Invité de marque du quatrième épisode du podcast ML2, Stéphane Moulin s’est exprimé au sujet des mandats parfois très courts des entraîneurs de football. Car si le chemin menant au banc d’une équipe professionnelle peut être long et semé d’embûches, il est souvent beaucoup plus rapide et facile de perdre sa place à la tête d’un effectif. L’ancien coach d’Angers et Caen a donné son avis sur ce phénomène ancré depuis de nombreuses années dans les mœurs de ce sport.
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« On a vu des trucs en début de saison, des entraîneurs débarqués au bout de trois, quatre, cinq matchs. Je trouve qu’il y a un petit manque de confiance et j’irai même jusqu’à dire un petit manque de respect. Parce que quand un président ou une équipe dirigeante choisit un coach, il faut accepter aussi l’idée qu’ils ont une part de responsabilité dans l’échec puisque ce sont eux qui l’ont choisi. Je pense qu’il faut laisser un certain temps. Je ne vais pas parler en année, mais au moins en match. Je ne sais pas, sur une durée au moins de dix matchs, pour que le coach ait le temps de mettre en place à minima ses idées […] Aujourd’hui, j’ai comme l’impression que, très souvent, les dirigeants n’acceptent pas qu’il puisse y avoir une année de moins bien. Donc quand il y a une année de moins bien, la seule solution pour qu’elle soit meilleure est de changer de coach. Moi je pense qu’on peut en profiter pour solidifier d’autres secteurs et faire confiance au coach qu’on a choisi. Il y a une chose qui me fait dire qu’on peut, et quelques fois même qu’on doit changer d’entraîneur, c’est quand vous avez le sentiment que vous n’avez plus l’adhésion de votre vestiaire. Quand votre message ne passe plus, que vous n’êtes plus écouté, quand il n’y a plus de connexion avec votre groupe. Parce qu’on a besoin de ça pour réussir. Mais pour le reste, qui dans sa vie n’a pas rencontré une mauvaise passe, que ce soit dans sa vie personnelle ou professionnelle ? Personne. Tout le monde a été confronté à des moments difficiles, et il faut laisser la chance à cette personne qui s’est mise dans une situation difficile de s’en sortir. »
Photo by Christophe Saidi/FEP/Icon Sport