Actualités

A la découverte du Paris FC 2016-2017 avec Laurent Pruneta

Journaliste au Parisien, Laurent Pruneta se charge notamment du suivi quotidien du Paris FC. Tombé en National cette saison après une 20e place en Ligue 2, le club parisien est en passe de remonter aussitôt. Pour cela, les Parisiens devront se défaire d’Orléans, 18e de L2, lors d’un barrage aller-retour. Le premier acte a lieu ce mardi soir (20h45). Et pour en savoir davantage sur cette formation de la capitale, notre confrère est le mieux placé pour s’exprimer.

Laurent, lanterne rouge de L2 l’an passé, comment le PFC a vécu l’intersaison l’été dernier ?

C’était un gros chantier. Un nouveau coach, un groupe modifié à 90 %. Je me souviens qu’à la reprise de l’entraînement le 27 juin, il ne devait y avoir que 10 joueurs… Le Paris FC est donc reparti de très loin même s’il a conservé un gros budget (5, 5 M€). Mais les débuts ont été très laborieux.

Etait-il inconcevable d’imaginer cette équipe sur le podium du National à l’issue de la saison ?

Sur le potentiel, les ambitions, cela paraissait légitime. Moins quand on voit le déroulement de la première partie de saison. Dans le Parisien, j’avais quand même bien tiré la sonette d’alarme…. On pouvait légitimement s’interroger sur le recrutement effectué. Le 15 décembre, le Paris FC était avant-dernier. C’était la crise. Les dirigeants avaient donné un ultimatum de deux matchs à Réginald Ray. Il devait prendre six points contre Belfort et le CA Bastia avant la trève pour être maintenu à son poste. Cela s’est donc joué à peu pour que la saison bascule dans le mauvais sens. En 2017, le PFC s’est montré la meilleure équipe avec 10 victoires, 4 nuls et 3 défaites. Il partait de très loin mais a recommencé à faire peur aux autres équipes.

Même s’ils partaient de loin, ils n’ont jamais été décrochés pour autant…

 Ils partaient de très loin en étant relégables pendant 4 matchs en novembre-décembre. Ils ont débuté une série (4 V, 1 N) avant de connaître un coup d’arrêt en février (1 N, 2 D). Mais depuis mars, ils ont effectué une série extraordinaire qui leur a permet de rester en embuscade et de coiffer tout le monde. Au final, ils auront été sur le podium qu’à deux reprises : à la 1ère journée et donc à la dernière journée… A titre personnel, j’ai vraiment apprecié le comportement des joueurs de Boulogne qui ont joué le jeu lors du derby à Dunkerque (3-3).

Quelle est la principale qualité du groupe parisien, et son principal défaut ?

Le gros atout, c’est bien sûr sa défense. 18 buts encaissés, c’est le record du National. Le gardien Vincent Demarconnay a réussi 9 clean sheet sur les 11 derniers matchs. C’est exceptionnel. La charnière Bong-Lybohy est très solide. A contrario, l’attaque a péché cette saison. C’est la 17e du National. Les attaquants ont été globalement très décevants à l’image de Camara qui avait pourtant réussi à triplé lors du premier match à Créteil. D’autres ont manqué clairement de qualité.

Si vous deviez ressortir un joueur du lot, lequel ? Et pourquoi ?

Je dirais Jean-Baptiste Pierazzi. C’est la plaque tournante au milieu. Après six mois de chômage à son retour de MLS, l’ancien capitaine de l’AC Ajaccio a accompli une grosse saison. Malheuresement pour le PFC, il est blessé (déchirure de l’aponévrose) et ne jouera pas les barrages.

Comment les Parisiens appréhendent cette double-confrontation face à Orléans ?

Pas avec toutes leurs armes, malheuresement pour eux. Pierazzi, Nomenjanahary sont blessés et Camara est suspendu. Ils rateront les deux matchs. Madiani et Ech-Chergui ne seront pas là, non plus, mardi lors du match aller. Le staff espère les récupérer pour le retour dimanche. Sinon, le groupe me semble en confiance, déterminé. Beaucoup de joueurs m’ont dit que « c’était le match de leur vie ».

Une 2e saison d’affilée en National serait-elle catastrophique ?

Les dirigeants avaient tablé sur un projet de deux ans pour remonter. Donc, il n’y aurait pas péril en la demeure même si la relégation a laissé des traces sur le plan financier. Mais je pense que c’est le bon timing pour monter. La relégation du Red Star lui a dégagé l’horizon. Il y a deux ans, il y avait trois clubs parisiens en Ligue 2. S’il passe l’obstacle Orléans, le Paris FC sera seul l’an prochain. Il pourrait donc bénéficier d’une autre visibilité et capter un nouveau public. Ce que n’a pas réussi à faire le Red Star cette saison à Jean Bouin.

A l’inverse, comment éviter de redescendre aussitôt en cas de montée ?

Je pense et j’espère que le Paris FC saura retenir les leçons de sa catastrophique saison d’il y a deux ans en Ligue 2. Mais on apprend toujours de ses erreurs… L’important sera de rester humble et conserver une certaine stabilité.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *