Pour son retour en Ligue 2 la saison dernière, Châteauroux a réalisé une belle saison. Longtemps dans le coup pour les play-offs, la Berrichonne a finalement terminé en 9e position. En pleine préparation avec son groupe, l’entraîneur Jean-Luc Vasseur a pris le temps pour MaLigue2 d’évoquer l’actualité de son club, et ses ambitions.
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MaLigue2 : Avant de nous plonger sur la saison à venir, on suppose que celle qui s’est achevée en mai dernier était très positive pour Châteauroux ?
Jean-Luc Vasseur : C’était une belle saison en effet, qui a permis de tirer des enseignements à tous les niveaux. De belles choses ont été réalisées, et cela faisait longtemps que le club n’avait plus terminé avec 60 points en Ligue 2 (depuis 2003, ndlr). On était encore dans la course au Top 5 jusqu’à trois journées de la fin si je ne me trompe pas. Mais on a vu aussi nos manques dans la gestion de la fin de saison.
Avez-vous des regrets de ne pas avoir accroché les play-offs ?
Non, pas forcément de regrets, on venait de loin. Beaucoup de nouveaux joueurs étaient arrivés en début de saison, d’autres ne connaissaient pas la Ligue 2. Ça a été une belle expérience, avec de belles choses. Tout n’a pas été réussi, mais c’était très intéressant.
On dit communément que la deuxième saison à ce niveau pour un promu et plus difficile que la première. Pensez-vous avec votre expérience que c’est la réalité ?
Si vous partez en début de saison en pensant que ce sera facile, c’est comme cela que vous vous plantez. On a connu des hauts et des bas la saison dernière. A nous d’être plus réguliers cette saison, de ne pas s’affoler et de nous améliorer. C’est surtout ce dernier point qui sera important, et c’est ce sur quoi nous travaillons.
« Plus de la moitié de l’effectif sera renouvelé »
Votre effectif sera pas mal modifié, puisque de nombreux joueurs étaient prêtés et sont retournés dans leur club. Repartez-vous de zéro malgré la belle saison dernière ?
Ça a été de belles rencontres avant tout. Nous, les entraîneurs, sommes habitués à voir les joueurs partir et arriver. C’est à nous de réussir à créer un groupe. Plus de la moitié de l’effectif de la saison dernière sera renouvelé, nous allons encore connaître des départs. Il faut reconstruire, c’est notre métier. Mais je pense que nous avons quand même gardé un noyau solide. Il y aura du travail à réaliser, c’est certain. Mais le mercato est long, il ne faut pas paniquer. L’année passée, le groupe que j’avais fin juillet ne ressemblait pas à celui de fin août. Idéalement, j’aimerais pouvoir travailler avec tout mon effectif dès le départ, mais il faut savoir s’adapter.
Châteauroux a officialisé l’arrivée de trois recrues. Dont un gardien Vénézuélien et un joueur venu de Russie. De l’extérieur, ça semble surprenant de voir la Berrichonne piocher aussi « loin ».
Ils ne connaissent pas la L2, mais heureusement ils connaissent le football ! Si on commence à se mettre des barrières, cela va créer des problèmes. Ces joueurs sont de bons professionnels. Sekou Condé est Guinéen et parle déjà le français, même s’il évoluait en Russie depuis quelques temps. Le gardien José Contreras fait déjà beaucoup d’efforts pour s’intégrer, et va prendre des cours pour apprendre notre langue.
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Comment ces joueurs sont-ils repérés par Châteauroux ?
Aujourd’hui, on peut travailler avec des plateformes vidéo qui nous permettent de voir des matchs dans le monde entier. Nous sommes à l’ère de la mondialisation, et ce serait dommage de se priver quand des opportunités se présentent. Sidy Sarr évoluait en Belgique, et ça a été une réussite la saison dernière. Je ne peux pas dire que tous les recrutements le seront autant qu’avec lui, mais il faut tenter, puisque nous avons à-côté un noyau solide. Après, nous allons aussi recruter d’autres joueurs qui connaissent la L2, ou le football européen.
« Le maintien sera le premier objectif »
La Berrichonne a-t-elle l’ambition de se mêler encore au Top 5 vu la saison dernière ?
Si on pense ça, ça voudrait dire qu’on a rien compris. Nous avons le 17e ou 16e budget du championnat. Donc le maintien, ça sera le premier objectif. Je l’avais dit l’année dernière, et je le répète encore cette année. On doit obtenir le maintien le plus tôt possible. Si c’est à la 25e journée tant mieux, sinon ça sera plus tard. Il faut déjà solidifier la présence du club en Ligue 2, ne faisons pas n’importe quoi. On a cette capacité ici à être réalistes. L’ensemble du club a les pieds sur terre, et sait les difficultés que proposent ce championnat.
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L’un des regrets de la saison passée, c’est le manque d’affluence à Gaston-Petit. Comment amener les spectateurs à suivre davantage l’équipe cette année ?
On va continuer à faire ce que l’on sait faire. A proposer un spectacle. Il faut que la ville transpire et vive avec le club. La Berrichonne est importante pour la ville. Si on peut créer un événement agréable pour les Castelroussins, et même les habitants de la région… On a vu l’an passé lors du match contre Brest (2-2, 38e journée) que quand il y a du bruit et de l’engouement, cela crée des émotions. C’est communicatif, et les joueurs peuvent aller plus loin, au-delà de leurs limites. C’est un appui important.
Propos recueillis par Dorian Waymel