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L’e-reputation : atout supplémentaire du joueur de Ligue 2

L’arrivée depuis 2-3 ans des sportifs sur Twitter s’est désormais généralisée. Très nombreux sont les joueurs de Ligue 2 possédant un compte Twitter personnel et chaque jour en voit arriver de nouveaux. Parlons donc de ce phénomène et d’un autre qui en découle, l’e-reputation.

L'oiseau prend son envol, le réseau Twitter aussi...
L’oiseau prend son envol, le réseau Twitter aussi…

Le joueur de Ligue 2 est intéressant à suivre

De plus en plus de comptes Twitter de stars du ballon rond ne sont pas intégralement gérés par les joueurs eux-mêmes, qui peuvent faire appel à des cabinets spécialisés en communication pour alimenter leurs comptes. Le fait est, qu’en Ligue 2, nous ne « bénéficions » pas encore de la présence de stars. Première certitude, ce sont bien les joueurs qui nous parlent !

Et la parole du joueur de Ligue 2 est plutôt « libre » : même si certains sont particulièrement suivis, dépassant les 5 000 followers, ils ne se gênent pas pour donner leur avis sur tout et n’importe quoi, pas mal sur le foot mais pas que. Un joueur comme Pierre Bouby a fait sa marque de fabrique de ne parler presque jamais de ballon, ce qui ne l’empêche pas d’évoquer son métier de manière très drôle. Employerait-il un ton si léger et décalé s’il évoluait dans un championnat hyper médiatisé où chaque parole est réinterprétée pour être réutilisée dans un sens voulu ? Peut-être, il n’empêche que la Ligue 2 lui offre aujourd’hui une certaine liberté qu’il évoque dans cet entretien au site Twog, et dont nous profitons chaque jour.

Comme nous le disions plus haut, beaucoup de joueurs de Ligue 2 possèdent un compte Twitter, nous nous étions amusé à composer le « Onze Type Twitter » de la saison : à l’époque, les comptes qui nous semblaient les plus intéressants à suivre pour le supporter suiveur de ce championnat.

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L’excellent latéral clermontois Manu Imourou signe à Caen. Crédit photo : SMCaen

L’e reputation comme visibilité supplémentaire pour le mercato ?

Cette question vient finalement assez naturellement en cette période de transferts. Prenons l’exemple d’un « club connecté » avec lequel nous avons vécu la saison passée et qui animait véritablement la twittosphère en Ligue 2 : le SM Caen. Une gestion quotidienne et qualitative faite par le club ; de nombreux comptes tenus par des supporters qui animent à chaque instant l’actualité de leur équipe ; un joueur comme Felipe Saad, auteur de chroniques sur la Coupe du Monde de Football pour le journal L’Express… Et hier, l’officialisation du recrutement de Manu Imourou ! Un joueur très suivi sur Twitter, et très intéressant à lire. En fin de saison, nous avons discuté avec Mathieu Gonet, Community Manager, du phénomène Twitter autour du club : il ne pouvait que s’en féliciter car cela donnait une excellente image et lui permettait de faire vivre la vie du club à travers un tas d’interactions, de la plus sérieuse à la plus décalée. Et, coïncidence ou pas, les caennais signent un joueur très influent sur le réseau. Postérieurement, on peut aussi reprendre la signature d’Aurélien Montaroup, qui tenait un blog lors de son aventure en Biélorussie et bénéficiait lui aussi d’une petite aura médiatique.

A partir de là, a-t-on le droit de se poser la question de l’influence de l’e-reputation sur le marché des transferts ? Si la valeur intrinsèque du joueur de football n’est absolument pas remise en cause (à ce titre nous considérions que Manu Imourou était dans les 3 meilleurs arrières gauches de Ligue 2 cette année – voir sur notre Twitter), il peut être légitime de penser qu’un club prête attention à ce genre de caractéristiques. Un directeur sportif s’intéresse forcément en priorité au niveau footballistique du joueur, mais beaucoup répètent que d’autres critères majeurs viennent en complément, notamment l’état d’esprit du joueur et de l’homme. Ce genre de caractéristique qui transparaît tout à fait sur son compte Twitter, celui-ci étant presque toujours public. L’ambiance de groupe étant également primordiale, là aussi le suivi d’un compte Twitter peut permettre de procéder à une première approche comportementale de la personnalité du joueur que l’on souhaite recruter.

Dans les buts, Grégory Malicki : à bientôt 40 ans, il démontre qu'on peut être jeune sur le terrain, mais aussi sur Twitter. A suivre, vraiment...
Grégory Malicki : à bientôt 40 ans, il va peut-être repartir pour un nouveau challenge. Après carrière, on le verrait bien Community Manager !

Le joueur comme relai de la communication autour de son club

Un joueur à l’aise sur le réseau social et qui interagit avec ses followers est un outil de communication supplémentaire pour le club qui le recrute. En ces temps où le buzz médiatique a désormais son importance, le recrutement d’un joueur très présent sur les réseaux sociaux apporte une plus-value au club en question, qui trouve en lui un relai média supplémentaire. Ses followers seront désormais touchés par l’actualité du nouveau club, représentant alors autant de potentielles recrues d’opinions sympathiques.

La plupart des joueurs que nous « intweetviewons » (interview en mode Twitter, soit 140 caractères maxi par question et réponse) expliquent que Twitter représente un véritable outil de dialogue avec les supporters (exemple ici avec Quentin Bernard et là avec Charles Diers). Ils prennent le temps de répondre aux demandes des supporters, de lire les nombreux messages et aussi de faire partager leur quotidien, qui tourne forcément pas mal autour de la vie du club. Ce sont bien, même indirectement, des relais de la communication du club.

Si le joueur de football reste évidemment jugé sur ses prestations réalisées sur le terrain, le joueur de Ligue 2 a tout intérêt, s’il est à l’aise avec les réseaux sociaux, de soigner son e-reputation pour les différentes raisons évoquées plus haut. A terme, cela pourrait même représenter une potentielle ouverture professionnelle d’après-carrière : il n’est peut être pas encore l’heure pour Grégory Malicki de raccrocher, ceci étant, il ferait un excellent Community Manager ! Certains clubs qui ne sont pas encore très portés sur ce genre de pratiques, ce qui peut parfois créer un certain vide voire une source de frustration chez les supporters, devraient peut-être réfléchir à la question…

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