Le dernier match de cette J33 opposera la Berrichonne Châteauroux au RCLens. L’entraîneur castelroussin Jean-Louis Garcia a répondu à nos questions avant ce rendez-vous un peu particulier.
MaLigue2 : Vous rencontrez Lens lundi soir, c’est la 1ère diffusion Eurosport pour Châteauroux cette année. Au-delà de l’enjeu comptable, le staff et les joueurs l’appréhendent comme un rendez-vous un peu spécial ?
Jean-Louis Garcia : Le fait de jouer le lundi soir sur Eurosport ne change rien à la manière de nous préparer, si ce n’est qu’il y a une exposition médiatique un peu plus importante. On est dans une dernière ligne droite, il reste 6 matchs à jouer. On a notre destin entre nos mains puisqu’aujourd’hui on a 2 points d’avance sur le premier relégable. On peut penser que le maintien devrait se jouer autour de 44 points, nous avons donc 7 points à prendre. Rien d’autre nous importe. Nous avons un 2ème match consécutif à domicile, le match contre Nancy ne s’est pas bien passé. On va essayer de gommer les erreurs de ce match pour poser des problèmes à cette équipe de Lens, notre objectif est de grignoter des points.
Justement, la claque reçue contre Nancy est évacuée ?
Ce n’est pas une claque, pas dans le contenu du match, c’est le score qui laisse penser cela. C’est une défaite, pas une claque. Après, si on analyse le résultat brut, 0-3 à domicile, ça peut paraître important, sévère, mais on a montré des choses dans le jeu. Par contre, on a fait quelques erreurs et notamment quelques pertes de balle qui nous ont mis en danger dans des situations où on était en déséquilibre, forcément, puisqu’on attaquait. Le fait d’être mené 1-0 nous a obligé à prendre le jeu à notre compte, à beaucoup nous déséquilibrer, prendre des risques sur la largeur du terrain et donc de s’exposer aux attaques rapides et à la vitesse des attaquants nancéiens. C’était le scénario idéal pour eux.
« Claque » s’entend dans le sens psychologique, prendre 0-3 à domicile ça laisse forcément des traces…
C’est vrai qu’avant ce match-là, sur notre classement depuis la 12ème journée (ndlr : arrivée de Jean-Louis Garcia) on était 7ème du championnat. On a pris 25 points sur 19 matchs, c’est une moyenne d’équipe qui va se sauver largement. Le problème c’est qu’on est parti avec un peu de retard mais on garde une certaine confiance pour atteindre l’objectif. Ca passera peut-être par ne prendre qu’un point contre Lens, si on accroche cette équipe qui est armée pour accéder à la Ligue 1, ce serait un bon résultat. On va se positionner pour essayer de faire l’exploit, comme a pû faire Guingamp cette semaine contre Monaco, dans le rôle du petit contre le cador. En y mettant beaucoup d’enthousiasme, de valeurs d’abnégation, de solidarité, de combativité, et pourquoi pas créer l’exploit ? Mais quoi qu’il arrive, après il y aura des matchs importants contre des adversaires directs.
Au match aller, l’équipe n’avait pas semblé très libérée, vous les aviez presque regardé jouer. Vous allez leur rentrer dedans cette fois-ci ?
On était dans une période très compliquée à l’extérieur, on avait décidé d’être compact, de les attendre. On avait concédé 2-3 occasions de but mais on était quand même à portée de fusil de cette équipe. On s’était libéré un peu plus en 2ème mi-temps, à la 87ème Kevin Dupuis met une tête sur la barre, si on égalise à ce moment-là on ramenait un point. Tout n’était pas négatif, il se trouve qu’on était dans une période où on manquait énormément de confiance à l’extérieur. De toute façon, il nous faudra être compact, bien défendre et je pense qu’on a les qualités pour poser des problèmes à cette équipe par moments. Maintenant, il est évident qu’ils sont archi-favoris, le rapport de force sur le papier est déséquilibré. Je dirai que trois points contre Lens seraient du bonus, mais on ne se projette pas là-dessus.
Votre équipe était préparée à lutter pour le maintien, c’est forcément un atout par rapport à une équipe comme Auxerre, par exemple, en pleine dégringolade…
Je l’espère. Je me rappele qu’au mois de novembre on me disait toujours « Vous êtes relégable » et je répondais « Ce n’est pas aujourd’hui qu’il ne faut pas être relégable, c’est le 16 mai ». Le championnat se jouera à l’avant-dernière ou la dernière journée, on y est préparé. Peut-être qu’il faudra aller chercher le maintien à Brest, peut-être que le dernier match à domicile, la réception de Créteil, sera capital. Maintenant, si on peut atteindre l’objectif avant, bien entendu ce serait beaucoup plus confortable psychologiquement. Mais on est préparé à lutter jusqu’au bout, c’est une évidence.
Malgré les coups durs…
Effectivement, puisqu’après la blessure de Flavien Tait qui est un élément important de notre animation offensive, on doit maintenant composer avec la suspension de 3 matchs de Christopher Maboulou. Suite à un match où il n’a pas eu de carton ! C’est une première, de sanctionner un joueur qui a fait une main volontaire de 3 matchs de suspension. C’est quelque chose de très pénalisant.
A titre personnel, même si ça sera compliquée jusqu’à la fin de saison, c’est une petite renaissance de retrouver un banc, le plaisir d’entraîner, le terrain ?
Après un an d’inactivité et ce que j’ai connu à Lens, j’avais besoin de récupérer. C’est vrai que c’est bon de retrouver un staff, un groupe, un vestiaire. Si on fait le bilan depuis ma prise de fonction, il est acceptable, pas encore suffisant pour atteindre l’objectif du maintien qui m’a été fixé. On est dans le coup pour l’obtenir, on bosse dur, on a une certaine progression dans les points pris, dans le jeu, maintenant tout cela se comptabilisera si l’objectif est atteint. Auparavant, on ne peut pas en discuter. Mais il est évident que ça fait énormément de bien de coacher à nouveau, d’être sur le terrain, et de montrer qu’on est capable de gagner des matchs.
Crédit photos : Berrichonne Châteauroux