Championnat

Bilan de mi-saison (15/20) : L’ASSE, capable du meilleur comme du pire

L’ASSE a vécu cinq mois de compétition agités. D’une série d’invincibilité dorée, à une crise provoquée par cinq défaites consécutives, en passant par un changement d’entraîneur, les Verts ont tout connu lors de la première partie de leur deuxième saison en Ligue 2. Désormais septièmes à trois points du top 5, tous les espoirs sont permis pour les Stéphanois au moment d’aborder la nouvelle année, mais il faudra impérativement retrouver de la régularité.

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Après une saison 2022/2023 plombée par un début d’exercice raté, l’objectif de l’ASSE était clair : surfer sur la dynamique plutôt positive instaurée lors de ses six derniers mois de compétition. Avec 38 buts marqués en 19 journées et une rapide remontée au classement, les Verts semblaient avoir pris la pleine mesure de la Ligue 2, et leur seconde saison se devait d’être celle de la confirmation. Mais l’été stéphanois a été mouvementé, et a sûrement un peu bouleversé les plans de Laurent Batlles, lui qui attachait tant d’importance à ses pistons ainsi qu’à l’influence de Jean-Philippe Krasso dans le secteur offensif.

Le dénouement du feuilleton Niels Nkounkou voyait ce dernier faire ses valises pour l’Eintracht Frankfort, après une demi-saison à 6 buts et 8 passes décisives. De son côté, Krasso, auteur de 17 buts et 12 passes décisives, s’envolait pour l’Étoile Rouge de Belgrade. Deux départs conséquents, qu’il fallait rapidement combler. Pour les remplacer, les arrivées d’Ibrahim Sissoko, dans un registre totalement différent de son prédécesseur, de Mahmoud Bentayg, longtemps blessé, de Stéphane Diarra, ou encore le retour de blessure de Gaëtan Charbonnier, n’ont pas encore convaincu.

Un début de saison à tâtons et un changement de formation

Les premiers rendez-vous ont donc été particulièrement compliqués pour Saint-Étienne. D’abord refroidi par un but tardif de Grenoble lors de la J1 (0-1), Laurent Batlles a rapidement été plongé dans le doute, passant plusieurs journées à expérimenter et à s’entêter avec un système à trois défenseurs pour lequel il ne semblait plus avoir les profils adéquats. Après deux matchs nuls décevants face à Annecy (1-1) et au VAFC (0-0), l’ancien joueur du Forez, à la doctrine d’ordinaire si claire, décidait de faire preuve de plus de pragmatisme et repassait sur une ligne défensive de quatre joueurs.

Une décision payante, puisqu’elle représentait le point de bascule vers ce qui allait être la meilleure période de l’ASSE cette saison. Revigorés par l’efficacité de la charnière Briançon-Batubinsika, les Stéphanois perdaient de leur allant offensif de l’an passé, mais gagnaient en solidité et parvenaient à décrocher des succès essentiels. Parfois à l’arrachée, tout de même, comme peuvent en témoigner le but sur le fil de Moueffek à Troyes (1-0), ou ceux de Cafaro puis Sissoko dans les dix dernières minutes du match face à Dunkerque (2-0). Même sans la maîtrise de la totalité de leurs rencontres, avec dix matchs consécutifs sans défaite et une victoire contre Angers (2-0) qui les plaçait au second rang au soir de la 12e journée, l’on commençait à se demander s’ils avaient finalement trouvé la formule pour jouer un rôle prépondérant dans la course à la montée.

La fin de l’ère Batlles, et l’arrivée de Dall’Oglio

Malheureusement pour eux, rien n’est aussi simple pour les Verts depuis leur redescente. Les absences prolongées de Dylan Batubinsika ainsi que de Gautier Larsonneur, deux garants de cette encore fraîche imperméabilité, sont venues fragiliser la ligne arrière et replonger l’ASSE vers ses vieux démons. Alors qu’ils auraient pu provisoirement prendre la tête du championnat, le jour même de la célébration des 90 ans du club, les Stéphanois faisaient preuve d’une stérilité offensive inquiétante et étaient finalement punis par un but du parisien Gory (0-1). Leur première défaite depuis la deuxième journée, avant d’en concéder 4 autres d’affilée, dont une claque chez le concurrent auxerrois (2-5). Arrivé à l’été 2022, Laurent Batlles ne survivait pas au cinquième revers sur la pelouse du Roudourou (1-3) et laissait sa place à Olivier Dall’Oglio. Pas encore de révolution, mais du mieux sur le plan comptable pour l’ancien entraîneur de Montpellier, qui a réussi à mettre fin à l’hémorragie avec un point heureux gratté à Bordeaux (0-0) et une victoire importante face à Bastia (3-2).

La trêve est arrivée à point nommé pour le nouveau coach, qui a sûrement pu profiter de cette pause pour travailler sur le système à implanter, mais aussi sur le mercato de janvier. Car l’an passé, c’était à cette période que l’ASSE s’était renforcée, avec notamment Larsonneur, Appiah ou Nkounkou, pour réaliser une seconde partie de saison bien plus proche de leurs espérances initiales. Cette année, avec le top 5 en ligne de mire et le retour des play-offs, les Verts ont encore des raisons d’espérer. Reste à savoir si la venue d’Irvin Cardona sera accompagnée d’autres éléments nécessaires à Olivier Dall’Oglio pour faire en sorte que la greffe prenne rapidement.

Photo by Daniel Derajinski/Icon Sport

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