La belle surprise du début de saison est sans conteste le Gazélec Ajaccio. Le promu du National revient en Ligue 2 et, cette fois-ci, semble bien parti pour y rester. A la veille du premier match au sommet de cette J12 à Brest, l’entraîneur Thierry Laurey répond à nos questions.
MaLigue2 : Ce premier quart de championnat est au-delà de vos attentes d’un point de vue comptable ?
Thierry Laurey : En quelque sorte, même si on n’a volé aucun des 19 points. Malgré tout, on ne s’attendait pas à être aussi bien classé après 11 journées. Le chemin est encore très long, mais on est pleinement satisfait du début de saison réalisé, on a un jeu plutôt attrayant ces derniers temps, des résultats tournés vers la victoire, très peu de matchs nuls. Sur les matchs perdus, on n’a pas de regrets, on méritait de les perdre.
Ce début de saison ressemble pas mal à celui de l’année précédente en National…
(il coupe) A ceci près qu’on était invaincu après 11 journées ! Bien sûr, en terme de classement, on est en haut de tableau. C’est une surprise pour nous, de se retrouver là au milieu de toutes les grosses cylindrées du championnat. On est un peu l’intrus, tous les gros qui sont là étaient prévus, et ceux qui pensaient voir un club d’Ajaccio en haut ne pensaient pas forcément au notre !
Dans votre discours aux joueurs, malgré les 9 points d’avance sur la zone de relégation, vous parlez toujours de maintien ?
On ne regarde que ça ! L’objectif en début de saison était d’avoir 3 équipes derrière nous. On a un tout petit budget de Ligue 2, des infrastructures qui sont en développement mais pas encore à la hauteur d’un club professionnel aguerri. Forcément, l’objectif est de se maintenir pour pouvoir faire grandir tout le club. Se retrouver dans la position où on est actuellement, c’est tout simplement extraordinaire. Je ne sais pas jusqu’où on va pousser la plaisanterie, aujourd’hui on prend ce qui est à prendre, on se fait plaisir.
On a un groupe qui vit extrêmement bien, quelques soient les résultats, on a des garçons matures qui ont le sens des responsabilités, qui ont envie de vivre leur saison à fond sans retenue ni arrière-pensée, chacun fait le travail. Même quand je mets un joueur dans la tribune, il revient avec l’envie de rentrer dans les 16 le weekend suivant. Je ne dirai pas que c’est idyllique, mais ça n’en est pas loin.
Le mot idyllique est intéressant, Christophe Ettori avait utilisé avant saison les mots « climat apaisé ». Vous l’avez clairement senti dans votre travail ?
Je ne peux pas avoir tout le recul nécessaire car je suis arrivé il y a 2 ans, en cours de saison en Ligue 2. Mais c’est vrai que quand je suis arrivé, le premier match à la maison avait été assez « corsé » contre Monaco, avec la suspension de 5 matchs et la pénalité qui en découlait… Quand j’ai vu ça, je me suis dit « Wouah, si c’est comme ça à chaque match, ça va être chaud ! » Finalement, en fin de saison, quand tout le monde s’est justement retrouvé suspendu autour de moi, les gens se sont bien regardés dans une glace et ont dit : « On ne peut pas continuer comme ça, ce n’est pas possible ».
La saison dernière était aussi remarquable en terme d’image, on a cherché à corriger tous les petits défauts qu’il y a pu avoir dans le passé, on s’est aperçu qu’on pouvait aussi avoir des résultats, ça a bien fonctionné. On a eu un seul expulsé sur l’année – et encore c’était vraiment idiot – on a eu des encouragements des équipes adverses, toujours bien accueillies. On s’est aperçu qu’on pouvait monter en Ligue 2 en étant moins « passionné ». Résultat des courses, cette année est dans la droite lignée, le club est en train de se structurer et, si on avait la chance de se maintenir, ça pourrait permettre au club de s’installer encore mieux dans cette Ligue 2 et le monde professionnel par la même occasion.
Deux matchs très différents sont à venir pour votre équipe : Brest, gros morceau du championnat à l’extérieur ; puis Châteauroux, relégable, à domicile…
Sur la prochaine journée, les 6 premiers se rencontrent, ça va être des matchs assez serrés… Mais c’est sûr que le match qui revêt le plus d’importance pour nous, c’est Châteauroux. Aujourd’hui, on regarde les équipes de bas de tableau, qu’il faut maintenir le plus loin possible de nous. Tout simplement.
Après, on n’est pas complètement idiot non plus, on va chercher à prendre quelque chose à Brest. On sait que c’est une équipe dangereuse, très solide, avec beaucoup d’expérience. Potentiellement certainement supérieure à la nôtre, mais on sait aussi qu’avec beaucoup d’envie de solidarité on est capable de rivaliser, même si contre le haut de tableau c’est un peu plus dur , il faut être honnête : on a perdu contre Troyes, Nancy. Mais on progresse, et c’est ce qui est important.
Crédit photos : GFC Ajaccio