Nancy est au pied de l’Everest. Une montagne franchie l’an dernier par Lens. Car comme les Sang et Or, les Lorrains ont démarré piteusement leur saison en Ligue 2. Ils n’ont pas inscrit le moindre point en 7 journées. Un record égalé. De cette situation critique, les Artésiens avaient su s’en relever. Les Nancéiens sont-ils capables de réaliser eux-aussi ce miracle ? Éléments de réponses.
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A Nancy, on espérait, enfin, démarrer un championnat serein. Tout semblait bien se goupiller après un maintien acquis de justesse en mai dernier. Didier Tholot, entraîneur-sauveur, décidait de rempiler au début de l’été. Le club allait changer de mains. Jacques Rousselot pensait souffler et rendre les clés d’une maison sauvée d’un incendie meurtrier. Sur le papier, le mercato prenait une belle tournure. L’ASNL débusquait les expérimentés Ernest Seka et Danilson Da Cruz. Le revanchard Pape Sané comptait bien refaire parler de lui. Certes, l’effectif paraissait encore pléthorique début juillet. Le mercato allait permettre d’assainir l’ensemble et d’offrir au coach un groupe compétitif.
Des braises rapidement éteintes
Compétitif et surtout rempli d’une farouche volonté de surfer sur la fin de saison. La capitaliser, notamment à Marcel-Picot. Les fans avaient repris du poil de la bête. La confiance revenait. L’ASNL revivait. Un simple sursaut. Une courte respiration. Le temps de replonger dans une léthargie d’abord intrigante, inquiétante puis alarmante. Le promu Béziers venait refroidir l’ASNL fin juillet, en pleine canicule. De quoi replonger aussitôt le groupe nancéien dans ses doutes. Éteindre les quelques flammes rallumées. Faire fuir le soulagement à peine de retour dans les travées de Picot. Sans imaginer, un seul instant, que ce démarrage poussif n’allait être que les prémices d’un début de saison cauchemardesque.
Les artisans du maintien ont quitté le navire
7 défaites plus tard, aucun but marqué, une dernière place au classement bien réelle, la crise est profonde. Était-elle prévisible ? D’un côté, oui. A ce point, non. Néanmoins, il est impossible de ne pas remarquer que les artisans majeurs du maintien lorrain ne sont plus. Youssouf Hadji a pris sa retraite. Arnaud Nordin n’est jamais revenu en prêt. Joffrey Cuffaut a pris la route de Valenciennes. Amine Bassi est rentré dans le rang. Se mettant au niveau d’un effectif devenu très limité. Ou peut-être à son niveau, sans le sous-estimer. L’attaque demeure son principal point faible. Son milieu ne pèse pas assez. Sa défense est trop facilement transpercée. Au moins une fois par match. Une fois de trop. Sans oublier le cas des 3 gardiens avec un Jourdren relégué derrière un Chernik devenu titulaire à la place de Ndy Assembé numéro un fin juillet. A ne plus rien y comprendre.
Les recrues loin d’un niveau espéré
Où est le Danilson Da Cruz rayonnant capitaine du Stade de Reims l’an passé ? Le joueur avouait n’être pas au point physiquement. Le milieu est loin de son niveau (et en plus blessé). Son choix de revenir en Ligue 2 cet été a interrogé, intrigué. Surtout après avoir vécu une saison historiquement belle. Celle-ci peut être historiquement tragique. Derrière, Ernest Seka n’insuffle pas son leadership. Lui aussi dépassé par les événements, en témoigne ce rouge reçu contre Le Havre (0-1, 7e journée). Les nerfs lâchent, les uns après les autres. Le pire réside sûrement dans sa force offensive. Nancy n’en a aucune. Des faiblesses, une tonne. L’ASNL ne marque pas. On y invoque des tirs contrés, de la malchance. Un peu, probablement. On y voit surtout de l’insuffisance, de l’incompétence. Pape Sané, 6 matchs cette saison, n’a tiré qu’à 5 reprises. 3 frappes ont accroché le cadre. Trop peu.
Un groupe plus faible que son précédent ?
Les protégés de Didier Tholot ne paraissent jamais, ou rarement, en mesure de déstabiliser le bloc adverse. Ils y arrivent par moment, mais pêchent dans le dernier geste. Dans l’avant-dernier. Les filets adverses se reposent. Ils se refusent à trembler, car n’ont pas, en face d’eux, des joueurs assez tueurs. La malchance est avant tout de la maladresse. Elle se combat afin de provoquer le déclic.
Ce groupe est assurément plus faible que le précédent. Intrinsèquement, mais aussi, car il n’a pas entièrement su se renouveler. La mauvaise gestion antérieure conduit un staff nancéien à devoir composer avec un groupe toujours aussi nombreux. L’osmose ne peut être parfaite. Qui plus est, sa faiblesse prend naissance en un printemps 2017 cataclysmique, entraînant l’ASNL en Ligue 2. Elle se poursuit avec un exercice 2017-2018 marquant psychologiquement. Cet effectif, qui a déjà essoré 4 entraîneurs en 12 mois, n’a pas subi un coup de lifting nécessaire. Et c’est une grande partie de la réponse…
Un miracle, aussi, pour Nancy ?
Alors, il est logique de se demander si le miracle lensois de la saison dernière peut se reproduire ? Ce prodige paraît compliqué. A l’époque, les Sang et Or, sans être géniaux, avaient des arguments à faire-valoir. Une 4e place quelques mois avant, prouvant la valeur d’un groupe en proie aux terribles doutes, atteint psychologiquement et amoindri lors du mercato. L’effet boomerang surprenait. Cependant, l’espoir de voir un redressement trouvait son origine à la qualité footballistique intrinsèque des joueurs d’Eric Sikora. Les choix, notamment offensifs, étaient plus nombreux. Les dirigeants artésiens avaient aussi acté la séparation avec Jocelyn Blanchard, responsable du recrutement, au profil d’Eric Roy. En interne, le climat n’était plus à la tergiversation avec l’actionnaire et président Joseph Oughourlian. Tout l’inverse d’un Nancy qui ne sait toujours pas qui le dirigera début 2019. La vente paraît interminable et s’ajoute à l’incertitude sportive grandissante. Elle s’ajoute à un avenir dont nous sommes en droit de douter qu’il offrira une quarantaine de points à cette ASNL pour se maintenir…
Non imp0ssible quelques points et basta les plus faible en ligue2 vu les match sur bein