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Dossier ML2 : Quevilly Rouen Métropole, c’est quoi en fait ?

Le championnat de France de Ligue 2 va découvrir cette saison 2017-2018 un nouveau pensionnaire: Quevilly Rouen Métropole. Un club qui participera pour la première fois de son histoire à ce championnat. Découverte de ce nouveau club, pas tout à fait comme les autres…

Un peu d’histoire

« Il y a toujours une démarcation historique amateur-professionnel entre l’US Quevilly et le FC Rouen », explique Arnaud Tulipier, journaliste pour France Football et régional de l’étape. « L’US Quevilly a même déjà joué en Ligue 2 avec le statut amateur pendant une saison, et est le seul club amateur à avoir eu un international en équipe de France A, Daniel Horlaville. Historiquement, comme le Gazélec Ajaccio par exemple, c’est l’un des très gros clubs amateurs de France. »

De son côté, le FC Rouen est le club professionnel du bassin rouennais et d’une ville de plus de 100 000 habitants. En 2013, Rouen arrive sur le podium du National (avec Didier Ollé-Nicolle comme entraîneur) et doit remonter en Ligue 2 pour redevenir professionnel. Mais la DNCG passe par là en cours de saison : « Le club a perdu 3 points, suffisant pour chuter du podium. Rouen n’est pas monté en Ligue 2 et est resté en National, avec un déficit. Les investisseurs ne voulaient plus mettre de l’argent, et le FCR a fini par déposer le bilan pour repartir au niveau de son équipe réserve, en Division Honneur. »

La 12ème métropole de France (près de 500 000 habitants) se retrouve donc sans club de football professionnel. Une anomalie pour une ville comme Rouen. « En Normandie, la ville de foot c’est Rouen. Devant Le Havre ou Caen. Et la rivalité historique est entre Rouen et Le Havre, même si la différence de niveau entre les deux clubs fait qu’ils ne se sont pas rencontrés très souvent… »

Trois structures distinctes

Et c’est justement Rouen Métropole, la communauté d’agglomération, qui se retrouve à la base du projet. Les collectivités locales misent sur un club unique dans l’agglomération, malgré une première levée de bouclier. Sportivement et économiquement, l’US Quevilly, alors en passe de monter en National, est bien mieux portante que le FC Rouen. Le président de l’USQ, Michel Mallet, sait que son travail pour faire grandir le club butera à un moment donné sur le problème de stade, Lozai n’étant pas en mesure d’être homologué pour le football professionnel. Et comme le stade Diochon, où évolue le FC Rouen, appartient à la communauté d’agglomération

L’aboutissement arrive rapidement, en 2015, avec la création de la SAS Quevilly Rouen Métropole. Cette structure gère l’équipe première professionnelle, les salariés et administratifs, et est présidée par quatre hommes forts dont Michel Mallet (président de l’US Quevilly) et Fabrice Tardy (président du FC Rouen). QRM est donc le fruit du rapprochement entre l’association FC Rouen et l’association US Quevilly. Deux entités qui continuent d’exister. On ne parle donc pas de fusion, mais de rapprochement entre les deux clubs, avec des actions communes menées auprès des jeunes, des actions sociales… Et la création de QRM permet de profiter du stade Diochon pour l’équipe première.

Une cohabitation qui laisse place à des situations assez cocasses. Il y a peu, l’équipe réserve de Quevilly et l’équipe première de Rouen évoluaient ensemble en Division Honneur. Les deux clubs étaient en tête, se disputant la montée en National 3. Quevilly est monté, puis le FC Rouen l’a rejoint cette année. Du coup, l’équipe réserve de QRM évolue au même niveau que l’équipe 1 du FCR, en National 3 ! « Effectivement, ça peut paraître bizarre vu de l’extérieur », rapporte-t-on au club. « Mais nos équipes de jeunes aussi s’affrontent, les deux clubs continuent de fonctionner de manière indépendante. »

