On en a profité. Sûrement pas assez. Mais déjà suffisamment. On a vibré, rarement tremblé. La Meinau nous manquera. Ses chants, son mur bleu, son atmosphère atypique. Elle a fait trembler la Ligue 2. Elle est devenue, progressivement, une forteresse imprenable. Cette progression fulgurante était rêvée et impensable. Elle n’accouche que d’une certaine logique implacable.
Laurey a trouvé la formule
A l’ADN strasbourgeois, revigorant un club il y a peu redescendu dans les bas-fonds du football français, le RCS 2016-2017 y a ajouté un soupçon de jeunesse et une grande dose d’expérience. Une expérience au final salvatrice. Une jeunesse souvent décisive. Sur le banc, Thierry Laurey a su façonner un groupe plus vite qu’il ne pouvait l’espérer. Soignant les problèmes de confiance des uns et des autres lors de la phase aller (Guillaume par exemple), puis assumant un changement de philosophie au retour. Avec une attaque plus efficace, prolifique. Une défense plus perméable. Le juste-milieu n’est pas simple à jauger. Thierry Laurey l’a fait en préservant le spectacle, trop souvent absent dernièrement en Alsace. Spectaculaire, entraînante, joueuse, cette équipe strasbourgeoise a su transformer chaque faiblesse en atout. Et grâce à eux d’atteindre le Graal.
Sans tension mais avec pression
A l’inverse d’un club plus au Nord (Lens), Strasbourg a su se servir de son public. Ce dernier toujours plus fidèle et nombreux au fur et à mesure de la saison. Dans une Meinau incandescente et massivement en déplacement. Impensable d’imaginer des joueurs imperméables à la pression. Elle a forcément existé. Ils ont pourtant décidé d’écarter toute forme de tension. De s’en servir positivement. Surtout, ils n’ont parlé de montée qu’à quelques encablures de l’arrivée. Pas avant. Pas tant qu’un maintien certain de longue date n’était pas assuré. Même après, ceci dit. L’humilité dont a fait preuve ce club doit l’honorer. A vrai dire, il savait, aussi, d’où il revenait. Assurément sa force !