L’Ain rayonne. Pour la première fois de son histoire, le football se professionnalise dans ce département. Troisième de National, le FC Bourg-Péronnas évoluera en Ligue 2 l’an prochain. Une étape impensable pour le club du président Gilles Garnier. Un patron vite redescendu de son nuage afin de déblayer le terrain. L’été s’annonce chaud sportivement et en coulisses. Mais rien de tel qu’un retour pour MaLigue 2 sur un magnifique début d’année 2015.
MaLigue2 : Il y a 3 semaines, vous officialisiez votre accession en L2. Est-ce digéré ?
Gilles Garnier : Oui, totalement. Nous nous sommes très vite remis dans notre travail. Nous restons réalistes. Dès le soir de notre montée, ou plutôt le lendemain, nous avons pris le recul nécessaire pour apercevoir le grand chantier à mener. Il n’a pas fallu tergiverser trop longtemps.
Quand avez-vous pris conscience que l’exploit était possible ?
A partir de la mi-saison. Nous étions en haut du championnat et, en plus, nous produisions du jeu. D’ailleurs, les équipes adverses nous complimentaient. Je parle de jeu car, même pendant les matchs de préparation d’avant-saison, nous avions constaté que nous n’étions pas si mal. C’était sympa à voir. Puis les mecs ont gommé certaines erreurs. Notre équipe a tenu la route. Personne n’a lâché !
En position de chassé dans le sprint final, vous n’avez jamais craqué. Surpris ?
Non, pas vraiment. Nous avons un excellent vestiaire avec une belle osmose. Nous sentions que les joueurs étaient bien entre eux. Ce n’est pas une corvée que de venir à l’entraînement. Nous sentions de la joie, de la bonne humeur, de la sérénité même. C’est ce qui fait notre force. C’est notre marque de fabrique, cet état d’esprit depuis le CFA 2. Mais cela reste fragile. Nous savons que ça peut dérailler à tout moment. A nous de ne pas perdre cette étiquette-là. C’est important. Cet atout comptera en Ligue 2. Maintenant, nous entrons dans le monde pro. On a tendance à dire : chacun pour sa gueule. On espère que ce n’est pas que cela…
En 2012-2013, le FCBP a brutalement dégringolé au classement, terminant l’année quinzième et premier relégable, avant d’être sauvé administrativement. Cette expérience a-t-elle été une force ?
Cela nous a ouvert les yeux sur la qualité d’effectif en National. Nous avions beaucoup moins de profondeur de banc. Nous avions 15-16 mecs capables de jouer. Cela nous a servis, nous, dirigeants, staff, à avoir une équipe plus homogène. Nous avons rectifié cela. Nous avons donné plus de moyens à cette équipe.
« Le Gazélec est un exemple »
Lorsque vous avez repris le club en 2006 et en CFA 2, vous attendiez-vous à une progression aussi spectaculaire ?
Pas du tout. L’idée, au départ, était de stopper les descentes puisque nous étions alors proches de la DH. Nous voulions nous réentrouvrir les portes du CFA car cela reste un beau championnat. Et puis, nous avons pu accéder au National. Notre projet, depuis, était de faire monter Bourg en Ligue 2 vers 2017-2018… Le sportif nous a précédés. Ce n’était pas prévu dans les plans.
Du coup, le travail s’annonce colossal cet été. Tout le monde se souvient de l’affaire Luzenac l’an passé. Du côté du stade, où en êtes-vous ?
Aujourd’hui, les travaux de Gueugnon se font, se réalisent tous les jours. Il s’agit notamment de travailler sur la vidéo-surveillance. De la réparer plus précisément car elle était en panne. Nous mettons tout en œuvre pour débuter la saison là-bas. D’ailleurs, c’est un bonheur de rencontrer les dirigeants de Gueugnon, où nous avons été très bien accueillis. Nous évoluerons au minimum 5 fois à Gueugnon, avant de retrouver notre stade. Car notre objectif est de récompenser nos supporters, de nous montrer dans l’Ain. Et puis, ensuite, il y a le chantier au sein du club. Le groupe pro va être géré par la société commerciale. Elle va voir le jour avant le 30 juin et un capital de départ va assurer la suite.(ndlr: à noter que le FCBP se présentera devant la DNCG le mardi 23 juin prochain).
Au-delà de faire bonne figure, l’objectif reste le maintien ?
Bien entendu, nous ne visons pas autre chose. Nous verrons bien quand nous commencerons la saison, à quelle sauce nous allons être mangés. Mais nous avons aussi l’envie de nous faire plaisir.
Et pourquoi pas devenir le Gazélec bis ?
On en parle, on y pense… Le Gazélec est un exemple. C’est la preuve vivante que c’est possible. Je pense que c’est un bel exploit. Cette équipe a eu du cœur, de la solidarité. Avec ceci, ils ont renversé des montagnes. Mais nous ne sommes pas Ajaccio…
Propos recueillis par Laurent Mazure
Crédit Photos : Voix de l’Ain
" et, en plus, nous produisions du jeu. D’ailleurs, les équipes adverses nous complimentaient. " l 'essence même du sport ..... !! perso j 'ai toujours préféré le dijon de Carteron , relègable en L1 ,mais un jeu toujours sur le fil du rasoir que celle de daloglio , 4eme cette année.....mais sans âme ....