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L’histoire des barrages de Domino’s Ligue 2

Absent depuis 1993, les barrages d’accession ont fait leur grand retour en Domino’s Ligue 2, la saison dernière. Avant Grenoble-FBBP 01 et AC Ajaccio-Toulouse, retour sur la riche histoire de ces rencontres couperets.

Depuis le passage de la Domino’s Ligue 2 au statut professionnel et à la poule unique, en 1993, les barrages avaient disparu. Le dernier club a en avoir bénéficié était alors l’AS Cannes contre le Valenciennes FC. Mais lors de la saison 2016-2017, la Ligue de Football Professionnel a décidé de remettre en place ce système d’accession. Pour ce retour, c’est l’ESTAC qui l’a emporté sur le FC Lorient et, par la même occasion, confirmé une tendance historique.

Avantage historique pour la Domino’s Ligue 2

Jusqu’en 1993, les clubs de Ligue 2 s’imposaient 54% du temps contre la Ligue 1. Un pourcentage qui monte même à 71% avec la formule actuelle en matchs aller-retour. La dynamique sportive semble donc peser plus lourd que le budget et l’effectif. Pourtant, en 1951 lors du premier barrage de l’histoire du foot français, ce sont bien les deux pensionnaires de première division qui l’avaient emporté. Le RC Lens et le FC Sète brisant les rêves de montée de Besançon et du FC Rouen.

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Il faut attendre la saison 1952-1953 pour voir une équipe de Ligue 2 accéder à la Ligue 1 en passant par les barrages. C’est le RC Strasbourg qui réalise cette grande première face au Stade Rennais (4-0 et 3-1).

Deux formats différents

Les barrages ont connu deux formats différents au cours de leur histoire. Lors des saisons 1951-1952, 1968-1969 et de 1978-1979 à 1992-1993, une équipe de Ligue 1et une de Ligue 2 s’affrontaient en matchs aller-retour. La formation de Ligue 2 pouvant être issue d’un pré-barrage entre équipes de Ligue 2 (de 1978-1979 à 1992-1993) ou qualifiée directement grâce à son classement (1951/1952 et 1968/1969).

Le second format prenait la forme d’un mini-championnat entre deux équipes de Ligue 1et deux de Ligue 2. A l’issue de ces matchs aller-retour, les deux premiers gagnaient leur billet pour l’élite.

Un passage obligé pour des clubs historiques

Plusieurs clubs historiques du foot français sont passés par les barrages entre la Ligue 2 et la Ligue 1, avec plus ou moins de réussite. Dès 1952, c’est l’Olympique de Marseille qui se sauve en sortant vainqueur de sa double confrontation contre Valenciennes (1-3, 4-0). Un succès marqué du sceau de Gunnar Anderson, le meilleur buteur de l’histoire de l’OM, auteur d’un doublé au match retour. Le grand rival parisien est lui aussi passé par les barrages, mais pour monter en première division. Lors de sa quatrième année d’existence, le PSG termine 2ème de son groupe de D2 et doit disputer le barrage contre Valenciennes. Défaits à l’aller (1-2), les joueurs de Just Fontaine se qualifient au retour (4-2). Depuis, le PSG n’est jamais redescendu en Ligue 2.

Le RC Lens a souvent disputé les barrages, avec des déceptions, mais surtout des moments forts (3 montées et 1 descente). Le plus mémorable est, sans aucun doute, celui de la saison 1978-1979. Relégués en D2 un an plus tôt, alors qu’ils disputaient la Coupe UEFA, les Lensois affrontent le Paris FC. Au terme de deux rencontres à couteaux tirés (0-0, 0-0), les deux équipes jouent leur saison sur une séance de tirs au but. Le gardien des Sang et Or, Francis Hédoire, sort deux penaltys et offre la montée à des supporters qui le portent en triomphe.

Cinq ans plus tard, en 1984, un autre club historique fait le chemin inverse. L’AS Saint-Etienne, champion de France à dix reprises (dont le dernier titre en 1981), est relégué en Ligue 2 après une défaite en barrage contre le Racing CF (0-0, 0-2). S’il y a bien un joueur qui a marqué l’histoire des barrages, c’est le Luxembourgeois Robby Langers. En 1990, l’avant-centre niçois claque un quadruplé lors du match retour entre l’OGCN et Strasbourg (6-0) et valide le maintien du club azuréen en Ligue 1. Il est toujours le meilleur buteur de l’histoire des barrages avec cinq réalisations. 

Nîmes Olympique et Strasbourg, les spécialistes

Le Nîmes Olympique et le RC Strasbourg détiennent plusieurs records dans ces barrages. Les deux équipes comptent le plus grand nombre de participations, avec le Stade Rennais (cinq participations hors pré-barrage). Les Nîmois se sont imposés à quatre reprises, un record. Dont deux fois pour accéder à la Ligue 1 (autre record partagé avec Strasbourg). Les Alsaciens étaient eux devenus des habitués avant la suppression en 1993, en disputant trois barrages de 1989 à 1992.

Du côté des moins bons élèves, le Valenciennes FC a échoué à quatre reprises en barrages (2 pour monter, 2 pour se maintenir). Le Stade Rennais a lui connu trois relégations en passant par ce système (1953, 1957, 1992). Enfin, trois clubs n’ont jamais connu la première division à cause des barrages : le RC Besançon (1978), l’US Nœux-les-Mines (1981) et le CS Thonon (1982).

Le Toulouse FC peut donc s’estimer heureux d’avoir évité le spécialiste nîmois pour les barrages de cette saison 2017-2018. Les Violets vont donc affronter l’AC Ajaccio, qui n’a connu les barrages qu’à une seule occasion, pour une victoire synonyme de maintien en Ligue 1 (1970). Leurs adversaires toulousains se sont eux déjà retrouvés dans la même situation qu’aujourd’hui. En 1991, le TFC s’était maintenu à la suite de sa victoire en barrage contre Lens (4-0, 0-1). Le club haut-garonnais connaît donc la recette pour conserver sa place en Ligue 1, les 23 et 27 mai prochains.

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