Sur le papier, le FC Lorient avait sans doute l’effectif le plus séduisant de Domino’s Ligue 2. Mais les Merlus n’ont pas su s’inviter au moins à participer aux play-offs en fin de saison pour la première année de Mickaël Landreau sur le banc. La faute à une 7e place révélatrice du manque de régularité et de cohésion pour le club fraîchement relégué de Ligue 1. Résultat : les Bretons devront repartir en Domino’s Ligue 2, et effacer cette déception.
Le pari Mickaël Landreau
« Je veux qu’il y ait du spectacle, de la vie, du plaisir« . Tels étaient les mots du bizuth Mickaël Landreau à MaLigue2 avant le grand saut dans l’inconnu comme entraîneur numéro 1 d’un club professionnel. Après une relégation traumatisante, le FC Lorient voulait embrayer sur un tout nouveau projet. Après les années de stabilité dans l’élite incarnées par Christan Gourcuff, l’entité bretonne s’était petit à petit enlisée, guidée par Sylvain Ripoll puis Bernard Casoni. Pour laver les têtes et initier le renouveau des Merlus, le président Loïc Féry décidait de faire confiance à un novice. Ancien gardien des Bleus, de Nantes ou du PSG, Landreau n’avait pas l’obligation de sa direction de remonter de suite. Il devait surtout commencer par gérer un effectif pléthorique, ou envies de départs, retour de prêts et nouvelles arrivées s’entremêlaient. Pas évident, dès lors, de créer un groupe étoffé et uni alors que certains n’avaient plus la tête à ce projet. L’entraîneur n’a voulu laissé personne de côté, peut-être à tort par moments. Comme l’impression qu’il n’a jamais su trouver son équipe-type au fil de la saison, des blessures et des méformes.
De belles promesses sur le papier, mais…
Courtet, Bouanga, Cabot, Marveaux, Danic, Lemoine, Saad, Moreira… Pour la Domino’s Ligue 2 avant le coup d’envoi, le FC Lorient fait figure d’épouvantail sur le papier, avec un effectif pas loin de celui d’une Ligue 1. Sauf que dans les faits… personne n’a véritablement impressionné sur le plan individuel. Cabot a démarré fort, avant de s’essouffler. Bouanga, sur un nuage après son prêt à Tours, a confirmé au début, débloquant plusieurs fois la situation. Mais sans lendemain. Pire, l’international gabonais a même fini par ne plus être compris de ses propres supporters. Au final, le grand gagnant de cette saison se nomme sans doute Pierre-Yves Hamel. Inconnu en début de saison, le jeune attaquant de pointe fait partie de nos révélations, et a su répondre présent, terminant avec 10 buts au compteur pour 17 titularisations. Dans les buts, le choix de l’international monténégrin Danijel Petkovic ne s’est pas franchement montré payant. Souvent hésitant aux pieds comme dans les airs, ce grand gabarit a peiné à s’adapter au championnat français, même s’il possède des qualités indéniables. Bref, un sentiment mitigé.
Une montée ratée, même pas de play-offs !
La dernière lourde défaite des Merlus chez le relégué Quevilly-Rouen Métropole (3-0) aura finalement parfaitement résumé la saison lorientaise. Une équipe capable du meilleur, comme du pire. En cette 38e journée, Mickaël Landreau est dépité de l’attitude de ses joueurs. « Je suis très déçu de l’engagement, de l’impact mis. En face, une équipe a joué sa chance jusqu’au bout, a montré un vrai visage. Et nous pas du tout. Je suis déçu. C’est une grosse déception de faire un match comme cela », s’exprime-t-il juste après le coup de sifflet final au micro de beIN Sports. Et pour cause : avec une victoire, le FCL aurait disputé les play-offs. De quoi nourrir encore plus de regrets. Mais ces pré-barrages, les Merlus ne l’auront pas mérité. Trop de points lâchés en route, un manque de caractère dans les matchs importants, une vraie maîtrise du ballon, sans pour autant parvenir à la concrétiser en occasions. Un goût d’inachevé.
Quelles perspectives pour la saison prochaine ?
Sauf retournement de situation, la mission de Mickaël Landreau devrait bien se poursuivre sur le banc de Lorient. Avec l’expérience accumulée cette saison, le jeune entraîneur devra cette fois réussir à hisser son club dans le Top 5. Lucide, l’ancien gardien international a assumé sa part de responsabilités à l’issue de l’exercice 2017-2018, comme indiqué dans Le Télégramme. « J’étais aussi dans ma première année où j’ai appris, je n’ai pas tout bien fait. Mais je l’ai fait avec beaucoup d’énergie, d’investissement, et en gardant le cap jusqu’à la fin. Je ne le vois pas comme un échec, mais comme une déception. » Mickaël Landreau ne va pas réitérer les mêmes erreurs, c’est certain. Son objectif premier sera déjà de réduire cet effectif. « On sera peut être moins nombreux, mais collectivement et en parlant d’âme, ça sera peut-être plus intéressant. Aucun départ n’est inéluctable. » Les Merlus sont prévenus. Et surtout attendus.
Dorian Waymel