Après un petit passage à vide, l’US Orléans a mis fin à une série de trois défaites consécutives en s’imposant sur la pelouse de Brest (1-0) lors de la 13e journée de Domino’s Ligue 2. Une victoire qui permet au club du Loiret de s’installer sereinement en milieu de tableau. Avant de recevoir Sochaux, l’équipe en forme du moment, le défenseur central Cédric Cambon revient sur le début de saison de l’USO, et dresse un premier bilan au premier tiers du championnat.
MaLigue2: Cédric, ce succès à Brest vous fait forcément du bien après une spirale de cinq matchs sans victoire…
Cédric Cambon : Oui, c’est sûr que celle-là fait beaucoup de bien au groupe ! Pourtant, c’était loin d’être notre meilleur match mais nous avons montré d’autres valeurs pour l’emporter. Il y a eu beaucoup de solidarité dans le combat. C’était important de faire un résultat car on était en manque de points. J’espère que cette victoire va nous permettre de repartir de l’avant.
Comment expliquer ce passage à vide après un excellent début de saison, où vous étiez sur le podium après sept journées ?
Je pense que nous étions un peu émoussés physiquement. On a effectué une grosse préparation en avant-saison. Et notre manière de jouer en début de saison nous demandait beaucoup d’énergie, beaucoup de courses et de déplacements. On a payé un peu cette débauche-là. C’est pour cela que nous avons fait le point avec les joueurs et le staff pour travailler différemment, afin de récupérer un peu de jus. Depuis, on a réalisé une très bonne première période contre Lorient, avant de flancher un peu en seconde (défaite 1-2). Cette fois, on a su être solide sur l’ensemble du match à Brest, et ça va nous permettre de reprendre confiance pour faire plus de jeu. Si on garde les valeurs affichées en Bretagne avec de l’énergie supplémentaire, je pense qu’on peut embêter beaucoup d’équipes dans ce championnat.
Malgré de très nombreux changements et un effectif en grande partie renouvelé pendant l’été, les résultats ont tout de suite été au rendez-vous. Comment l’osmose a-t-elle pu prendre si rapidement au sein du vestiaire avec tous ces nouveaux joueurs ?
C’est vrai que c’était un peu une surprise pour moi aussi. Personnellement, je suis arrivé la semaine de la première journée de championnat. J’ai trouvé un groupe avec beaucoup de qualités, mais on partait quand même dans l’inconnu. Les bons résultats rapides ont permis de nous mettre vite en confiance. Après, c’est bateau ce que je vais dire, mais il y a une super ambiance dans le vestiaire ! Il y a des jeunes, des moins jeunes, des anciens, et ça marche bien. Notre force, c’est que cette osmose n’a pas disparu malgré des résultats moins bons.
On imagine que certains joueurs permettent d’animer comme il faut ce vestiaire… Bouby, Ziani ?
Oui, ils aiment bien chambrer c’est sûr (rires). Mais les petits jeunes ne se laissent pas faire pour autant et ils savent leur mettre des taquets aussi ! C’est vraiment bon enfant. Notre rôle, nous les plus anciens, ça a été de positiver pendant notre passage à vide. On a connu cela, une saison est longue. On sait qu’on ne va pas gagner tous les matchs et qu’on ne joue pas la montée. Donc, c’était important de toujours positiver.
« Ce serait bien de franchir la barre des 20 points vendredi »
Vous recevez Sochaux vendredi, qui reste sur trois victoires de rang. Une belle afficher à disputer à la maison…
Oui, on s’attend à un match très compliqué. Sochaux c’est solide, ça joue au ballon, ça se projette très vite vers l’avant… Après, on a surtout envie de repartir de l’avant à domicile, car on reste sur deux défaites de suite devant notre public (VA 3-4 et Lorient 1-2). Ce serait vraiment bien de franchir la barre des 20 points dès vendredi. On doit mettre beaucoup d’humilité pour retrouver le chemin de la victoire. Revenir à des basiques. Être très discipliné, bien équilibré. Mettre aussi un peu de folie pour marquer, comme on l’a fait en début de saison. Mais faire attention à leurs contres car ils vont très vite au but.
N’avez-vous pas eu « peur » de quitter Le Havre pour Orléans, qui venait de se sauver de justesse en Domino’s Ligue 2 après les barrages ?
Non, je ne peux pas parler de peur. Avant de signer, il y a eu trois semaines de contacts entre nous. Le club avait des solutions en mains et m’a présenté des garanties dans le recrutement. Je connais le football, quand un club frôle la descente, il fait des efforts pour ne pas revivre la même situation. Après, c’est sûr qu’on ne peut jamais être sûr de rien. Mais le club avait vraiment la volonté de me faire confiance. J’ai 31 ans, et je veux m’épanouir au sein d’un groupe et prendre du plaisir sur le terrain. Même si ça a mis trois semaines à se décanter, je ne regrette pas mon choix.
« Le rôle de joker qui m’était proposé au Havre ne me convenait pas »
Votre arrivée a-t-elle été retardée par la signature de Louvion, puis son retour immédiat pour Tours ?
Non, ce n’était pas lié. Il me restait un an de contrat au Havre, et il fallait trouver la meilleure solution pour tout le monde. C’est ce qui a pris du temps. Un moment, les contacts ont été rompus pendant 2-3 jours. C’est à ce moment que le club s’est tourné vers Louvion. Finalement, cette histoire a été un mal pour un bien pour moi, puisque je suis arrivé après cela.
Vous n’envisagiez pas de rester au Havre après ces deux années passées là-bas ?
Non, je voulais changer d’air. Je sentais qu’on me faisait moins confiance, à partir de la fin de saison dernière. Et puis il ne me restait qu’un an de contrat là-bas, alors qu’ici j’ai de la visibilité. Le rôle de joker qui m’était proposé au HAC ne me convenait pas, j’étais passé numéro 3 en charnière centrale. Je n’ai pas vraiment eu de discussion claire avec Oswald Tanchot sur mon cas, mais je sentais qu’il fallait que je parte parce qu’on me faisait moins confiance.
Avec trois buts inscrits en neuf journées, ne songez-vous pas à vous reconvertir attaquant ?
C’est une vraie surprise pour moi de marquer autant (rires). Ça fait toujours très plaisir ! Pour quelqu’un qui n’est pas habitué à marquer, j’ai déjà atteint en neuf matchs mon record sur l’ensemble d’une saison, c’est beau !
Quel est votre bilan après ce premier tiers de championnat disputé ? Positif ?
Pour nous, ça tire dans le positif en effet. On s’est fixé un petit challenge de points à atteindre à la trêve et pour le moment, on est dans les clous. On veut se maintenir le plus vite possible, prendre le maximum de points d’ici la trêve hivernale. On est satisfait de ce qu’on a produit, malgré cette mauvaise série réalisée récemment. L’idée, c’est de vivre une deuxième partie de saison la plus sereine possible au classement.
Propos recueillis par Dorian Waymel
Crédit photos : Julien Péron