A mi-saison, le championnat de Ligue 2 se décante progressivement en haut de tableau. Profitons de la trève pour faire le point individuellement sur chaque candidat placé dans la course à la montée en Ligue 1 et précisons d’ores et déjà que 2 clubs tiennent une moyenne de 2 points par match. Dans une Ligue 2 souvent annoncée comme très homogène et accrochée, force est de constater que certains ont déjà fait de belles différences.
1. Troyes 36 points (+19) 11V 3N 4D par Dorian
Leader à la trêve, meilleure attaque et deuxième meilleure défense, l’ESTAC est un grand favori pour la montée après six mois. La saison dernière, Jean-Marc Furlan n’avait pas su trouver le bon équilibre dans son jeu ambitieux tourné vers l’avant. Relégués de Ligue 1, les Aubois n’avaient pas pu faire mieux qu’une dixième place. Avec un effectif resserré à l’intersaison (de 26 à 22 joueurs pros) et renforcé de deux milieux défensifs (Ayasse et Pi pour compenser la grosse blessure de Thiago), l’ancien coach de Libourne a trouvé la formule. Du spectacle maîtrisé, un bloc qui se projette mais surveille les contres. Les arrivées de Martins Pereira (après le départ de Colin), Bienvenu ou Ben Saada en cours de saison ont également contribué à renforcer la concurrence dans un groupe sain. Un début de saison canon (13 points en août), un mois de septembre compliqué (3 défaites en 4 matchs), puis une régularité retrouvée. Autour d’un Nivet toujours aussi décisif (7 buts, 6 passes), d’un Corentin Jean de plus en plus tueur (6 buts) et d’une défense imperméable (10 buts encaissés en 18 matchs), l’ESTAC peut surfer sur la confiance accumulée en cette fin d’année 2014 pour se hisser en Ligue 1 en mai. Éliminé des deux coupes nationales, Troyes doit se concentrer sur cet unique objectif !
2. Dijon 36 points (+11) 11V 3N 4D par Laurent
Car la moutarde, ça (vous) monte ! Alors qui dit Dijon cette saison, dit Ligue 1 obligatoire. Car depuis sa descente en 2012, la formation d’Olivier Dall’Oglio a eu le temps de s’aguerrir. Ses jeunes semblent assez matures pour faire fi de toute pression. Les cadres ont les épaules assez larges pour supporter le poids de la responsabilité. Et puis le DFCO a trouvé la recette : celle de l’efficacité offensive accouplée à la solidité défensive. De toute façon, avec les Bourguignons cette année, c’est soit ça passe, soit ça casse. Un chiffre vient valider cette thèse : 3. Comme le nombre de nuls concédés en 18 rencontres. Allez, un dernier argument pour vous convaincre. Lors de la phase retour, les Dijonnais recevront Le Havre, Troyes, Sochaux, Ajaccio et Nancy, soit 5 des 7 premiers de l’antichambre. Gaston-Gérard aura son mot à dire. Difficile de faire mieux.
3. Brest 34 points (+13) 9V 7N 2D par Philippe
Brest est là, sur le podium, avec 3 points d’avance sur le FC Sochaux. L’équipe bretonne est, avec Laval, la seule à n’avoir concédé que 2 défaites en 18 matchs, à Orléans dans un match raté lors de la 4ème journée et à Dijon dans le choc de fin d’année, sur un coup du sort dans les derniers instants. Le Stade Brestois sait mettre l’intensité nécessaire à la Ligue 2 pour asphyxier son adversaire, jusqu’à faire la différence en marquant un but. Notamment à Le Blé où l’équipe est intraitable, avec 7 victoires et 2 matchs nuls pour seulement 4 buts encaissés. Alexis Thébaux est au niveau, la marge de progression est plutôt à trouver devant : les Brestois ont besoin de beaucoup trop d’occasions pour scorer. Le Stade Brestois a montré durant 18 rencontres qu’il était lancé sur la superbe fin de saison 2013-2014, inscrivant 71 points sur l’année civile ! Comment imaginer qu’en 2015 tout cela disparaisse, comme par magie ?
