Après une saison passée mouvementée, l’US Créteil-Lusitanos aspire à davantage de sérénité pour 2015/2016. Juste avant la reprise de la Ligue 2 contre le voisin du Red Star à Beauvais, l’entraîneur cristolien Thierry Froger fait le point sur la préparation et les ambitions du club. Avec un souhait : façonner une équipe plus joueuse que par le passé et obtenir au moins 50 points.
MaLigue2 : Avant de se projeter sur la saison à venir, quel bilan tirez-vous de votre demi-saison passée sur le banc et cette 14e place finale obtenue par Créteil ?
Thierry Froger : Le club a vécu une saison compliquée. Il y a notamment eu trois entraîneurs différents (Philippe Hinschberger et Francis de Percin en intérim, ndlr), cela fait beaucoup de changements. Malgré tout, le maintien a été obtenu assez rapidement vu la situation. On a sauvé ce qu’on pouvait. Les joueurs ont réalisé le nécessaire pour éviter la catastrophe d’une relégation. Aujourd’hui, on peut continuer en Ligue 2 et c’est le principal.
Une page se tourne avec les départs de cadres comme N’Doye, Seck ou Essombé, et l’arrivée de cinq recrues . Quel est votre regard sur ce mercato cristolien ?
On avait déterminé en fin de saison dernière un nombre de joueurs à conserver. Malheureusement, cela n’a pas pu se faire pour Ibrahima Seck ou Cheik N’Doye notamment. Nous avons donc ciblé d’autres styles de joueurs, au profil différent. Nous avons eu cinq semaines de travail pour peaufiner cela.
Justement, Créteil a été la seule formation de Ligue 2 à partir en stage à l’étranger cet été. Que cela apporte-t-il à l’équipe ?
Quand la fin de saison arrive, on se projette déjà vers l’avenir. Très vite au fil de discussions, on s’est rendu compte que c’était souvent les mêmes matchs amicaux qui revenaient en préparation. Alors on s’est dit qu’une expérience à l’étranger serait bien. Cela permet de se confronter à d’autres joueurs, d’autres styles de jeu. Le club connaissait déjà bien Quiaios au Portugal. On a trouvé là-bas un lieu de grande qualité, ça a été une réussite totale. Les joueurs ont fait le nécessaire pour que tout se passe bien. Ces stages sont là aussi pour se découvrir et créer une cohésion de groupe. Notre souhait était d’amener un maximum de joueurs, ce sont des moments privilégiés à vivre.
« Il faut être pragmatique. On aura besoin de temps pour travailler. »
Quel sera l’objectif cette année ? Le président Armand Lopes a déclaré dans L’Equipe vouloir finir « le plus près possible du Top 3 ». Qu’en pense le coach ?
Il y a deux façons de voir les choses. Moi je veux déjà que l’on se rapproche de la première partie de tableau. On a la volonté de faire mieux que la saison dernière. Ce serait pas mal de finir autour des 50 points au moins, et d’être autour de la 10e place. Il y a eu pas mal de changements dans l’équipe cet été, des joueurs importants sont partis. Alors la volonté première, c’est déjà de progresser. Il faut être pragmatique. On aura besoin de temps pour travailler, et viser le milieu de tableau dans en premier lieu permet de ne pas se précipiter.
Vous êtes arrivé en cours de route en janvier dernier pour maintenir le club. Cette fois, vous avez pu préparer et façonner votre groupe. A quoi ressemblera l’équipe dirigée par Thierry Froger cette saison? Prudente, joueuse ?
L’animation est ce qu’il y a de plus important. C’est à travers l’animation que se construit une saison, l’animation que l’on doit retrouver en match. Il est également très important de faire un gros parcours à domicile cette année, de gagner des points à la maison. Je veux qu’il y ait des initiatives offensives. On a recruté en ce sens des profils moins physiques, on doit être capable d’avoir une plus grande maîtrise technique. On s’est appliqué à mettre cela en place pendant la préparation, et il faudra réussir à le transposer en championnat désormais. Car il y aura plus de pression en compétition. Cette pression supplémentaire nécessaire pour être meilleurs.
Créteil a joué peu de matchs amicaux (4) par rapport à son premier adversaire le Red Star (7). Ne craignez-vous de subir un manque de rythme ?
On a fait le choix de n’avoir qu’une rencontre programmée par semaine de travail. Nous devions donc avoir cinq amicaux, mais une équipe au Portugal nous a fait faux-bond. A la place, nous avions l’effectif suffisant pour faire une opposition interne et ainsi compenser. De toute façon, toutes les équipes partent de zéro, et ce seront les premiers résultats qui valideront, ou pas, nos choix.
Débuter sa saison par un promu, et par un derby… Avantage ou inconvénient ?
Les promus, c’est mieux de les éviter dès le début de saison. Et après le Red Star, on recevra Bourg-en-Bresse de suite. C’est donc un départ difficile selon moi. Mais l’opposition directe contre un autre club francilien est très motivante. Cela rajoute un coup de boost supplémentaire pour bien démarrer !
Propos recueillis par Dorian Waymel
Crédit photos : US Créteil