On dit souvent que la Ligue 2 est sous-médiatisée. C’est donc aussi notre devoir de mettre en avant les médias qui parlent régulièrement de notre championnat. Interview avec le journaliste d’Europe 1 Alban Lepoivre, présentateur du multiplex Ligue 2 chaque vendredi sur cette radio.
MaLigue2 : Europe 1 est la seule radio à proposer un multiplex Ligue 2, cet engagement est solidement ancré dans le temps ?
Alban Lepoivre : Europe 1 et le football, c’est une longue histoire : c’est la radio qui a inventé le concept de multiplex et l’a rapidement adapté à la Ligue 2. C’est donc une évidence de continuer. Le seul arrêt qui a pu se produire fut lors du passage des matchs à 18h45 : étant une radio généraliste, ce créneau était réservé à de l’information, même si mon collègue de l’époque Jean-Charles Bannoun avait fait la demande d’instaurer un multiplex sur cette tranche horaire. Heureusement, BeIn a vite retrouvé la raison et l’habitude de la soirée multiplex a repris son cours. Europe 1 a un véritable engagement historique vis-à-vis de la Ligue 2, toujours actif et il n’y a aucun signe actuel pour que cela ne s’arrête.
Durant la trêve hivernale, vous aviez proposé en remplacement du multiplex 2 heures d’antenne d’analyses exclusivement Ligue 2 avec votre confrère Arnaud Tulipier. Ce type de soirées spéciales Ligue 2 pourraient être reproduites par la suite ?
Ce n’est pas évident : le weekend sportif est très chargé en actualité et Europe 1 est très présent sur les terrains de sport avec de nombreux directs. Ce qui laisse peu de temps pour l’analyse. Nous sommes déjà très présents en Ligue 2 avec 10 présentateurs sur les matchs chaque semaine. Le temps d’analyse devrait trouver un créneau fixe hebdomadaire ou à la limite mensuel, ce qui n’est pas possible actuellement notamment avec le match de Ligue 1 qui s’achève à 22h30 le vendredi et ensuite un créneau réservé au championnat de France de rugby, le meilleur du Monde. Nous avions profité de la trêve hivernale en conservant le créneau du vendredi soir habituellement dédié au multiplex pour analyser la première partie de saison en Ligue 2.
Quel est votre intérêt personnel pour la Ligue 2 ?
Il est avant tout historique, la Ligue 2 fait partie de l’histoire du foot français. Je suis un passionné de football, je regarde des matchs de Ligue 1, Ligue 2… Si j’étais espagnol, je suivrai vraisemblablement la Ligue 2 espagnole mais, en tant que français, c’est naturel de m’intéresser à la seconde division. Et, pour observer occasionnellement des matchs de L2 italienne, allemande ou espagnole, je peux vous dire que la Ligue 2 française n’a rien à envier à ses homologues étrangères des grands pays foot. Hormis l’Angleterre.
Qu’offre la Ligue 2 de plus que la Ligue 1 ?
Elle permet de découvrir les joueurs de demain. Prenons l’exemple de Sofiane Boufal, qui vient de signer à Lille et qui commence à intéresser beaucoup de médias nationaux. En tant que suiveur assidu de la Ligue 2, ça fait plus d’un an qu’on le connaît et qu’on sait que ce garçon à le niveau pour faire quelque chose d’intéressant à l’étage supérieur. Comme on avait pu découvrir en avant-première des Koscielny, Giroud, qui sont devenus d’excellents joueurs de niveau international.
Vous compariez la Ligue 2 avec les autres divisions similaires des grands championnats. Le niveau français est-il en progression ?
Le niveau est assez critiqué et pourtant on assiste depuis quelques années à un nivèlement par le haut. En sport en général, on a tendance à dire que plus on descend en niveau et plus le combat est rude, la dimension physique importante. C’est de moins en moins le cas en Ligue 2. Je n’ai pas d’explication rationnelle mais je trouve qu’il existe de plus en plus une volonté de produire du jeu, d’aller de l’avant. Des gros clubs comme Monaco, Nantes ou Lens, qui sont descendus en Ligue 2 ont peut-être permis d’inspirer d’autres clubs habitués à la Ligue 2 au niveau de la volonté de jouer au ballon. Peut-être également l’émergence d’une nouvelle génération de coachs, de certains qui ont su évoluer : Jean-Marc Furlan est devenu la référence du coach qui cherche à produire du beau jeu, ce qui n’était pas forcément le cas avant. C’est aussi une source d’inspiration pour les nouveaux entraineurs.
Quels sont vos favoris en Ligue 2 cette année ?
Je ne vais pas être original mais Troyes m’a l’air bien parti. C’est une équipe ultra sérieuse, à la maison comme à l’extérieur. Le groupe a très peu changé par rapport à l’année dernière et me semble globalement assez au-dessus du lot. Et derrière…je m’attends à un bel embouteillage, il y aura une sacrée bataille ! Est-ce que Dijon va maintenir le cap à la maison ? Car cette équipe cale encore parfois à l’extérieur. Je trouve Sochaux un petit peu fébrile, balbutiant, c’est une équipe qui marque peu de buts. Brest est une équipe qui va bientôt recommencer à faire mal, je les vois bien finir dans les trois. Le prochain match Angers-Brest promet beaucoup, cette équipe du SCO peut aussi coiffer tout le monde, avec son petit budget ce serait une belle performance. En parlant de « petits » il y aura aussi le Gazélec qui, s’il voyage mieux, pourrait être la grosse surprise. Si je devais me lancer, voilà mon trio final : Troyes, Brest et le Gazélec.
A contrario, quelles équipes voyez-vous accompagner Arles-Avignon à l’échelon inférieur ?
Je pense que Châteauroux n’a pas les armes pour s’en sortir. Le fait de ne pas avoir réussi à battre Créteil la semaine dernière, en ayant éprouvé de grandes difficultés pendant cette rencontre, est un signe. La Berrichonne a miraculeusement échappé à la relégation l’an passé mais j’ai peur que cette année ce ne soit pas possible. Tours et Clermont vont mieux, mais vont lutter jusqu’au bout aussi. Et des équipes comme Orléans, Niort et Créteil doivent faire très attention car leur avance n’est pas assez importante. En résumé : Arles-Avignon, Châteauroux et…une des cinq équipes citées !
Retrouvez Alban Lepoivre et le multiplex Ligue 2 tous les vendredis de 20h à 22h sur Europe 1.