Avec 45 points, le premier objectif du Paris FC a déjà été atteint. Promu de dernière minute en Domino’s Ligue 2, le club parisien déjoue les pronostics pour s’inviter en haut de tableau, loin de lutter pour le maintien comme attendu. Quatrième mais à égalité avec Nîmes (2e), le PFC n’a plus aucune pression en cette fin de saison. Auteur d’un excellent mois de janvier, Dylan Saint-Louis s’est vite fondu dans ce collectif impressionnant depuis son arrivée de Saint-Etienne. Avant le match à Orléans, il se confie pour MaLigue2.
ML2: Dylan, si on vous avait dit au moment de votre signature fin août que vous seriez à égalité de points avec la deuxième place après 25 journées disputées, l’auriez-vous cru ?
Dylan Saint-Louis : Non, je ne pense pas car ce n’était pas l’objectif annoncé au départ. Mais au moment où je suis arrivé, on a enclenché une dynamique positive (4 victoires d’affilée entre la 5e et la 8e journée, ndlr). Et plus les matchs avançaient, plus on nous parlait du classement. Mais honnêtement, on cherche juste à gagner le plus de rencontres possibles, on ne prête pas encore attention à notre place. Maintenant, c’est sûr qu’on aurait signé tout de suite pour être aussi bien classé, c’est quand même une belle histoire alors qu’on ne devait pas jouer en Ligue 2. Si on peut terminer 2e ou 3e, ce serait mieux c’est clair. Mais si on fait 6e ou 7e au final, ça restera une très belle saison.
D’où vous vient cette véritable force collective ? Vous êtes l’équipe qui a le moins perdu cette saison (4 matchs) avec le leader Reims…
C’est dû au vestiaire, il n’y a aucun mauvais mec dans cette équipe, aucun état d’âme. Toute le monde s’entend bien, et je peux dire que ce n’est vraiment pas le cas de tous les vestiaires. On se bat les uns pour les autres sur le terrain, ça nous tire vers le haut. Bien sûr, les bons résultats nous aident aussi à travailler dans la confiance la semaine. Mais on sait faire preuve de solidarité pour aller chercher ces résultats. Par exemple à Tours (victoire 2-1), on n’était pas vraiment bien dans le jeu, mais on a su inverser le score en fin de match.
Est-ce que ces bonnes relations et ce « manque d’état d’âme » sont aussi liés au fait que beaucoup découvrent la Ligue 2 cette saison ?
Non, nous sommes tous des compétiteurs. La découverte du niveau, ça dure une semaine et après c’est tout, nous sommes professionnels et tout le monde a envie de jouer le maximum. Mais ici, les remplaçants et ceux qui jouent peu ne sont pas là pour mettre le bordel, ce sont des bons mecs, tout le monde croque à pleines dents dans cette saison. C’est aussi le travail du coach qui paie. Il a toujours des choix à faire, mais il parvient à faire en sorte que ceux qui ont très peu de temps de jeu restent concernés, il sait tenir le groupe.
Avec 45 points, le maintien est désormais assuré. L’objectif a donc évolué vers la montée ?
Bien entendu, on ne se cache plus. Si Reims est bien parti pour monter, on va tenter de faire le match jusqu’au bout avec des équipes comme l’AC Ajaccio ou Nîmes. On a prouvé qu’on était pas loin d’eux. Si on peut faire comme Amiens ou Strasbourg la saison dernière et monter en tant que promu, ça serait énorme. Donc bien sûr qu’on joue la montée, on est compétiteurs, on veut aller le plus haut possible. Mais comme je le disais tout à l’heure, nous sommes juste dans la course pour le moment. Nous ne pensons qu’à remporter le match qui vient, sans prêter attention au classement. Nous ne sommes pas encore dans le sprint final, qui arrivera dans 5-6 matchs.
Vous avez été prêté à Evian puis Laval ces deux dernières saisons où vous jouiez le maintien…
C’est clair que c’est totalement différent. Après, je n’étais qu’un joueur prêté, et c’est toujours embêtant de partir en fin de saison et de voir des amis descendre. Mais même prêté, on se donne au maximum comme si on appartenait au club, on ne triche pas, on donne toute son énergie pour essayer de se maintenir. La plus grosse différence avec le fait de jouer le haut de tableau, c’est l’ambiance dans le vestiaire, l’humeur des joueurs la semaine. Ça donne une grosse pression supplémentaire de jouer sa survie chaque week-end, alors que la montée, c’est de l’adrénaline, pas de la pression. Ces deux prêts m’ont donc beaucoup servi. Surtout celui de Laval, où j’ai disputé une saison entière, avec ses hauts et ses bas.
Quand vous voyez les difficultés offensives à Saint-Etienne cette saison, vous ne regrettez pas de ne pas avoir été conservé par votre club formateur ?
Non, je n’ai aucun regret. J’ai disputé 3-4 matchs officiels. On va dire deux, si je ne compte que mes titularisations. Le premier, j’ai marqué contre Montpellier en L1. Le deuxième, j’ai été remplacé à la mi-temps en Europa League parce qu’on avait pris un carton rouge. Si j’avais été catastrophique lors de ces apparitions, j’aurais compris. Mais là c’était le choix du club, j’ai tout donné, je ne l’ai pas mal vécu. Je ne voulais pas faire une saison en CFA ou faire une saison sur le banc. La seule chose qui me chagrine, c’est qu’au début, je ne devais pas rejoindre le Paris FC, j’avais d’autres plans. Il y a eu des choses pas très honnêtes, mais je ne veux pas rentrer dans les détails. En tout cas, l’histoire est belle et je suis content de ce rebond à Paris. Quand les gens me disent que j’aurais pu jouer cette saison à l’ASSE, je ne sais pas… Je n’y pense même pas en fait.
Vous vous déplacez à Orléans vendredi pour la 26e journée, une équipe qui reste sur 3 succès de suite et un match forcément très intéressant…
Au match aller (1-0 pour Paris), je venais juste d’arriver. Je me souviens qu’on les avait joué lors d’une semaine à trois matchs, et qu’ils avaient effectué un peu de turnover. On avait gagné et on n’avait pas trop été mis en difficulté. Mais ce match retour sera totalement différent, ils sont sur une bien meilleure dynamique, et c’est une équipe très solide à domicile, c’est toujours difficile de jouer là-bas. Donc si on ramène au moins un point de ce déplacement, ce ne sera pas une mauvaise opération.
Propos recueillis par Dorian Waymel
Crédit photo de Une: Paris FC