La reprise de la Ligue 2 se déroule dans 11 jours. Et la programmation des trois premières journées du championnat a crispé l’environnement du championnat. Sans plus de communication, la LFP a décidé, à la demande de beIN Sports, de changer les cases horaires qu’elle avait elle-même annoncé lors de l’appel d’offres pour 20224-2029. Le groupe qatari, qui a acquis 100% des droits TV de la L2 contre 40 millions d’euros par an, a demandé que le multiplex se déroule le vendredi soir (et non plus le samedi à 19h), et que le match de clôture se dispute le lundi soir (20h45), et non pas le dimanche (13h).
De suite, les supporters ont prononcé leur mécontentement sur les réseaux sociaux, à l’image du communiqué cinglant délivré par l’Association Nationale des Supporters (ANS). Dans le même mouvement, le Malherbe Normandy Kop (NMK) appelle tout simplement au boycott de la reprise du championnat jusqu’à nouvel ordre si les choses ne changent pas. En effet, beaucoup de supporters de tous les clubs de Ligue 2 ont acheté leur abonnement au stade en se basant sur les matchs le samedi et le dimanche. Plus difficile, avec le travail et la vie perso, de pouvoir se libérer facilement le vendredi soir ou le lundi soir…
! Le Malherbe Normandy Kop a publié une lettre ouverte pour exprimer sa contestation face au retour du multiplex le vendredi soir.
Le MNK boycotte la reprise de la Ligue 2 jusqu’à nouvel ordre ! #BoycottBeInSports pic.twitter.com/wj7oFc1UYD
— Malherbe FC (@MalherbeFC) August 3, 2024
Chez les dirigeants, cette annonce sans vraiment de consultation préalable est aussi difficile à comprendre. Une réunion est prévue ce lundi 5 août, mais pourra-t-elle changer l’issue ? Le président de Laval, Laurent Lairy, s’est déjà positionné contre ce changement de taille. Le Red Star a aussi clairement affiché sa protestation samedi avant son match amical à Auxerre avec des t-shirts « Le Foot c’est le week-end ». Les Ultras icaunais ont aussi chargé beIN Sports sur une banderole. Pour le président d’Amiens et du collège Ligue 2, Bernard Joannin, interrogé par L’Équipe, la situation de monopole de beIN rend sans doute difficile un retour en arrière.
« Quand vous faites appel à des médias pour être partenaires de votre Championnat et qu’ils le diffusent, il faut prendre en compte leurs méthodes de distribution. C’était une demande ferme dans le cadre du partenariat avec beIN que le Championnat de L2 se déroule le vendredi. Il ne faut pas oublier qu’ils ont acheté les droits télé à hauteur de 40 M€, qui est un chiffre très important ». De son côté dans le même article, Claude Ferrandi (président de Bastia), ne partage pas vraiment ce point de vue. « Ça nous déplaît quand même. C’est compliqué pour les supporters et j’ai peur que les stades ne soient pas remplis. La fréquentation était en hausse, et là, on casse la dynamique qui a été enclenchée, le travail qui a été fait. » La réunion de ce lundi risque d’être animée entre les différentes parties…