MaLigue 2 est heureuse. Heureuse de posséder en son for intérieur d’illustres clubs. Metz, Nancy, Nîmes, Le Havre, Lens… Des entités mythiques.
Son charme réside dans ses multiples décors. Tantôt champêtres, tantôt atypiques. Tous conviviaux. Alors que manquait-il pour assouvir une Ligue 2 aux charmes irrésistibles mais, il est vrai, à l’allure vieillotte ? Une enceinte ultra-moderne, digne des plus grandes cours européennes. Cette saison, nous pourrons bomber le torse. Eh oui mes cocos, un stade de l’Euro 2016 chez nous, pour nous.
Bollaert moderne
Voir Bollaert chanter en L2, ça peut faire tâche sur le papier. Absolument pas. Il n’y a guère plus harmonieux qu’un public acquis à la cause d’une équipe en mauvaise passe. La fidélité se mesure à cet instant. Lorsqu’une difficulté sans commune mesure se présente. L’affronter, la défier, la tutoyer. Ce jeudi matin, les privilégiés que nous sommes ont eu le droit à une visite avant l’heure d’une cathédrale rénovée. Ce profond rajeunissement ne déplaît pas. Là-haut, à droite de la tribune présidentielle, Félix Bollaert et André Delelis veillent. Des gardiens emblématiques de cet antre quasi-magique. Sièges gris, escaliers jaunes, portes rouges. Bollaert donne l’impression de s’aérer, de s’ouvrir au monde actuel, à la modernité. Même s’il y a un peu de home staging dans cette cure de rafraîchissement.
En prendre plein la vue !
Dans les coursives, on y devine tout d’un véritable lieu d’échanges, de partages. Une maison où chacun se retrouvera avec plaisir, analysera le jeu lensois, l’adversaire, débattra de l’arbitrage, du coaching. Et puis reprendra place sur son siège. Se lèvera, criera et, sûrement, chantera. Chacun accompagnera ce poumon qu’est la Marek. La tribune latérale face caméra où se mélangent toutes classes sociales, tout être humain oubliant son quotidien durant 90 minutes. Même vide, on imagine aisément ces marches prises d’assaut. Ces personnes s’entassant pour mieux unir leurs forces. L’ancien et le nouveau Bollaert n’ont quasiment rien à voir. Le constat s’imposera de lui-même samedi lors de la venue du Red Star. Le regard s’illuminera, quelques tympans siffleront et chaque nez respirera la même odeur, la même histoire, vieille de 109 ans. Cette unique âme Sang et Or.
La passion de retour
A moins de 2 jours de ce rendez-vous particulier pour toute une division, pour tous les spectateurs, 32 000 billets ont été vendus… sur 32 000 (en attendant la fin de l’automne et un passage à 38 223). Un guichets fermés inespéré ? Pas tant que cela. Surprenant, certainement. Car il y a 3 mois à peine, moins de 5 000 irrésistibles s’entassaient à la Licorne. A l’époque, la pitié prenait le pas sur la joie. Le soutien se faisait par dépit plus que par passion. Cette passion immuable peu importe le contexte. Cette passion intacte à tous les niveaux. Rendez-vous 14h, samedi ici-même. Frissons garantis !
Laurent Mazure