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Ligue 2 – Les ambitions de la famille Arnault, la question du stade, la marque Paris FC… Pierre Ferracci fait le point complet sur le nouveau projet parisien

Alors que le Paris FC a officialisé ce jeudi être entré en négociations exclusives avec la famille Arnault et Red Bull pour une entrée majoritaire au capital du club de Ligue 2 ces prochaines semaines, le président Pierre Ferracci était l’invité de l’After Foot sur RMC ce jeudi soir afin de faire le point complet sur les prochaines étapes du développement du PFC, actuel leader du championnat.

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Le changement d’actionnariat à venir

« Je ne pouvais pas imaginer meilleure transition pour la suite des événements. Voir un des plus gros patrimoines économiques français à la tête du club, c’est inespéré pour le Paris FC, associé à Red Bull dont la compétence est connu dans le domaine du foot. Je pense que la trajectoire sera bonne. Antoine Arnault le dira le moment venu : ils vont prendre leur temps. Ils ont de grosses ambitions mais ils ne vont pas brûler les étapes. L’objectif est de monter en Ligue 1, c’est essentiel. On a fait 4 fois les barrages lors des 6 dernières saisons. On a plutôt envie d’attraper une des deux premières places cette année. Certains chiffres de la vente circulent, je suis encore en négociations avec certaines actionnaires, des choses se discutent. Je ne peux pas donner le chiffre, mais c’est la meilleure valorisation qui existe pour un club de Ligue 2. »

Les ambitions des Arnault et de Red Bull

« L’ambition première est de grimper en Ligue 1. On n’y est pas encore encore. On a un effectif salué, un staff compétent avec un Stéphane Gilli qui monte en puissance. On a les moyens de monter mais il y a Metz, Lorient et d’autres équipes de Ligue 2 qui rêvent de la même chose. J’avais demandé en priorité de trouver un actionnaire français, ou au moins européen. En Allemagne, tous les grands groupes industriels sont actionnaires ou sponsors des clubs, c’est un modèle qui me plaît. Ce qui fait qu’on est moins dépendant des droits TV et des transferts des joueurs. Red Bull ne vient pas chez nous pour faire de la multipropriété, mais pour conseiller et accompagner le projet de la famille Arnault (…). On peut être ambitieux et raisonnable. L’objectif à terme sera d’être européen. Mais avant cela, il faut franchir les étapes. On a des exemples très proches de nous qui montrent que mettre beaucoup d’argent d’un coup ne marche pas tout le temps pour remporter la Ligue des Champions ou être européen chaque année comme l’OM. Si la famille Arnault a des ambitions, c’est d’être dans la première partie de tableau de L1. »

La future rivalité contre le PSG ?

« Je vois un vrai derby à terme en Ligue 1 contre le PSG. Toutes les grandes villes européennes ont au moins deux clubs. Pas chez nous. Je vois dans cette ouverture de capitale quelque chose qui donne un signe au football français. Et il faut que d’autres nous accompagnent. Il faut exploiter à fond les richesses et le potentiel du football parisien. Je rêve d’avoir une équipe dont la colonne vertébrale soit francilienne, il y a de quoi faire. La famille Arnault découvre le foot et ils mettent à-côté d’eux les capacités de Red Bull. Ils vont renforcer le centre de formation et les infrastructures. Quand j’ai repris le club, on était sans domicile fixe. Il faut aussi régler la question du stade. »

La question du stade

« On a gagné 40% de supporters depuis la mise en place de la gratuité du stade Charléty. L’affluence moyenne aujourd’hui se situe entre 5000 et 6000 spectateurs pour le moment et on va monter en puissance avec les résultats. Les négociations pour être à Jean-Bouin la saison prochaine sont en cours avec le Stade Français, qui sous-loue déjà au FC Versailles en N1. On payera le juste prix pour le stade, mais on ne va pas payer n’importe quoi parce qu’on a des nouveaux actionnaires. Il faudra changer la pelouse synthétique, cela fera du bien aussi aux rugbymen. Ma culture corse me fait tourner vers l’Italie. Je trouve que le modèle de l’Atalanta Bergame est intéressant pour attirer du monde. Si on monte en L1, je suis sûr que Jean-Bouin sera plein. Après, l’autre problème est l’identité du club. Ce ne sera ni celle du Red Star, ni celle du PSG. On a une culture de formation des jeunes, on a un public populaire. On aura des tarifs attractifs. Même avec la puissance de la famille Arnault, on ne peut pas avoir la stratégie qui fait du Soft Power (Le Qatar au PSG, ndlr) et qui est prêt à perdre beaucoup d’argent. Ce qu’on peut attendre de la famille Arnault, c’est de développer la marque Paris FC. Si la famille va chercher Red Bull, ils font de l’événementiel de haut niveau autour du sport. On ne va pas durer éternellement sur la gratuité, mais on restera accessibles. Je n’ai rien contre le PSG, mais on n’aura pas la même stratégie. »

Source : After Foot

Photo Dave Winter/FEP/Icon Sport

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