Promue en Domino’s Ligue 2, la Berrichonne de Châteauroux a assuré rapidement son maintien, dès le mois de février. Grâce à plusieurs jeunes joueurs qui se sont révélés cette saison, les Castelroussins ont même pu se mêler à la lutte pour les play-offs.
Une belle saison mais sans les play-offs
C’est devenu une habitude ces dernières années, des promus de National se mêlent directement à la bataille du haut de tableau en Domino’s Ligue 2. L’an dernier, Strasbourg et Amiens étaient même montés directement en Ligue 1 Conforama. Pour cette saison 2017-2018, c’est le Paris FC et la Berrichonne de Châteauroux qui ont joué le rôle de trouble-fêtes, en finissant respectivement 8ème (61 points) et 9ème (60 points). Mais les Castelroussins vont surtout voir leur destin lié avec le Clermont Foot. De la 23ème à la 32ème journée, les deux équipes effectuent toujours le même résultat. Quand l’une perd, l’autre s’incline. Quand l’une gagne, l’autre s’impose.
Cinquièmes avant la 35ème journée, les hommes de Jean-Luc Vasseur vont finalement craquer en ne parvenant pas à s’imposer lors des quatre dernières journées (3 nuls, 1 défaite). Le président de la Berri, Thierry Schoen regrette de ne pas avoir accroché les play-offs à cause de ce sprint final manqué : « Quand on est si près des play-offs, on ne peut avoir qu’un regret mais, on ne peut rien reprocher à qui que ce soit. Il y a trois équipes qui ont joué les trouble-fêtes cette saison, et nous étions parmi ces trois équipes, et on en est très heureux, très fiers. Maintenant, concernant les trois derniers matchs, on fait une défaite et deux matchs nuls et c’est ce qui nous a fait défaut. C’est toujours dans le money-time que les choses se décantent, donc on a été très bien jusqu’à trois matchs de la fin ».
L’équipe révélation de Domino’s Ligue 2
Dans notre onze des révélations de la saison en Domino’s Ligue 2, Châteauroux était l’équipe la mieux représentée avec Sidy Sarr (21 ans), Saïd Benrahma (22 ans) et Cheick Traoré (23 ans). Le premier était un parfait inconnu du championnat avant son arrivée, l’été dernier, en provenance de Courtrai (Belgique). En quelques mois, il est devenu un des meilleurs à son poste. Avec un physique impressionnant (1m96, 86kg), une belle frappe du pied gauche et une capacité à évoluer à des positions défensives comme offensives, le Sénégalais est un diamant brut que Jean-Luc Vasseur a su polir. La Berrichonne a donc logiquement levé l’option d’achat pour recruter définitivement son meilleur buteur (11 buts).
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Saïd Benrahma avait lui déjà une bonne expérience avant de rejoindre, en prêt, l’Indre. En Ligue 1 Conforama avec l’OGC Nice mais aussi en Domino’s Ligue 2, durant ses six bons mois au Gazélec Ajaccio (3 buts, 2 passes décisives). Mais cette saison, il s’est imposé comme le leader technique de la Berri (9 buts, 5 passes décisives). Cheick Traoré était déjà un cadre du club en National. Passé par le PSG et Caen durant sa formation, le latéral droit a été acheté par Guingamp, l’été dernier, qui l’a prêté dans la foulée à Châteauroux. Une stratégie payante puisque le natif de Paris a occupé le couloir droit de la défense à cinq mise en place par le coach berrichon à 31 reprises (2 passes décisives).
Parmi les autres bonnes surprises castelroussines, on peut citer le capitaine Yannick Mboné (25 ans) et Oumare Tounkara (28 ans). Ces deux joueurs découvraient la Domino’s Ligue 2 et se sont parfaitement adaptés. Le défenseur central a été le joueur le plus utilisé par Jean-Luc Vasseur (35 matchs). Alors que l’attaquant a été le deuxième joueur le plus décisif de son équipe (5 buts, 7 passes décisives.
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La meilleure pelouse de Domino’s Ligue 2
Comme l’AS Nancy Lorraine, la Berrichonne Châteauroux a remplacé le gazon synthétique du stade Gaston-Petit par une pelouse hybride. Un choix payant puisque le club a remporté le championnat des pelouses de Domino’s Ligue 2. Malgré ces conditions de jeu idéales et une équipe jouant le haut de tableau, l’enceinte castelroussine a peiné à se remplir (4 472 spectateurs en moyenne). « Il y a un regret sur ce point. Je pense que des gens sont restés dans un rythme qu’ils ont pris depuis la descente du club en National. Lorsque face à un match de Ligue 2 on retrouve Monaco, le PSG, Lyon ou Marseille, certains ont pu prendre l’habitude de rester chez eux… » explique le président délégué, Bruno Allègre.
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Le bonheur est dans le prêt
L’an passé, la Berrichonne avait pu compter sur Jordan Siebatcheu, en prêt du Stade de Reims pour valider la montée en Domino’s Ligue 2 (10 buts en 15 matchs). Une stratégie payante qui a donc été renouvelé cette saison dans une plus large mesure, avec six joueurs prêtés. Outre Sidy Sarr, Saïd Benrahma et Cheick Traoré, le club castelroussin a accueilli temporairement Mouez Hassen (23 ans),Chaker Alhadur (26 ans)et Yann Mabella (22 ans). « Dans tous les cas, un prêt offre une opportunité pour un club comme le nôtre, d’accueillir des joueurs de Ligue 1, avec des salaires que nous ne pouvons pas assumer seul. Cette opportunité en termes de prêts qui nous a été faite a été une bonne chose pour l’image du club, se réjouit Bruno Allègre. Quand, demain, nous contactons un club en lui disant que nous sommes intéressés par un joueur dans le cadre d’un prêt, la réussite des joueurs, qui sont passés précédemment, est forcément un gage de crédibilité ».
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Seul Yann Mabella n’aura pas joué un rôle important (9 matchs, 2 buts), les cinq autres joueurs prêtés disputant une trentaine de rencontres. Des prêts intéressants pour la Berrichonne Châteauroux mais pour les joueurs aussi. Suite à son prêt, Mouez Hassen a été sélectionné dans la liste élargie de la Tunisie pour disputer la Coupe du Monde. Pour Cheick Traoré, l’En Avant de Guingamp souhaitait le rappeler dès janvier et lui a déjà fait une place dans son effectif pour la saison 2018-2019.
Des recrues attendues à des postes clés
La conséquence de ces nombreux prêts est que l’effectif doit être reconstruit sur certains postes clés lors du mercato estival. Le conseiller du président, Jérôme Leroy a donc du travail sur la planche. Au poste de gardien, Rémi Pillot, doublure cette saison, devrait retrouver son statut de numéro 1 avec le retour de Mouez Hassen à Nice. Avec le départ des deux titulaires, les postes de latéraux sont à renouveler. Dans le secteur offensif, il faudra remplacer Saïd Benrahma. Malgré son contrat courant jusqu’en 2022, Sidy Sarr suscite les convoitises et pourrait quitter le Berry en cas d’offre satisfaisante. « Si certains de nos joueurs sont sollicités par d’autres clubs et que nous considérons que l’opportunité financière qui se présente à nous est intéressante, il y aura forcément des négociations mais ce n’est pas le sujet pour l’instant » conclut Bruno Allègre. Il ne faudra pas se tromper dans le recrutement pour revivre une saison aussi belle, voire meilleure.
Source : La Berrichonne