Mis au placard depuis quelques mois par son club de Trabzonspor, en Turquie, Umut Bozok a livré une longue interview au journal L’Équipe sur sa condition de joueur professionnel au sein d’un loft dont il est le seul « résident » – un statut toujours difficile à digérer. Se considérant comme étant traité de manière injuste, l’ancien attaquant de Nîmes, Lorient ou encore Troyes, qui a peu joué en L1 mais s’est révélé en Ligue 2 comme un finisseur hors-pair, raconte ces moments difficiles après cinq mois et huit jours sans participer à un match compétitif.
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« Je sentais une gêne à l’adducteur. J’ai forcé dessus, car il s’agissait d’un nouveau challenge pour moi : regagner ma place. J’ai malheureusement été obligé d’arrêter pour me soigner, début novembre. Le club a pensé que je simulais et que je m’économisais dans l’attente de mon prochain club […]. Je ne suis pas un tricheur ! Jamais je n’ai triché dans ma vie. Cela m’a blessé, qu’ils laissent entendre ça. Quel aurait été mon intérêt de partir dans un autre club, sans rythme ? J’ai profité de mes cinq jours vacances de Noël, où je suis allé dans ma belle-famille à Rennes, pour aller consulter l’ancien docteur de Lorient. Il m’a diagnostiqué un début de pubalgie. Tu ne sais jamais trop où la douleur se loge. Un jour, ça va mieux, un autre, non. À mon retour à Trabzonspor, j’ai expliqué tout cela aux dirigeants, mais ils ne m’ont toujours pas cru. J’ai suivi un nouveau protocole, j’allais beaucoup mieux, et l’entraîneur voulait que je revienne, dans la mesure où Onuachu était parti disputer la Coupe d’Afrique des nations. Et la veille de recevoir Galatasaray, le directeur sportif m’a téléphoné pour m’annoncer que je serai hors du groupe pendant trois, quatre jours. Je n’ai pas compris. »
Un retour en France serait-il envisageable ?
« Étant donné l’étiquette d’attaquant de Ligue 2 qui est la mienne en France et que je déteste, un jour oui, mais pas à court terme. Les gens me l’ont collée, alors que je n’ai pas beaucoup joué en Ligue 1 (30 matches, 2 buts et 3 passes). Ma carrière reste particulière. Ce qui m’arrive est injuste et m’attriste. Après avoir goûté à la Coupe d’Europe et à la sélection turque, j’avais envie de disputer l’Euro 2024 en Allemagne, le deuxième pays des Turcs. Cela aurait pu être un moment incroyable pour ma famille et pour moi. Au lieu de cela, je vais devoir continuer à travailler seul et dur, avec Denis Pignol, mon préparateur physique personnel. »
Source : lequipe.fr
Photo Pascal Della Zuana/Icon Sport