Le stade Diochon, point névralgique

La fusion entre les deux clubs, les fidèles supporters du FC Rouen ne veulent pas en entendre parler. Réunis pour certains en « Fédération des culs rouges« , ils ne cessent de répéter que l’histoire lie le stade Diochon au FC Rouen. « Une fusion était inenvisageable », rappelle Arnaud Tulipier, « car il aurait fallu l’accord des deux entités, ce qui ne serait jamais passé auprès du FCR. Il est certain que le stade Diochon est historiquement celui du FC Rouen, et il avait été question que le FCR ne puisse plus y jouer. Quevilly n’a aucune histoire commune avec Diochon, c’est un fait. » Depuis, les choses seraient en passe de s’apaiser, comme on l’explique du côté de QRM : « Le stade Diochon est en travaux, on y jouera en Ligue 2 mi-octobre. Notre volonté est de partager les installations, nous allons cohabiter avec le FCR, même si deux ou trois fois dans la saison, ce sera peut-être plus compliqué avec les affiches décalées, la Coupe de la Ligue. » Une situation finalement identique à celle vécue par le SC Bastia et le CA Bastia, qui partageaient il y a quelque temps le stade Furiani une saison durant.

De leur côté, les supporters du FCR restent mobilisés. Dans la presse locale, sur internet, lors des rencontres décalées et diffusées de QRM en National. En ce sens, la Ligue 2 pourrait leur « offrir » une médiatisation encore plus importante. D’autant que la fréquentation des tribunes de Diochon, lors des rencontres du FC Rouen, reste forte (parfois plus de 3 000 supporters !). « A Rouen, l’engouement reste pour le club FCR, qui évolue pourtant 3 divisions en-dessous de QRM. C’est le club des rouennais« , confirme Arnaud Tulipier. En effet, les chiffres de fréquentation du stade pour les matchs de QRM sont moins élevés, hormis lors des dernières rencontres décisives pour la montée en Ligue 2.

Un fait qui n’inquiète guère les dirigeants de QRM : « Notre base de supporters provient de l’US Quevilly. Se sont progressivement ajoutés les curieux et amateurs de foot en général. Surtout, les gens qui aiment prendre du plaisir au stade, car nous avons une équipe agréable à voir jouer. Pour le public, c’est toujours un plaisir de retrouver du football de haut niveau au stade, la Ligue 2 va nous aider également en ce sens. »

Au final, QRM évoluera en Ligue 2 cette saison, et Arnaud Tulipier de conclure : « Tout cela n’enlève rien à l’excellent travail effectué par Michel Mallet et le club de Quevilly. Sportivement, ce que vient de réaliser QRM ces dernières années est absolument remarquable. » Un projet sportif qui pourrait finir par susciter l’adhésion de tous, à terme ? Du côté de QRM, on cite le slogan du club : « Unis pour Gagner ensemble. Même si on ne peut s’avancer sur le fait de finaliser la fusion. Dans la situation actuelle, ça laisserait des gens sur le carreau, c’est toujours compliqué… « 

Crédit photo Stade Diochon : FC Rouen

http://maligue2.wpsite.fr/2017/07/16/tarifs-abonnements-20172018-a-quevilly-rouen/

Vos commentaires :

  1. ROUGE ET JAUNE

    Gros partie pris pour le FCR, le journaliste n'evoque nullement que le stade diochon est sur la commune de pt Quevilly ! Et pas à Rouen. Que les subventions pour entretenir l'infrastructure n'ont jamais été donné pas la ville de Rouen mais de Petit Quevilly. Que le centre d'entraînement et situé sur la ville de Grand Quevilly. Que les politiques et la mairie de Rouen n'ont jamais soutenu le FCR.. le nombre de supporter pour les match du FCR n'ont pas dépassé 600 spectateurs la saison passée. QRM à rassemblé plus de 7000 pers en match de coupe de France et cette fusion est largement soutenu par les supporters des deux clubs (autres que le 100 convaincu du FCR uniquement et vise versa pour les 100 du stade Lozai).. donc globalement le FCR n'a rien de Rouen, mais plutôt de Quevilly (Grand et Petit). USQ n'a rien sans l'agglo de Rouen et ses sponsort. Fusion intelligente ;)

    1 réponse

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