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Peine requise contre Gervais Martel, son avocat s’exprime

Ce mardi, Gervais Martel, le président du RC Lens, comparaissait devant le tribunal d’Arras. Il était mis en cause dans une affaire de corruption active et d’abus de biens sociaux. En 2010, le patron du RC Lens avait obtenu un prêt de 4 millions d’euros auprès des entreprises de BTP Ramery et Rabot-Dutilleul, en échange de l’attribution du marché de la rénovation du stade Bollaert-Delelis.

« Gervais Martel est sûrement un joueur »

Le prêt devait permettre au président lensois de conforter sa place d’actionnaire majoritaire du club. Gervais Martel devait ainsi racheter au Crédit Agricole des opérations convertibles à hauteur de 3,1 M€. Là où il n’a utilisé que 720 000 euros sur les 4. Le reste ? Il a utilisé une partie de cet argent afin de rembourser des dettes personnelles. Par exemple 877 000 euros au casino, 76 000 dans un bar/PMU d’Avion, 27 000 euros pour des frais vacances, 700 000 euros pour des remboursements de prêts personnels. Celui qui émarge à 40 000 euros par mois comme président de RCL Holding et de la SASP RC Lens « conteste » ces sommes mais assure avoir été « un grand joueur« . Son avocat précise : « Gervais Martel est sûrement un joueur. C’est pour cela qu’il a pris la direction du RC Lens. Il a sacrifié sa fortune. Cela a été un joueur. Cela a eu ses inconvénients et ses avantages, dans la mesure où cela a bien servi les intérêts du RC Lens pendant des années.« 

« Aucune infraction pénale »

Avant les plaidoiries des différents avocats, le Procureur de la République a requis 4 mois de prison avec sursis ainsi qu’une amende de 20 000 euros à l’encontre des 3 prévenus (le président artésien, le président du directoire de Ramery et celui de Rabot-Dutilleul). A l’issue de l’audience, Me Didier Robiquet, avocat de Gervais Martel, s’est confié : « Peu importe ce que le Procureur a demandé comme peine puisque, de toute façon, il n’y a aucun fondement à cette demande de peine. Il s’agit d’une relaxe évidente si le Tribunal veut bien appliquer le droit, ce qui est sa destination.« 

Revenant plus en détail sur l’histoire de son client, il assure qu’il n’y a « absolument aucune infraction pénale. Il n’y a aucune illégalité commise par les uns et les autres. Gervais Martel a tout expliqué avec transparence depuis le début. Les sociétés ont fait ce qu’elles ont le droit de faire, à savoir prêter de l’argent dans un prêt officiel. » Mais Gervais Martel n’a pas utilisé l’argent comme il le devait, à savoir pour renforcer sa position d’actionnaire. En tout cas pas la totalité, seulement 16%. Là encore, son avocat le défend : « C’était un prêt fait à Gervais Martel, personne physique qui devait s’engager à le rembourser. D’ailleurs, il le rembourse partiellement pour le moment, mais sera tenu de le faire entièrement. Alors, après, il en fait ce qu’il en veut. Et s’il n’a pas pu en faire ce qu’il en voulait au départ, à savoir reprendre le capital du RC Lens, c’est parce que le Crédit Agricole ne lui a pas permis de le faire. »

Gervais Martel risque-t-il vraiment ces 4 mois de prison avec sursis et payer 20 000 euros d’amende ? Me Robiquet indique qu’il ira jusqu’au bout pour demander la relaxe : « Nous en avons la certitude. Si elle ne l’est pas prononcée ici, elle le sera devant la Cour d’Appel. Ce n’est pas, juridiquement, possible autrement.« 

Laurent Mazure, à Arras.

Vos commentaires :

  1. GnothiSeauton

    Si on comprend bien, la corruption et un délit grave qui ne s'applique qu'à la fonction publique, mais pas au monde du football. C'est Platini dt Blatter qui vont être contents d'apprendre ça ! D'autre part se servir d'un établissement public (travaux de Bollaert) pour ensuite détourner à des fins personnelles de l'argent destinné à l'augmentation de capital du club, ce n'est pas un abus de biens sociaux. On en prend bonne note.

    1 réponse

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