Un brin de nostalgie, déjà, à voir le FC Metz célébrer son accession en Ligue 1. Les joueurs ont savouré leur ticket sur la pelouse de Bollaert. Faisant fi du dernier tour d’honneur de leur adversaire du soir. De multiples sentiments se bousculaient. De la joie, de la folie, beaucoup de peur effacée et un soulagement notoire, presque inhumain
J’ai eu du mal à descendre ces quelques marches afin de me rendre en zone mixte. Je voulais profiter de l’instant présent. J’ai, nous avons tous eu conscience d’être passés tout proche d’un drame. Preuve en est ce « box » messin en état de décomposition avancée. Le visage devenu livide au fur et à mesure de la partie. De la fragilité visible à des kilomètres. Des tremblements, un souffle court. Des têtes lourdes. Des cheveux arrachés. Plus personne ne tenait en place. Les tables en prenaient pour leur grade. Les Grenats se liquéfiaient. Tous, sans exception. De Yeni Ngbakoto à Carlo Molinari. De Thomas Didillon à Philippe Hinschberger. Des intendants aux chargés de com’.
Personne n’imaginait ce scénario proche du thriller. Les Havrais se mettaient à rêver. La brise normande s’est faite sentir. Elle glaçait tout doucement une entité lorraine qui a entrevu l’enfer. Le Havre partait pour grimper. Cela semblait inéluctable. Les minutes défilaient. Le temps s’arrêtait à cette parade de Fabri face à un Farnolle proche de devenir un demi-dieu. Les actions à Océane remontaient dans les travées d’un Bollaert festif, presque indifférent à la cruelle sentence à venir.
Elle n’est jamais venue. Pour un but. La différence entre la catastrophe et l’euphorie. Le coup de sifflet final libérait le clan lorrain. Ils y étaient. Ils avaient délivré une copie indigeste mais qu’importe. Ils se congratulaient, soufflaient, pleuraient, aussi. Des larmes d’un stress à peine visible… Des larmes, des cris de joie. Les frissons me parcouraient. Je n’enlèverai jamais ces si belles images d’un club qui, au terme d’une soirée complètement irréelle, atteint le graal. Merci Metz. Merci pour ces émotions partagées et que le champagne coule. Vous l’avez mérité !