Après un début d’année 2018 marqué par six matchs consécutifs sans succès en Domino’s Ligue 2, le Stade Brestois a repris sa marche en avant en s’imposant contre Niort (2-0) puis au Paris FC (1-0). Le club breton est revenu à un point des play-offs, toujours emmenés par un Julien Faussurier de gala en 2017-2018, avec 13 passes décisives et 5 buts au compteur. Le latéral/milieu de terrain se confie sur MaLigue2 avant le sprint final.
MaLigue2: Julien, le Stade Brestois est 9e du championnat, mais à seulement un point des barrages d’accession…
Julien Faussurier : Les choses sérieuses arrivent, et comme d’habitude, c’est toujours aussi serré ! La Ligue 2, c’est très long et très compliqué. Il faut réaliser un bon départ dans ce championnat pour se placer, puis après il faut surtout être présent à partir de mars. Entre les deux, il faut rester accroché au bon wagon pour être placé avant le sprint final. On sentait en début d’année que le contenu était bon mais que ça ne tournait pas en notre faveur. Cette victoire à Paris à la 92e, c’est peut-être un bon signe…
Vous préférez être dans la peau d’un outsider que dans celle du leader, comme la saison dernière ?
Non, bien sûr qu’on préfère être classé le plus haut possible. Mais bon, l’année passée c’est clair que ça ne nous a pas réussi et qu’on a raté la montée en étant chassé. J’ai déjà connu une montée dans la peau du chasseur lorsque j’étais à Troyes (en 2012), et c’était déjà avec Jean-Marc Furlan en plus. Tout les clubs connaissent des périodes creuses dans une saison, on a déjà connu la nôtre. Il faut rester constant désormais.
« Maintenant, c’est no limit »
Il y avait encore un traumatisme en début de saison par rapport à l’accession manquée ?
Vu nos premiers résultats (première victoire à la 4e journée), je pense que oui. C’est toujours un traumatisme de rater la L1 et de se dire derrière qu’il faut se replonger dans une longue saison de Ligue 2. Mais derrière, on a su réappliquer nos principes de jeu et nous replonger dans ce championnat. Il y a eu pas mal de changements dans l’effectif, on est reparti sur de nouvelles bases avec l’objectif des 42 points dans un premier temps. On l’a atteint, donc maintenant c’est « no limit » !
Le mois de mars qui arrive s’annonce charnière pour rester à la lutte. Et ça démarre par la réception de Tours, qui est largué au classement. Ce n’est pas justement le match le plus piège à jouer ?
Oh oui, c’est de loin le plus difficile. Ils vont venir déterminés, comme quand on avait le maillot jaune de leader la saison dernière. Toutes les équipes se déplacent à Brest avec beaucoup d’envie. On doit réussir à produire du jeu, et on a du mal souvent à conclure par une victoire dans ce genre de rencontre. Si on veut espérer jouer le haut de tableau jusqu’au bout, c’est là qu’il ne faut pas faire de faux-pas.
Sur le plan personnel, vous réalisez votre meilleure saison avec 13 passes décisives et 5 buts. Votre vrai poste, c’est milieu droit en fait, pas latéral ?
(Rires) Je ne sais pas. Mais c’est là où je prends le plus de plaisir en tout cas et que j’arrive à être le plus décisif. Je ne sais pas où je vais m’arrêter, on verra bien.
Le titre de meilleur passeur c’est un objectif ?
J’y pense dans un coin de ma tête, forcément. Mais d’un autre côté, les statistiques montrent que l’équipe qui détient le meilleur passeur de la division ne monte pas (rires). A choisir, je préfère donc largement monter avec l’équipe évidemment. Mais pourquoi pas réaliser le coup double cette saison et déjouer cette statistique ?
« Ma venue à Brest, c’est uniquement lié à Jean-Marc Furlan »
Vous ne regrettez pas de ne pas avoir joué plus tôt milieu droit du coup ?
Je ne suis pas du genre à regarder vers le passé. Non, je n’ai pas de regrets car je ne suis pas un ailier type. Je ne vais pas très vite par exemple, et c’est Jean-Marc Furlan qui a décidé de me faire jouer à ce poste-là.
Rejoindre Brest la saison dernière, ce n’est pas un hasard. Vous venez de citer votre entraîneur…
Ma venue à Brest, c’est uniquement lié à l’arrivée de Jean-Marc Furlan ! On a vraiment des atomes crochus lui et moi. Et ça dépasse la relation de coach-footballeur. Il m’a beaucoup enrichi sur le plan humain, il a une vision de la vie qui me correspond et on passe du temps à discuter ensemble.
Vu vos statistiques, vous allez peut-être être amené à quitter Furlan et Brest pour l’étage du dessus ?
Le téléphone de mon agent sonne pas mal ces derniers temps. Mais je lui ai dit clairement que je ne voulais rien savoir pour le moment. J’ai un objectif à aller chercher avec Brest et je ne veux pas être perturbé. On sait comment ça se passe en plus dans le football. Beaucoup de clubs disent être intéressés, et puis quelques semaines plus tard on n’a plus de nouvelles…
Vous faites partie de la fameuse génération 87 de l’OL. Et il paraît que vous étiez même le buteur de cette équipe sur des passes de Benzema, comme il l’a confié à L’Equipe…
Oui mais ça c’est quand on avait 10 ans (rires). Quand les choses sérieuses ont débuté vers 14-15 ans, je suis passé latéral droit ou milieu défensif. Malheureusement, je n’ai pas pu signer pro à l’OL, et sur le moment, ça a été dur à vivre. Je me suis relancé en CFA2 à Troyes jusqu’à grimper tous les échelons.
Propos recueillis par Dorian Waymel