L’heure est à l’inquiétude pour le club du SM Caen en Ligue 2, alors que le classement est très peu réjouissant pour les Normands. Seizièmes du championnat après la 17e journée, avec cinq points de retard sur le premier non relégable, le Stade Malherbe est dans le dur sportivement et ne montre pas beaucoup de signes de progression. Même s’il est tôt, trop tôt dans le mandat de Bruno Baltazar pour émettre tout de suite un jugement, le temps presse pour le coach portugais qui doit vite remettre les siens sur les bons rails, au risque de voir la situation lui échapper.
À lire aussi >> Romain Thomas (SM Caen) : « Je ne suis pas du genre à baisser les bras »
Intervenant de l’émission « Allô Malherbe » de la radio Ici Normandie, l’ancien coach de Caen en Ligue 1 et en Ligue 2 Patrice Garande a réitéré son inquiétude concernant l’avenir. Pas seulement du point de vue sportif, mais aussi du point de vue de ce qui fait Malherbe un club à part dans le paysage du football français.
Le point de vue de Patrice Garande sur la défaite (0-1) contre Clermont
« Un entraîneur, en 4 jours, ne peut pas changer grand chose. Même si on a vu quelques prémices, on n’a pas tout à fait vu ce qu’il avait annoncé. J’ai vu un tout petit peu de mieux sur l’animation offensive personnellement, mais on n’a toujours pas été efficaces. On est toujours dans la même situation. J’avais déjà dit avant la trêve qu’on était dans une situation d’urgence. Contrairement à ce que pensaient les joueurs d’après leurs propos d’après match, là, on l’est encore plus. »
À lire aussi >> SM Caen – Bruno Baltazar après Clermont (0-1) : « On a montré des qualités mais ce n’est pas suffisant »
Des joueurs qui n’en font pas assez
« Je ne veux pas nécessairement prendre les cas des joueurs un par un, mais un joueur comme Valentin Henry doit en faire beaucoup, beaucoup, beaucoup (il se répète) plus ! Un joueur comme Romain Thomas aussi, il est capitaine, leader, il doit emmener et harranguer ses coéquipiers. De temps en temps mettre du rythme, sortir balle au pied. Ce sont des choses qui ne se font pas en ce moment. On se contente de peu. »
« Les joueurs ont l’impression de donner le maximum, je ne pense pas qu’ils trichent et je pense qu’ils sont sincères, mais il faut leur faire comprendre qu’ils peuvent faire plus et que pour ça, il ne faut pas non plus s’économiser la semaine. Leur maximum à eux ne suffit pas ! Est-ce que quelqu’un aujourd’hui va prétendre qu’on joue autre chose que le maintien ? Aujourd’hui, on est en difficulté, on est dans le dur. Si même chez nous, on ne s’impose pas au moins dans le pressing, on va être en difficulté partout. »
À lire aussi >> Laurent Batlles (Clermont) : « On met Caen cinq points derrière, il y a une petite marge »
Une perte d’identité pour le SM Caen ?
« Ce qui explique également les banderoles des supporters, c’est qu’ils ont l’impression que leur club perd son identité. J’étais enthousiaste de voir un investisseur français, Kylian Mbappé, arriver avec toute son histoire au SM Caen, il connait le club et je pensais que ça ne pourrait être que bien. Finalement, on a la sensation de voir le club sous bannière parisienne, avec un fonctionnement qui n’a rien à voir avec ses valeurs, on nous explique qu’on repart de zéro… Les supporters ont l’impression de ne plus reconnaître leur club. Ils ont cette crainte de perdre une identité très forte dans le football français ! Malherbe est suivi et aimé par bien plus de gens que les seuls amateurs de football dans le Calvados. Ça va bien au-delà de ça. C’est ça aussi leur crainte, outre les mauvais résultats. »
Source : Ici Normandie (francebleu.fr).
Photo Christophe Saidi/FEP/Icon Sport
