320 longues minutes sans but. Amiens séduit. Le promu se projette en nombre vers l’avant. Il part à l’assaut des cages adverses. Tente sa chance, fait plier le bloc adverse. Mais celui-ci ne se rompt plus. A la Licorne, l’ASC ne trouve plus la faille depuis 4 matchs. « Je serais inquiet si on ne se procurait pas d’occasions mais tout le monde est concerné », lance Christophe Pélissier forcément circonspect mais obligé d’accepter cette période délicate. Oui, Amiens se crée des occasions, mais n’a plus « ce petit brin de réussite que nous avions jusqu’à présent« , constate Jonathan Tinhan, fer de lance de l’attaque amiénoise (7 buts).
« Plus cet effet de surprise »
Vendredi soir, lui a touché du bois (10e). Une preuve supplémentaire de l’inefficacité et du manque de réussite ponctuel du club picard. Ponctuel, car à l’extérieur, Amiens ne connaît pas ce souci. « Nous sommes plus à l’aise à l’extérieur, car nous avons des profils adéquats« , glisse Jonathan Tinhan. Chez eux, les promus peinent à créer les décalages. « Nous devons peut-être prendre plus le temps de bouger le bloc adverse. Mais les équipes, quand elles viennent ici, n’ont plus cet effet de surprise. Elles savent à quoi s’attendre. Elles évoluent bas. Auxerre jouait à 5 défenseurs. Le Red Star défendait très bas. Ce n’est pas évident« , tente d’expliquer l’avant-centre de 27 ans.
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Une remarque que valide son entraîneur. « Les équipes arrivent aussi avec beaucoup de craintes sur notre animation offensive, les équipes ne sortent plus à l’image d’Auxerre qui a joué avec une défense à 5. » Du coup, Amiens se dénature. L’impatience gagne ses rangs. Construit en première période, fait de redoublement de passes, le jeu de l’ASC s’est progressivement désaxé en 2e. Les longues courses ont remplacé les transmissions. La tentative de l’exploit solitaire a pris le dessus sur le projet de jeu collectif. Ce qu’admet un Tinhan sorti peu avant l’heure de jeu contre Auxerre, et dont l’analyse ne souffre d’aucune contestation : « Nous voulons peut-être trop nous précipiter et vouloir marquer tout de suite. Les 20 dernières minutes de la première période, cela a été cela. En 2e mi-temps, pareil. Nous n’avons pas toujours été patients. »
Le salut serait-il venu d’une prise de risque offensive ? En associant par exemple Tinhan à Kamara ? Christophe Pélissier ne l’a pas souhaité. « Nous voulions garder l’emprise sur le milieu de terrain, c’était donc un choix délibéré de ne jouer avec un seul attaquant en fin de match. » Peut-être s’agit-il d’une hypothèse à explorer dans les semaines futures. Même si le Stade Brestois, prochain adversaire d’Amiens à la Licorne, posera ses valises pour jouer, et non pour défendre.
Laurent Mazure (avec R.P)