Pour notre chronique hebdomadaire, Tony Masson, journaliste et commentateur de la Domino’s Ligue 2 sur beIN Sports, revient sur la spectaculaire rencontre entre l’AC Ajaccio et le FC Sochaux-Montbéliard (3-2), disputée lors de la 27e journée de championnat. Une affiche au sommet comparée à un blockbuster du cinéma, régalez-vous !
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UNE MÉGA PRODUCTION
« Dans une saison, certaines rencontres font parties des inoubliables. Ce blockbuster de la 27eme journée y ressemble trait pour trait. En tout cas c’était le programme à ne pas rater.
Mais avant d’entrer dans le synopsis, petite piqûre de rappel. Précédemment dans Domino’s Ligue 2 : 9eme journée, Sochaux pas qui n’est pas au mieux reçoit l’AC Ajaccio. Ce match, nous le qualifierons de faille dans la matrice.
7e minute, Mickaël Alphonse est exclu, 23e Jeando Fuchs est prié de le rejoindre par Monsieur Aurélien Petit.
Neuf sochaliens contre onze ajacciens (Ajaccio finira la rencontre à 10) pendant longtemps, très longtemps… La durée d’une comédie à l’humour un peu douteux. Première manche 6-1 Ajaccio. Plus que le score, c’est le scénario qui reste en travers de la gorge des Doubistes. Hâte d’avoir, non pas une revanche, mais un match. Un vrai.
Pour ce match justement, la première information qui interpelle est le choix de l’arbitre : Monsieur Mikaël Lesage. Pour une large majorité son nom ne veut pas dire grand-chose. Mais pour ceux qui suivent de près le football français, c’est un nom estampillé « Ligue 1 ». Seulement son deuxième match en Ligue 2 cette saison. Un rôle principal sur mesure. Ce choix montre l’importance de cette rencontre. Depuis cette soirée de septembre, Sochaux a enchaîné les performances pour se caler à 2 points de la roue de son adversaire du soir, éjecté du podium une semaine auparavant.
Bref, ça sent la grosse production. Le quatrième reçoit le sixième. Un match avec en toile de fond la lutte pour la montée.
Sur la pelouse parfaite de François Coty, les Corses prennent la mesure progressivement. Coup de pied arrêté, cafouillage et surtout Cedric Avinel en renard des surfaces. 1-0 Ajaccio.
Bon lancement de film – mais le scénario va devenir un peu plus piquant – 4 minutes après le but, Yoann Touzghar est lancé en profondeur. Jean-Louis Leca, dans un moment d’égarement, tente la sortie bien loin de sa zone si chère. Rouge logiquement sorti par Monsieur Lesage. A cet instant, les images de l’aller reviennent en flashback. Changement d’acteur. Riffi Mandanda fait son apparition avec en face de lui un lauréat pour l’oscar du tireur de coup-franc. Florin Bérenguer la joue au-dessus du mur, deuxième coup franc direct en deux matchs. Sochaux recolle et envisage la suite du film plus détendu. L’intrigue s’installe au fur et à mesure que les minutes s’écoulent. Beaucoup de duels, pas d’occasion et un peu de testostérone. 1-1 à l’entracte.
Au retour des vestiaires, les Sochaliens ont deux situations d’avantage. Mais ni Yakou Meité ni Florin Bérenguer ne parviennent à jouer les héros du film. Ajaccio est dans les cordes. Le « happy end » semble arriver à la 84e. Un débordement de Bryan Lasme. Joris Sainati veut surgir mais intervient défavorablement contre son camp. Sochaux mène pour la première fois du match. Il reste 5 minutes et on rappelle que les Corses ont un figurant en moins. Mais le film dure 90 minutes voire plus. En 5 minutes Sochaux peut passer devant son adversaire du soir ou alors Riad Nouri peut inscrire un doublé et permettre à Ajaccio de s’imposer dans un scénario Hollywoodien.
On retiendra la deuxième histoire. Avec ce but de la victoire à la 92ème, Coutadeur met la lumière sur Nouri. Liesse – célébration – Rideau. Ajaccio s’impose 3-2 dans ce scénario fou. Pour Sochaux évidemment la séance est un peu chère. Pour Ajaccio, on saura seulement en mai si cette production lui vaudra une palme d’or. »
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Par Tony Masson, pour MaLigue2.fr