Le Valenciennes FC jouera son maintien en Ligue 2 vendredi soir au stade du Hainaut. Avant cette rencontre, long entretien avec le coach valenciennois David Le Frapper : Gazélec, implication, public et avenir au programme.
MaLigue2 : Vous recevez le Gazélec vendredi, un match capital pour le maintien de Valenciennes en Ligue 2. L’approche est-elle différente cette semaine ?
David Le Frapper : Pas du tout. On est sur les mêmes semaines de travail que les précédentes. J’essaye de dédramatiser la situation, depuis un certain temps chaque rencontre est un match de coupe. On arrive à l’ultime évènement, ça ne change pas grand chose.
Dans votre discours, vous essayez de redonner confiance au groupe malgré les scénarios de matchs difficiles récemment ?
Si on tape les poteaux et les transversales, c’est qu’on se procure des occasions. C’est un premier point positif, le second c’est qu’on n’aura pas toujours Pelé dans les buts en face. Après Sochaux, je leur ai répété que le meilleur des talents est le travail, ils le savent. Avec un peu plus de hargne, d’adresse ou de maîtrise, on fera les bons choix.
A l’inverse, on peut penser que votre adversaire vendredi n’aura pas forcément une implication totale pour ce match…
Honnêtement, je ne m’occupe pas de savoir si le Gazélec sera motivé ou pas. Ils ont fait un bon championnat, ils sont montés, ce qui m’intéresse c’est que nous fassions un match plein en essayant d’avoir peu de trous dans notre jeu et de bien gèrer les temps forts. Seule la victoire sera belle, la manière sur ce match n’est pas essentielle, il faut se maintenir en Ligue 2. A nous de montrer lors de cette finale que le parcours des 12 derniers matchs n’est pas une imposture.
Si votre équipe est impliquée à 100% ça devrait tout de même suffire…
Depuis le début, ils sont impliqués. On est au maximum de ce qu’on peut faire, on sait que quand on est à 99% on perd, comme à Châteauroux où on a connu un trou physique. Ce qui risque de faire la différence vendredi, c’est que le Hainaut sera peut-être plein. A chaque match à la maison, se rajoute un millier de supporters, les gens seront mobilisés et notre kop sera très grand comme contre Laval.
C’est formidable de remplir son stade sur un match aussi crucial. C’est aussi un de vos succès personnels d’avoir réussi à redonner envie aux gens de revenir au Hainaut ?
Quand on a commencé, les supporters étaient un peu curieux. On a enchaîné tout de suite des bonnes notes, sans toujours être récompensé. Contre Laval ils étaient 9 000, le match d’avant 7 000 ; ça veut dire qu’en 15 jours il s’est passé plein de choses. Il y avait du monde à Sochaux aussi. Mais ce n’est pas que ma réussite, c’est aussi le travail des joueurs qui paye.
Vous prenez du plaisir sur le banc de l’équipe première malgré cette première expérience peu évidente ?
J’ai pratiqué le football professionnel pendant 17 ans en tant que joueur. Depuis le début de ma carrière, j’ai toujours passé mes dîplomes et j’espérais un jour en arriver là. Ce n’était pas prévu maintenant, je poursuivais mon apprentissage à la formation. Les évènements ont fait que je me retrouve à ce poste aujourd’hui, et j’y prends énormément de plaisir. Je me plais dans ce rôle même si la situation n’est pas simple. Quand j’ai accepté, j’étais certain que l’équipe avait du potentiel et qu’elle ne donnait pas ce qu’elle pouvait donner. J’ai essayer de trouver les mots, de redonner envie aux joueurs de s’entraîner et de jouer ensemble, dans un cadre bien précis. Si on en est là aujourd’hui, c’est surtout grâce à eux.
En venant du centre de formation, vous connaissiez aussi les capacités de certains jeunes qu’on voit sur le terrain aujourd’hui ?
Je les connais depuis 3 ans pour certains, et s’ils ont joué c’est parce qu’ils ont le niveau. Ce n’est pas une question d’âge. C’est vrai que les jeunes ont une compréhension un peu plus élaborée parce qu’ils savent ce qu’on leur demande depuis leur formation, les meilleurs retiennent bien chaque chapitre. C’est plus facile, mais sans l’adhésion des joueurs plus mâtures, ça aurait été compliqué. Ils ont favorisé cet amalgame avec les jeunes.
On vous sent très impliqué : si on vous demande de retourner au centre de formation en fin de saison vous irez sans rechigner ou cette expérience vous donne-t-elle envie de poursuivre l’aventure ?
Forcément, ça donne envie de continuer. Parce que j’ai touché du doigt ce que j’ai toujours désiré faire un jour. Mais je ne voulais pas négliger certaines étapes, être intronisé entraîneur sans passer par les étapes fondamentales de la formation : la connaissance de l’individu, de l’homme, du joueur… Je me suis structuré pour en arriver là. Je sais que j’ai encore beaucoup de progrès à faire, j’ai très peu d’expérience, mais j’ai envie d’aller plus loin.
Le seul bémol, c’est qu’aujourd’hui je n’ai pas le diplôme. C’est un peu compliqué, mais j’ai envie de rester l’année prochaine. Il va falloir se maintenir, mon projet personnel est secondaire, le plus important c’est de sauver le club, pour les salariés et la ville.
Crédit photos : VAFC – Lo Presti