétentes sont arrivées. Ce n’était pas le moment, car le club était dans la difficulté. Il fallait attendre le bon moment. Derrière, nous avons un actionnaire qui mouille le maillot. Là, toutes les conditions étaient réunies pour tourner la page. J’ai vécu 30 ans extraordinaires, avec des moments d’émotions, d’autres plus compliqués. Il y a toujours eu une solidarité extraordinaire autour du club. Ce dernier reste fabuleux mais, à un moment donné, il faut savoir partir et laisser la place aux plus jeunes. […] Aujourd’hui, je suis arrivé à un âge, 63 ans, où j’ai envie de faire autre chose. J’ai d’autres projets multiples et variés, notamment sur le sport en général. Et puis, rendre aux enfants défavorisés beaucoup de plaisir avec le sport. Ce projet me trotte. J’ai la chance d’être en pleine possession de mes moyens. Je m’en vais serein, car financièrement, le club est stabilisé. Ce qui n’était pas le cas en 2013 quand je suis revenu. J’ai envie de rendre un peu aux gens qui m’ont supporté, beaucoup de plaisir. Lens reste une grande partie de ma vie. Je vais continuer de suivre mon club quand je le pourrais. L’important, c’est l’entité, c’est le RC Lens. Il faut repartir. Je suis confiant.
Deux choses ont marqué les 10 dernières années. La descente de 2008. On a réussi à s’en sortir. Après, jusqu’en 2012, le Crédit Agricole est venu au club pour donner des solutions financières, mais sans solution pour l’avenir. D’où mon retour avec Hafiz Mammadov. Cela s’est bien passé la première année. Après, ce fut compliqué, car notre actionnaire a été aux abonnés absents. Il a fallu se remobiliser. Je n’ai pas dormi beaucoup pour que le club puisse s’en sortir, et surtout les salariés du club. Derrière, nous avons réussi à trouver une autre solution avec Joseph Oughourlian, d’où ma sérénité pour la pérennité du club. »