Après un mois d’août relativement chargé, les clubs de Ligue 2 connaissent leur première trêve internationale en ce début septembre. L’occasion de faire le point sur la gestion physique de cette quinzaine avec le préparateur du Tours FC, Pierre Bazin.
MaLigue2 : Après la préparation d’avant-saison et les matchs du mois d’août, c’est le moment de tirer un premier bilan physique ?
Pierre Bazin : Oui et non, ça dépend comment on le voit. Si on analyse uniquement les matchs que l’on vient de faire et qu’on essaye de savoir si on est bien dans ce qu’on cherchait à être, on peut faire un premier point. Après, ce que l’on a créé en juin-juillet, ce n’est pas uniquement pour le mois d’août. Si on était complètement à côté de la plaque, ce serait le moment de rectifier certaines choses. Heureusement, ce n’est souvent pas le cas !
Sans tirer de bilan définitif, c’est l’occasion de remettre en place certaines choses ?
Effectivement. Ce que l’on a mis en place au départ est une base, on va retravailler dessus pour aller au moins jusqu’à la trève hivernale.
En quoi cela consiste-il exactement ?
La préparation physique en Ligue 2 est un peu moins lourde qu’autrefois, afin de se donner la possibilité de pouvoir faire des rappels pendant les trêves internationales. Selon les clubs, certains joueurs vont partir avec leurs sélections. A Tours, c’est peu le cas, il n’y en a qu’un. Dans ce cas, on fait le point sur le temps de jeu des joueurs. Là aussi, c’est encore relativement simple chez nous, vu l’effectif réduit, ils ont quasiment tous joué de la même manière. On a donc décidé de laisser récupérer les joueurs pendant 3 jours et demi dès le dernier match, de manière à pouvoir appliquer une charge de travail relativement dense par la suite, permettant de faire un rappel aérobie et musculaire.
Maintenant, l’analyse se fait en fonction de l’effectif, du club, du coach : on ne pourrait pas faire un gros rappel physique en cas de match amical ; si on avait une dizaine d’internationaux le rappel ne serait pas possible non plus…
Quel est l’intérêt du match amical d’un point de vue physique et pourquoi choisir d’en disputer un ?
Tout dépend de la situation du club : après avoir enchaîné quelques défaites, c’est la possibilité pour le coach de faire des essais ou mettre en place un nouveau système de jeu. Vous avez aussi le cas du coach qui ne veut pas relâcher la pression sur son groupe, qui veut garder le rythme d’un match par semaine et ne pas faire que du travail d’entraînement pendant 15 jours.
Olivier Pantaloni n’était pas dans cette optique ?
Sur le travail athlétique, il écoute beaucoup et me laisse carte blanche. En me posant la question et avec le peu d’effectif que l’on a, je préfère qu’on ne fasse pas de match amical. Malgré le fait que l’on garde du rythme, un match peut aussi entraîner une blessure. A l’entraînement, on cale mieux les choses. Comme on est déjà en effectif restreint, on ne souhaite pas prendre de risque de ce côté là et travailler le rappel de préparation à la place du match amical, et puis repartir sur une semaine classique pour repréparer le prochain match de championnat.
La contrainte de l’effectif vous permet donc de garder un certain contrôle sur la préparation physique des joueurs du Tours FC. C’est presque un mal pour un bien au final ?
On choisit la meilleure formule, la plus adaptée du moins, en fonction du contexte. Sur un effectif de 25 joueurs, il y a forcément des joueurs qui n’ont pas eu de temps de jeu, il faut absolument les faire jouer ! Ils peuvent jouer en réserve mais, à un moment, le match amical est la possibilité de se montrer, c’est leur donner une nouvelle chance. A Tours, ce n’est pas le cas. On n’est pas trop nombreux, on les a déjà tous vu, on les connaît et on sait ce qu’il en est.
Crédit photos : Tours FC