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Histoire – Ces clubs n’ont connu la Ligue 2 qu’une seule saison

Abandons, problème financiers, trop faible niveau… Tant de raisons qui ont poussé, au fil des années depuis la création du championnat de France de Ligue 2 en 1933, clubs amateurs et professionnels à rapidement quitter le navire de la Ligue 2.

Pour y accéder, les chemins empruntés peuvent être différents. Le fruit d’un travail acharné qui amène au statut professionnel, de la chance, aussi, en profitant par exemple de l’ouverture d’un championnat à deux groupes de 18 équipes. Mais l’acquisition de ce statut et de cette nouvelle renommée n’ancre pas un club à tout jamais en Ligue 2. Pouvoir y mettre les pieds est beau.

Pouvoir y garder une place de manière pérenne l’est encore plus. Pour certains, ce championnat marque l’apogée d’une histoire, le Graal. Pour d’autres il signifie le début d’un cauchemar et d’une mort brusque. Ils auraient préféré y passer plus de temps, la côtoyer plus longtemps, apprendre à mieux la connaitre, mais il n’en fut rien. Ces clubs n’ont connu la Division Interrégionale, la National, la Divison 2, la Ligue 2, la Domino’s Ligue 2 qu’une seule saison dans leur histoire. Retour.

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De 1933 à la Seconde Guerre Mondiale

Le Football Athlétic Club de Nice est le premier sur la liste. En 1933, le club prend le statut professionnel et devient le second club professionnel de la ville avec l’OGC Nice. Il participe lors de la saison 1933-1934 au championnat de Division 2, mais une histoire de résiliation de contrat de l’international français Édouard Crutet, ainsi que des problèmes financiers vont venir chambouler le parcours du FAC. Le club abandonne son statut professionnel le 18 décembre 1933.

Similairement, le Hyeres Football Club qui fut relégué de D1 en 1933 n’a pas d’autre choix que d’abandonner le professionnalisme en 1934 suite à un lourd déficit budgétaire. Ces problèmes financiers sont légion pour les clubs amateurs qui obtiennent la carte de club professionnel, un frein à l’ascension, voire un moteur à la destruction. Le Club Français peut servir eux-aussi d’exemple. Lors de la saison 1934-1935, il abandonne l’Interrégionale après de mauvais résultats, notamment l’élimination en Coupe de France face au modeste club de Moulins, sur tapis vert. Alors que « seule la Coupe de France pouvait (les) sauver », comme l’explique le président du Club, Paul Annet Badel, les problèmes financiers sont trop importants. Preuve en est, l’élimination a pour cause la non-qualification de 4 joueurs dont les transferts n’avaient pas été entièrement payés.

Le Groupe Sporting Club Marseillais, lui, diffère un peu des autres, puisqu’en effet il a évolué une saison et demie en D2. Il va jusqu’au bout de 1949 à 1950, mais abandonne en plein milieu de sa seconde saison en 1951, encore une fois, suite à des difficultés financières.

Les problèmes d’argent ne sont pas les seuls facteurs d’une déconvenue. Le Club Deportivo Espagnol Bordeaux a pour particularité d’être l’un des seuls à caractère étranger, à avoir participé au championnat de France professionnel. Lors de la saison 1933-1934, il intègre la deuxième division et participe au championnat avec de nombreux joueurs basques. À l’issue de l’exercice, le CD Espagnol se voit dans l’obligation de fusionner avec son voisin le SC Bastidienne, car la Commission du Championnat de France Professionnel refusait d’inscrire deux clubs pros bordelais. Il faudra attendre moins d’un an pour voir les ex-dirigeants du Club Deportivo Espagnol Bordeaux quitter le club, n’acceptant pas d’être limités à cinq étrangers en championnat.

Mais encore une fois, il y a autant de cas différents qu’il n’y a de clubs. Le Marignane Gignac Football Club (non, ce n’est pas le club de supporters fanatiques de l’actuel attaquant des Tigres) adopte, lors de la saison 1965-1966, son statut professionnel de manière très étonnante. En effet, c’est grâce à ses dispositifs d’installations permettant de disputer des matchs en nocturne que le club se voit devenir pro par Ligue de football. Cependant, ces dispositifs ne leur permettront pas de rester en D2 une seconde année. Marignane abandonnant le statut professionnel.

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L’arrivée du championnat ouvert, « l’open D2 »

La naissance de ce système va accentuer le flux de clubs en Ligue 2, ou plutôt en National, le vrai nom du championnat à cette date. Ce projet « Open D2 » va permettre à certains clubs d’accéder dès leur création au championnat professionnel. Le RFC Paris-Neuilly illustre le concept. Le club est fondé en 1969 grâce à l’Open D2. Il accède dès la saison 1969-1970 au championnat. Mais le club ne réalise qu’une seule saison. Il abandonne vite son statut professionnel. En 1970 toujours, on voit l’ascension d’une nouvelle équipe le « Club Sportif les Pierrots de Strasbourg », qui fusionnera avec le RC Strasbourg. Cette union ne va pas les maintenir en D2. En effet, elle est jugée néfaste par les anciens Pierrots qui décident de reprendre leur indépendance. Aussi étonnant que cela puisse l’être, le club aura l’occasion de remonter plusieurs fois en D2 grâce au statut open, mais celui-ci refusera. Mauvaise expérience. La saison 1970-1971 marque également le cauchemar du SO Merlebach, qui termine dernier du groupe Nord, avec seulement deux victoires en trente matchs. Une seule saison, comme pour les précédents.

Ces exemples précédemment montrent des problèmes qu’une accession désirée en D2 peut entériner pour un club pas encore assez stable. Au sein de cette période d’autres clubs n’ont réalisé qu’une seule saison en D2 : l’AC Mouzon et Evreux (1971-1972), Bulgnéville Contrex Vittel Football Club (1973-1974), l’USM Malakoff et le SO Cholet (1975-1976), l’AS Poissy et Haguenau (1977-1978), l’ES Viry-Chatillon (1982-1983), Roubaix (1983-1984), Le Touquet Athletic Club (1988-1989).

1993, la réforme qui change tout

Cette nouvelle réforme change tout pour les clubs qui souhaitent accéder à la D2. Le championnat redevient un groupe unique. Pour y accéder, une seule condition : avoir le statut pro ! C’est à partir de 1993 que les clubs qui vont côtoyer les pelouses de Division 2 seront souvent les mêmes. Le flux se fait désormais grâce à la montée de National ou la rétrogradation de Division 1. Ainsi, ces 24 dernières années, 2 seuls clubs n’ont participé qu’à une seule édition du championnat de France de Ligue 2 : le CA Bastia (2013-2014) et Quevilly-Rouen Métropole. En effet, QRM officie en Domino’s Ligue 2 depuis cette saison 2017-2018. Mais on peut d’ores et déjà affirmer que QRM restera a une année, puisque le club n’existera plus à partir de l’an prochain. Rouen s’étant retiré de la fusion…

Vos commentaires :

  1. christian

    on peut d’orES et déjà affirmé que QRM restera a une année...

    1 réponse

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