4. Sochaux 31 points (+8), 8V, 7N, 2D par Florian
Sochaux a tout pour remonter en Ligue 1 : tout d’abord un rempart essentiel à la montée, en la personne de l’albatros Yohan Pelé dans les cages derrière une défense encadrée par des joueurs expérimentés comme le central brésilien Vivian en train de devenir le patron. Sans oublier la fougue des jeunes sochaliens Habran et Toko Ekambi. Même les statistiques sont avec le club doubiste : les sochaliens ont marqué au minimum un but par match en championnat depuis le 10 octobre et mieux, les lionceaux n’ont plus perdu en Ligue 2 depuis le 29 août et un début de championnat plus que raté. Il n’y a pas de dépendance envers un buteur, en effet le meilleur du club Toko Ekambi n’a même pas marqué 1/3 des buts du FCSM. Les hommes d’Olivier Echouafni ont donc tout pour jouer la montée alors qu’à la fin du mois d’août, certains voyaient la Peugeot prendre le chemin de la Nationale…
5. Gazelec Ajaccio 29 points (0) 9V, 2N, 7D par Colin
C’est la surprise du chef ! Le promu réalise une très belle phase aller puisque les hommes de Thierry Laurey occupent la cinquième place. Un recrutement intelligent avec un mélange de joueurs d’expériences (Bréchet, Pujol, Ducourtioux) et de jeunes prometteurs (Youga et Mayi) a permis à un effectif déjà en place de s’affirmer. La bonne première partie de saison des gaziers s’explique par leur solidité à domicile. En effet le stade Ange Casanova n’a connu que deux défaites contre l’AC Ajaccio et l’ESTAC depuis le début de la saison. La preuve de cette efficacité en terre corse se traduit par les 22 points pris sur les 30 possibles (3ème formation à domicile). En revanche, ils restent perfectibles à l’extérieur car leur bilan est modeste (2 victoires, 1 nul et 5 défaites). Autant dire que c’est le domaine à travailler pour s’affirmer comme un réel prétendant à l’élite. Et les exemples de formations qui ont connu une double accession ne manquent pas, notamment Metz et Bastia pour les plus récents. Alors oui, le Gazélec a ses chances !
6. Nancy 27 points (+5), 7V, 6N, 5D par Florent
Certes, l’ASNL pointe au 6e rang, à sept points du podium après 18 journées écoulées. On ne peut ignorer non plus que Nancy a clôturé l’année 2014 par 4 défaites consécutives en championnat, en ayant marqué un seul but grâce au Clermontois Avinel contre son camp. Néanmoins, la formation coachée par Pablo Correa n’a pas dit adieu à ses rêves de montée. D’une part parce qu’une équipe qui est restée invaincue en L2 de mi-septembre à fin novembre n’a pas pu devenir mauvaise du jour au lendemain. D’autre part parce que les Nancéiens possèdent, en compagnie de Créteil, la deuxième meilleure attaque de l’antichambre de l’élite avec 25 réalisations et que son attaquant le plus efficace (9 buts), Mana Dembélé, muet lors des cinq dernières rencontres, va bien finir par retrouver le chemin des filets. Surtout, les statistiques sont implacables : à huit reprises sur les dix exercices précédents, le trio de tête à Noël ne fut pas celui qui grimpa en L1 cinq mois plus tard. Le Mans (8e) en 2004, Grenoble (6e) en 2007, Ajaccio (6e) et Dijon (9e) en 2010 ainsi que Troyes (10e) en 2011 étaient mal embarqués en décembre avant de connaître un bonheur printanier. Idem pour Caen l’an passé qui occupait, à cette même période, la 8e place à cinq longueurs de Lens, troisième. Enfin, les Lorrains vont recevoir Brest (23e journée) et Troyes (33e journée) lors de la phase retour avec en ligne de mire un déplacement à Dijon (38e journée) qui pourrait revêtir l’aspect d’une finale pour l’accession.
Avec un point de moins que l’AS Nancy, Angers, Laval et Auxerre pointent respectivement aux 7,8 et 9ème rangs. Pourront-ils se mêler à la lutte à la montée ? Le SCO devra faire mieux qu’en 1ère partie de saison mais en a sans doute les moyens, le Stade Lavallois et l’AJA peuvent aussi être la belle surprise de cette seconde partie de saison en passant la vitesse supérieure, en transformant leurs nombreux matchs nuls en victoires ! La seconde partie de championnat s’annonce bien palpitante !