Troisième opus du nom, après Renaud Ripart et Greg Houla, découvrez aujourd’hui Alexandre Coeff sous un autre angle. Entre ses souvenirs d’Espagne, son parcours à Brest et Lens, le défenseur nous montre sa vision du football…
Bonjour Alexandre, tout d’abord dis moi comment on peut te surnommer ?
On m’a toujours appelé Pti Coeff, on appelait mon grand frère par son nom donc à mon arrivée, ça a été Pti Coeff. Ca reste un surnom auprès de mes proches, j’en n’ai pas forcément avec mes coéquipiers.
Pti Coeff quand on mesure 1,84m, c’est un peu original non ? Ton grand frère est plus grand au moins ?
Mon frère est un tout petit peu plus grand, alors ça va !
La devise que tu te répètes depuis toujours pour avancer ?
C’est un entraîneur du Pôle Espoir de Ploufragan, Patrick Papin, qui me l’a dit : « Quand tu cesses de vouloir être le meilleur, tu cesses déjà d’être bon ».
Ta routine avant chaque match ?
Ah oui, c’est à la limite de la superstition ! J’aime bien m’isoler dans les vestiaires pour un pré-échauffement. Je travaille mes articulations et muscles tout seul, dans ma bulle. Je vais aussi m’échauffer avec une bague fétiche, que j’enlève juste avant de rentrer sur le terrain.
« Cela faisait un moment que je souhaitais revenir à Brest »
Ta passion entre les entraînements ?
Je la redécouvre en revenant par chez moi à Brest, c’est la pêche ! Je suis encore allé ce matin en plongée pour aller chercher la coquille Saint-Jacques avec l’eau à 13° et la pluie donc…
En parlant de Brest, tu es revenu dans ta région natale 10 ans après. C’était une volonté de ta part ou un simple concours de circonstances ?
Cela faisait un moment que j’émettais le souhait de revenir ici. Le changement de direction et de coach à la tête du club a tout changé. C’est au moment où je pensais pouvoir encore décrocher une Ligue 1 que j’ai eu cette proposition… Je n’ai pas trop tardé à réfléchir, c’était l’occasion dans de supers conditions. Et pour l’instant, ça me donne raison !
Parlons de tes coéquipiers justement, un moment marrant à nous faire partager ?
Ah tu me prends de court, il faut pas que je dise un truc nul… Je me souviens d’un match à Lens avec Geoffrey Kondogbia qui, en plein milieu de la première mi-temps, demande à sortir pour aller aux toilettes ! Je ne sais même pas si les gens l’avaient remarqué d’ailleurs.
Un joueur qui t’as impressionné dans ta carrière ? On parlera de l’Espagne après donc hormis les Ronaldo et consorts ?
Quand j’ai débuté avec Lens, l’année où le club venait de descendre en Ligue 2 et gardait quelques cadres, il y aurait du monde… Mais j’ai envie de dire quand même Jérémie Bréchet, au Gazélec. Pour son âge et l’application qu’il a encore dans le métier, son professionnalisme… C’est vraiment un grand monsieur.
Il y a aussi Neal Maupay. A l’entraînement, il met des boîtes à tout le monde et il marcherait sur toute l’équipe pour pouvoir marquer. Il vaut mieux l’avoir dans son équipe !
Toi qui a connu le niveau en Liga, quel regard portes-tu sur la Ligue 2 ?
C’est déjà un championnat plus rugueux. Et il y a déjà beaucoup moins le temps de jouer : en Liga, il y a des espaces, tout se joue dans les 30 derniers mètres. En Ligue 2, le pressing est très important, parfois de façon désordonnée. Et quand un joueur arrive sur toi, il n’arrive pas à moitié…
Tu as la chance d’avoir le maillot d’un grand joueur : Iniesta. Racontes-nous ce moment…
On jouait notre maintien avec Grenade, à domicile face au FC Barcelone. On mène 1-0 à la mi-temps. En rentrant aux vestiaires, il y avait beaucoup de tension parce qu’on courait tout le temps après le ballon… On serre les fesses pour garder le score et s’imposer. En fin de match, je vais directement le voir, c’est un de mes joueurs préférés. J’y vais sur la pointe des pieds : après une défaite, il n’a peut être pas envie de me parler… Je lui demande son maillot, et il me répond avec un grand sourire : « Je veux bien, mais tu me donnes aussi le tien alors ». Je me suis retrouvé un peu con, je m’attendais pas à cette réponse…
Un des plus beaux maillots que tu as échangé certainement ?
Pour l’anecdote, mon meilleur ami et grand fan du Barça fêtait son anniversaire ce jour-là, je lui ai donc offert le maillot ! J’ai eu la chance au match aller d’avoir celui de Neymar, donc tout n’est pas perdu…
Restons dans les souvenirs, ton plus beau moment en tant que footballeur ?
J’ai un très bon souvenir d’un quart de finale de Coupe de France à Lens, contre les Girondins. Avec un stade plein, c’était extraordinaire… Et aussi mon premier but marqué à Bollaert, une volée face à Dijon. Quand je regarde ce but encore sur YouTube, j’en ai des frissons !
« L’année passée au Gazélec m’a fait beaucoup progresser »
Un message à faire passer à un ancien coéquipier ?
Oui, à David Pollet qui est en Belgique à Charleroi : j’aimerais qu’il m’appelle plus souvent !
On verra si tu reçois des appels alors… Une célébration fétiche sur les quelques buts que tu as marqué ?
C’est vraiment au feeling, sur le coup je ne prévois pas. Si j’ai l’occasion de pouvoir marquer à la maison cette saison avec Brest, j’entamerais bien une petite gavotte, une danse bretonne.
Toi qui a vu beaucoup de stars, passer de leurs cabriolets au Kangoo de Filippi au Gazélec, ça doit faire bizarre ?
C’est aussi ce qui fait la beauté du sport. C’est une leçon d’humilité de ce genre de personnes qui font le même métier que nous. L’année passée au Gazélec m’a fait beaucoup progresser. Peu importe le niveau des joueurs, ils restent « simples » malgré le niveau. D’un Larbi ou d’un Filippi à un Brahimi ou El Arabi.
Pour finir, ton pronostic pour lundi ? Attention à ce que tu dis, personnellement je suis un fan des Chamois…
Ah, je vais me contenter d’un petit 1-0 pour Brest alors !
