Le Tours FC n’est pas loin du podium et reste en course pour la montée malgré un hiver difficile. L’enchainement Dijon-Lens-Angers a plutôt bien commencé, il reste 2 matchs pour embêter un peu plus les équipes de tête. Un des piliers de l’équipe, l’expérimenté Pascal Bérenguer, nous répond sur ces rencontres à venir. Et reviens sur son passé lensois, nancéen et corse, évidemment !
MaLigue2 : A titre personnel, comment vous sentez-vous cette année dans l’équipe de Tours ?
Pascal Bérenguer : L’année dernière, je cherchais un club pour me relancer après une saison moyenne à Lens, Tours m’a tendu la main au dernier moment. J’ai fait une saison où, à titre personnel, j’ai pu reprendre un peu de plaisir. Cette année, le contexte est un peu différent : le club a été racheté au dernier moment, on était un peu dans le flou et au final les nouveaux dirigeants ont compté sur moi, m’ont proposé un contrat et, avec les quelques corses qui sont arrivés, l’entraîneur aussi, c’était de bon augure pour que je reste. On essaye de jouer le haut du tableau, on est toujours au contact, avec beaucoup de matchs à enjeu qui sont intéressants à jouer.
Justement, on a l’impression cette année que le Tours FC n’est pas loin, vous revenez plusieurs fois proches du podium et derrière vous perdez le match qu’il ne faut pas…
Contre Dijon la semaine dernière, c’était vraiment un tournant, si on n’avait pas fait de résultat on aurait vraiment été largué. On est revenu au contact, même s’il y a toujours 6 points d’écart avec Lens et Angers, mais ce sont des équipes qu’on va rencontrer coup sur coup, ce sera à nous de faire cette série qui nous manque. On sera fixés dans deux semaines, il faut encore y croire.
Si vous ne gagnez pas un des deux matchs, c’est cuit pour la montée ?
Il reste 13 matchs, on va recevoir plus, sachant qu’à la maison on est quand même assez costaud. Mais ce sont deux matchs vraiment importants ; on a battu le 4ème, là on va chez le 3ème puis on reçoit le second : le mois de mars est charnière en football. On va aller à Lens dans la peau d’un outsider, avec l’objectif de revenir au contact.
C’est intéressant ce que vous dîtes par rapport au mois de mars, on dit toujours dans les grosses compétitions que la vérité apparaît au mois de mars ; dans la préparation du Tours FC, c’était l’objectif d’être au top au printemps pour jouer la montée ?
Au tout début de saison, l’objectif était de monter une équipe compétitive mais on ne savait pas trop où on allait. Au fil des rencontres et surtout à la fin de de la phase aller, on s’est dit qu’il fallait rester au contact, on a terminé avec 32 points et si on réitérait le même parcours au retour on ne serait pas loin. On a eu un petit passage à vide comme toute équipe et, depuis ce match important contre Dijon, on ne se prend plus trop la tête. C’est à nous de ramener un gros résultat de Lens pour pouvoir espérer et continuer de disputer des matchs à enjeu.
Et ce match à Lens sera forcément spécial pour vous ?
C’est sûr, après une saison vraiment en demi-teinte où j’aurai aimé apporter plus. Dans une carrière de footballeur, il y a une saison où on est un peu moins bien, c’était là-bas. J’y retourne pour faire un gros match et montrer que j’aurai pu apporter plus. Maintenant je suis à Tours, on va disputer un match à enjeu, devant 30 000 personnes, c’est ce qu’on recherche tous en jouant au football. En terme de motivation, ça va venir tout seul, il n’y aura pas besoin de grand discours pour mettre le bleu de chauffe et aller chercher un résultat.
Vous êtes sévère envers vous-même ; je ne pense pas que vous ayez laissé un mauvais souvenir aux supporters lensois. Au delà de la performance individuelle, il y avait un contexte général difficile lors de votre passage dans ce club…
Après 400 matchs au haut niveau, je pense savoir quand je suis bon ou quand je suis mauvais et je n’ai pas envie de me cacher. C’est sûr que quand on pense à l’équipe qu’on avait, c’était du lourd : je pense à Serge Aurier, Geoffrey Kondogbia qui aujourd’hui sont tous deux en sélection. Il reste un sentiment de frustration. Personnellement, on peut toujours faire mieux et amener plus, par rapport à ces supporters qui nous ont toujours soutenu malgré qu’on ait joué le maintien toute l’année, sans jamais nous prendre à partie, j’ai ce sentiment de regret qui me reste en travers de la gorge. C’est la vie, j’ai tenté l’aventure là-bas mais ça n’a pas souri. Ca m’a fait du bien aussi, pour retrouver l’humilité, ce n’est pas parce que je vais avoir 33 ans que je ne me remets pas en question, au contraire. Rien n’est acquis dans le football, cette année à Lens m’a permis de repartir de zéro et d’arriver à Tours sur la pointe des pieds pour pouvoir montrer sur le terrain que j’étais encore là.
On parlait de gros match, aujourd’hui c’est le derby Nancy-Metz ; l’ancien nancéen va-t-il suivre de près cette rencontre ?
Oui, une partie de mon coeur restera à Nancy quoi qu’il arrive après toutes ces années passées contractuellement, il y a une attache qui reste très forte avec les supporters aussi. En plus, le dernier derby qui a eu lieu à Picot c’est l’année où on fini 4ème en Ligue 1 et eux descendent (ndlr : en 2008) ; ce jour-là il y avait une minute de silence pour ma maman qui était décédée, c’est un souvenir qui restera gravé à jamais, avec la victoire au bout sur un but de Moncef Zerka à la 94ème minute. C’est un gros souvenir… Je suivrai ça attentivement, le plus important étant qu’il n’y ait pas d’incidents entre supporters et qu’on laisse place au football !
Pour conclure, ça doit faire plaisir de retrouver une petite partie de la Corse à Tours ?
C’est un beau clin d’oeil du destin, je crois fortement en Dieu, dans la vie il n’y a pas de hasard. Pourquoi pas écrire une histoire avec ce club et cette région ? Je ne suis plus jamais retourné en Corse pour jouer, que ce soit à Bastia ou Ajaccio, pourtant j’ai essayé… Je n’ai pas pu rentrer là-bas et, au final, c’est la Corse qui est venue à moi !
Crédit photos : ToursFC