Le FBBP 01 vit une saison agitée en Domino’s Ligue 2. En difficulté ces derniers mois, les Burgiens viennent de prendre sept points en trois rencontres, permettant de se replacer en dix-septième position. Avant d’affronter le RC Lens à Bollaert lundi prochain, dans un match décalé à la télévision pour la première fois de la saison, le coach du FBBP 01 Hervé Della Maggiore a pris le temps de revenir sur la période actuelle.
MaLigue2 : Comment allez-vous ? Cette saison difficile, avec des matchs fous, ne doit pas être de tout repos ?
Hervé Della Maggiore : C’est une saison faite de grands rebondissements avec des périodes très difficiles et moments plus joyeux, mais souvent dans la douleur. C’est une saison très formatrice, après avoir passé mon BEPF où j’ai appris beaucoup de choses en formation, cette année j’en apprends encore plus par le biais du terrain !
En ce moment, les matchs de folie caractérisent le FBBP 01. En tant que coach, avez-vous envie de quelque chose de plus réfléchi et structuré lors des prochains matchs ?
Notre match référence était au Havre à l’extérieur, il y a quinze jours, chez un gros calibre. On a fait le match qu’on voulait faire même si on a manqué certaines situations offensives pour obtenir mieux. Il arrive tard dans la saison, on voulait rééditer cela à domicile, ça a été loupé…
Comment vit-on depuis le bord de touche un match fou comme contre Nancy (3-2) puis l’AC Ajaccio (5-4) ?
On le vit bien à l’arrivée, au moment du coup de sifflet final c’est un gros ouf de soulagement. Pendant, c’est plus compliqué. Et, à froid, quand on refait l’analyse, on se dit qu’on pouvait faire bien mieux, surtout défensivement. Aujourd’hui, statistiquement, c’est catastrophique. D’un autre côté, on ouvre le jeu, ce qui nous permet de marquer des buts. On est conscient qu’on encaisse beaucoup trop et qu’on ne marquera pas cinq buts à tous les matchs, mais on a du mal à être régulier dans ce domaine.
« Il a fallu que je force les choses, en sévissant, en mettant un cadre plus ferme »
Vous sentiez qu’il fallait changer quelque chose au mercato d’hiver pour aller chercher le maintien en Ligue 2 ?
Je ne suis pas très fan du mercato d’hiver, on ne travaille pas beaucoup habituellement sur cette période-là. Cet hiver, on sentait l’urgence pour renforcer l’équipe, on était en déficit sur certains postes. L’apport de ces quatre joueurs a apporté une certaine fraîcheur dans le vestiaire, un beau souffle. Ils n’avaient pas vécu avec nous les mois précédents, le fait de redevenir importants dans un nouveau club a changé quelque chose pour eux.
De manière récurrente ces derniers temps, on entend aussi parler d’un « changement d’état d’esprit » au FBBP 01…
Je dirais qu’il y a eu deux déclics. Le mercato d’hiver et une prise de conscience collective. Il fallait être plus rigoureux que ce qu’on faisait auparavant, que ce soit sur le terrain ou en dehors. J’ai vraiment senti un changement de comportement. Les saisons précédentes ça se faisait naturellement, cette année il a fallu que je force un peu les choses, en sévissant un peu, en mettant un cadre un peu plus ferme. Aujourd’hui, tout le monde a pris conscience que c’était bénéfique et s’est plié à ces plus grosses contraintes. Si on arrive à se sortir de ce saison, tout le monde en sortira grandi.
« Notre premier match diffusé en décalé depuis notre arrivée en Ligue 2 ! »
A titre personnel, on vous a aussi senti plus sous pression, un peu remonté par moments. Vous perdiez en sérénité ?
Pas forcément, mais je sentais qu’on était dans la mauvaise direction. On vivait des moments difficiles et je n’avais pas l’impression que tous les joueurs en prenaient conscience. Ca m’agaçait un peu, ils ne sentaient pas le danger qui nous attendait en continuant de la sorte. Je ne dis pas qu’on va se sauver, mais aujourd’hui on met les ingrédients qu’il faut pour pouvoir se maintenir. On a le bon comportement et les bonnes attitudes pour y arriver.
Un point sur l’effectif : en plus de ne pas être épargné par les blessures depuis le début de saison, vous perdez un joueur de plus avec l’expulsion de Heinry. Vous espérez des retours prochains ?
Christopher Martins Pereira a recouru aujourd’hui, on espère le retrouver bientôt. C’est une saison durant laquelle on a forcément joué de malchance. Au-delà du contenu des matchs, on a connu un mercato d’été agité en notre défaveur, des blessures aux croisés, la blessure de notre gardien. On a pas mal mangé notre pain noir, j’espère que l’éclaircie est devant nous.
Vous préparez un déplacement à Lens, chez un concurrent direct au maintien et une équipe qui doute. Dans votre approche de la rencontre, y aura-t-il des similitudes avec le match récent contre Nancy ?
On va affronter une équipe qui n’est pas au mieux. Après, j’appréhende tout de même un peu le contexte particulier : un stade et un public inhabituel pour nous, les télés. C’est notre premier match diffusé en décalé depuis notre arrivée en Ligue 2 ! En fait, il y en avait déjà eu un, à Lens aussi, il y a deux ans. Mais c’était un choix « par défaut », on jouait Marseille en Coupe la semaine et on s’était retrouvé décalés au samedi. Même si on est pro, la plupart de mes joueurs étaient amateurs il y a peu de temps. Il faudra faire abstraction de tout cela pour pouvoir faire le meilleur match. On voudra aussi laver l’affront du match aller (0-6), ce résultat là sera dans un coin de nos têtes. Mais surtout, on aura l’état d’esprit de poursuivre notre bonne dynamique.
Crédit photos : FBBP 01 / JF Basset