Un chapitre important de l’histoire très riche du Sporting Club de Bastia va s’ouvrir au cours de cette saison 2024-2025 en Ligue 2 ! Outre les travaux du Stade Armand-Cesari qui vont durer environ 18 mois, l’équipe professionnelle et le staff ont entamé leur mue en cette période de mercato estival pour préparer un championnat à 18 qui sera plus relevé que jamais. Accompagné de son président Claude Ferrandi, Frédéric Antonetti a été interviewé sur la chaîne YouTube de l’institution corse. Le Directeur technique, à la casquette de « coordinateur sportif », a pris la parole pour présenter sa vision à moyen terme au SCB, en souhaitant – comme il aime à le dire – préparer la réussite du club, mais pas la programmer pour une date précise.
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« J’ai exposé au président ma vision du football, qui correspond à Bastia. Je pense bien connaître Bastia et quelle politique sportive mettre en place. On va faire de la post-formation. On ne va pas prendre des joueurs « faits », ce qui ne veut pas dire qu’on ne va jamais en prendre, mais à un moment donné il faut amener des joueurs à très bon potentiel pour avoir de très bons joueurs. Les joueurs « faits », on ne les aura pas, on n’en a pas les moyens. Par contre, on peut prendre des joueurs et les faire évoluer. C’est le projet qu’on propose à tout le monde aujourd’hui, la politique sportive, c’est ça. Le jeune corse qui a du talent et des possibilités, on va s’en occuper. Mais il ne faut pas non plus être démagogue comme je l’entends parfois, en pensant que 50 joueurs corses (de bon niveau) peuvent sortir tous les ans… Ce n’est pas vrai. Quand j’entends ça, je deviens fou. Par contre, il peut y en avoir un ou deux par génération. Et il ne faut pas les louper et s’en occuper, les mettre dans des bonnes conditions pour qu’ils arrivent. »
« Il faut un groupe « pro B », où on fait de la post-formation, de 17 à 23 ans. Où on va intégrer des jeunes qui viennent de National 2, National 3, de DH (niveau R1), en qui on aura vu certaines possibilités. On leur donne la chance de s’entraîner tous les jours, on ne se limite en rien. Ça viendra d’un peu partout, de Corse bien sûr en majorité, mais aussi d’Afrique, du continent… Quand on voit l’équipe de France aujourd’hui, sur 25 joueurs il y en a 9 qui ont un parcours atypique, qui n’ont pas eu un parcours normal, centre de formation, contrat pro… C’est dans cette catégorie-là qu’on veut exister et je pense qu’on en a les moyens. Ce groupe de 24-25 joueurs, il aura des entraînements communs très régulièrement avec le groupe professionnel pour qu’il y ait des ponts, des passerelles, qui font que cette post-formation existe. Bien sûr qu’il faut 16 joueurs majeurs (en Ligue 2), on n’est pas fous, on joue une compétition qui est difficile ! On leur greffera huit jeunes, ce qui a déjà été fait par Claude Ferrandi et son équipe. Il y a une continuité, mais on veut le faire avec une ampleur un peu plus grande, un peu plus large. »
Le retour de Tavenot à Bastia
« Benoît Tavenot, c’est avant toute chose c’est un enfant du club. Il a un amour fou pour le club. On ne peut même pas l’imaginer. C’est déjà un bon point. Ensuite, c’est un formateur dans l’âme. Benoît, sa venue était d’une logique implacable. Il est doué d’une gestion humaine très forte, sur le plan tactique il est très fort… Pour moi, c’est un entraîneur de haut niveau. Et là où les gens vont être surpris, c’est sur sa capacité de travail. Il va falloir le suivre, hein ! Ensuite, il y a Emmanuel Giudicelli qui nous a rejoint, dans le même style, pour le centre de formation. »
Quatre recrues déjà actées, les négociations pour d’autres sont déjà entamées
« Il y a des joueurs en place sur lesquels on va s’appuyer, des joueurs qui ne rentreront pas dans le projet et on a eu la franchise de leur dire. À eux de trouver une solution, s’ils restent là, ils restent là et c’est leur problème ! Mais ils savent au départ qu’ils ne font pas partie de ceux sur qui on compte. On doit faire des choix. Il y aura en gros une dizaine de joueurs qui vont partir, cinq en fin de contrat sont déjà partis et cinq autres savent qu’on ne compte pas sur eux. Mais on respecte les contrats, il faut respecter les hommes. Des fois les choix sont cruels […]. On a déjà une base, des garçons qui ont une maturité, qu’on a rencontrés et sur lesquels on compte, on va en prolonger certains aussi, c’est une politique sportive. Et il y aura environ dix ou onze joueurs qui vont arriver, je pense qu’il y en a six qui sont déjà acquis (en comptant les quatre recrues officialisées Akueson, Mazikou, Rodrigues et Cissé). Des joueurs plutôt jeunes, des joueurs à la relance. On a misé plutôt sur le potentiel, le talent, l’explosivité. On veut une équipe dynamique, explosive, tonique. C’est un football moderne qu’on veut, et il faut composer avec. Ça ne sera pas des joueurs connus ! Mais j’espère que dans 6 mois, dans un an, on les connaîtra. Et que dans 18 mois, encore plus. Je ne vois la réussite sportive qu’à travers cette politique-là. Il y a trois autres joueurs pour lesquels les dossiers sont en bonne voie, mais c’est difficile. Et puis après on se garde une place pour des prêts, des opportunités, mais il faut pour ça attendre que les équipes reprennent. »
Photo SC Bastia