Le FC Sochaux Montbéliard traverse une crise comme aucun club français ne semble avoir connu à ce jour. Pourtant, cet évènement dramatique se déroule dans une sorte de quasi indifférence nationale. Les supporters sochaliens font tout ce qu’ils peuvent pour faire bouger les choses, se mobilisent, se montrent force de proposition. En vain, ou presque.
Des supporters « lanceurs d’alerte »
Il y a trois ans, Wing Sang Li achetait le FC Sochaux Montbéliard au groupe Peugeot, propriétaire historique du club tombé en Domino’s Ligue 2. Depuis, le club s’est progressivement affaibli, et le prochain mercato est attendu avec grande anxiété par les amoureux du FCSM. Les deux tiers de l’effectif arrivent en fin de contrat, la cellule de recrutement est réduite au strict minimum, aucun projet sportif clair n’est défini. Dans ce marasme, le groupe professionnel a réussi la prouesse de réaliser une belle saison 2017-2018, sous la coupe d’un coach Peter Zeidler qui a probablement tiré le meilleur de son effectif. Poussés par leur public durant ces longs mois, les joueurs ont profité de cette union sacrée pour assurer un maintien confortable et même titiller les play-offs. Presque un miracle, quand on sait à quel point la situation est floue en coulisses.
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Avec un actionnaire majoritaire dont le groupe est toujours suspendu à la bourse de Hong-Kong, dont la filiale française est en redressement judiciaire, un passage raté devant la DNCG, des coupes drastiques dans les budgets tout en offrant l’un des plus gros salaires à l’ancien directeur sportif du club pendant des mois et en essayant d’emprunter de l’argent au club etc… Voilà pour la face cachée de l’iceberg : le projet Ledus au FCSM n’a ni queue ni tête, et les supporters sochaliens le dénoncent depuis bien longtemps. Goutte d’eau qui a fait déborder le vase : le refus de vendre du président Wing Sang Li, qui a fait appel au groupe Baskonia-Alavès, basé en Espagne, pour gérer le club de Domino’s Ligue 2 durant les trois prochaines saisons. Un pas de plus vers la perte d’une certaine identité sochalienne qui s’étiole progressivement.
Wing Sang Li mis en cause dans « L’arnaque chinoise »
Dans son malheur, le FC Sochaux Montbéliard a eu la chance de pouvoir compter en interne sur des personnages historiques du club, des salariés professionnels qui donnent le meilleur. De joueurs qui ont fait le job, sans se poser de questions. De profiter de supporters qui jouent leur rôle de « lanceur d’alertes », et ce de manière toujours pacifique. Jusqu’où tiendra leur patience ? Loin de jouer la politique de l’apaisement, la direction sochalienne fait la sourde oreille. Mis en cause dans un documentaire américain, « L’arnaque chinoise« , le président Wing Sang Li garde le cap : « La différence dans l’analyse des choses réside dans la différence de culture, de point de vue.«
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La différence de culture, à Sochaux, c’est peut-être ce qui pousse les supporters passionnés à multiplier les actions pour se faire entendre. Plus qu’un club, le FCSM est le trait d’union entre une région ouvrière, des collectivités locales, des amoureux de football fidèles à leur passion. Une pétition « Ne laissons pas le FCSM mourir » a été mise en ligne hier, dans le but de faire connaître plus largement l’ampleur du marasme sochalien. A l’heure où les tweet-clashs de cours d’écoles entre présidents de Ligue 1 font plus d’audience que les réels problèmes qui gangrènent le football français, il n’est pas trop tard pour se pencher sur le cas complexe du FC Sochaux Montbéliard. La DNCG aura également son mot à dire dans quelques jours. En espérant que l’analyse des choses ne sera ni une question de culture, de point de vue, mais une simple lecture de faits et d’éléments concrets.
Crédit photos : Sam Coulon