Rien ne va plus au Nîmes Olympique, qui jour après jour perd un peu plus de sa crédibilité en tant que club professionnel ! Relégué en National 1 en 2023 seulement 2 ans après sa descente de Ligue 1, le club gardois n’arrive toujours pas à se remettre dans le droit chemin, sportivement comme en coulisses. Beaucoup accusent sont président Rani Assaf d’avoir provoqué tout ceci à cause d’un manque criant d’intérêt et d’investissement. Au sein d’une interview réalisée par 90 Football, l’ancien formateur et entraîneur du NO en Ligue 2 Bernard Blaquart livre toute sa douleur et sa tristesse pour ce club qu’il affectionne particulièrement, et dans lequel il sentait déjà le vent tourner avant son départ.
À lire aussi >> Ancien de Ligue 2 – Fethi Harek sur Nîmes : « Je pense qu’à un moment, il faut que les joueurs menacent d’arrêter de jouer »
« C’est catastrophique. C’est facile de dire que cette situation était prévisible, mais je l’avais déjà senti bien avant que je parte de Nîmes, il y a quatre cinq ans de cela quand le club était en Ligue 1. De très mauvaises décisions ont été prises à ce moment-là et on sentait venir tout ce qui arrive aujourd’hui… Beaucoup de gens découvrent la catastrophe aujourd’hui, mais elle a ses origines il y a quatre ou cinq ans. Il y avait des signes qui montraient que ce club allait s’écrouler. Il y a eu des décisions qui étaient ridicules, petites, mais la plus grave qui a été prise c’est l’arrêt du centre de formation il y a trois ans. Quand vous êtes en Ligue 1 et que vous avez 10 ou 12 joueurs dans votre groupe qui sont formés au club, qui vous ont fait monter, qui vous ont maintenu et derrière vous fermez le centre de formation, c’est complètement incompréhensible ! Ce qui faisait la force de ce club n’existe plus aujourd’hui. »
« Le club est à l’abandon, voilà. Un club ça se construit, ça se bâtit et quand vous le déconstruisez, il arrive ce qu’il arrive. Aujourd’hui les terrains d’entraînement sont des champs de patates, il y a des moisissures dans les vestiaires, pas d’eau chaude pour les joueurs, pas de public au stade, plus de centre de formation, une réserve qui joue en R1 et qui est à la peine, il n’y a plus d’U19 nationaux, les U17 sont très mal… C’est un club qui est à l’abandon complet ! Nîmes va devenir un petit club amateur si rien n’est fait. Même à partir d’aujourd’hui, il faudrait des années et des années pour reconstruire quelque chose en repartant de la base. Il y a l’équipe professionnelle qui est ce que tout le monde voit, et il y a tout le reste qui n’est plus fait ou qui est mal fait. Pour moi, c’est beaucoup de tristesse parce que je me suis investi dans ce club-là. J’habite dans la région, il y a un public extraordinaire à Nîmes qui n’attend que ça ! C’est une déception pour tout le monde. Pour moi, le problème c’est de réagir maintenant alors qu’il aurait fallu le faire il y a quatre ou cinq ans. »
« Le club lui appartient (à Rani Assaf, ndlr.), alors il fait comme il veut. Je me demande comment fait l’entraîneur (Frédéric Bompard, ndlr.) pour garder la motivation, pour travailler dans des conditions… Dans certains clubs amateurs, les conditions de travail sont bien meilleures ! J’ai dit à Rani Assaf ce que j’avais à lui dire quand je l’ai croisé il y a deux ans et même l’année dernière encore. Je lui ai dit ce que je voulais lui dire, comment je voyais les choses pour essayer de redresser la barre. Après, il fait comme il veut. Aujourd’hui, le club n’est pas dirigé. Je ne sais pas quelles sont ses intentions, le problème il est là. Quelles sont ses intentions ? Personne ne le sait. Est-ce qu’il veut vendre ? Est-ce qu’il veut s’en débarrasser, le garder ? S’il le garde, il faut qu’il nomme un Directeur Général et qu’il lui donne les clés du camion. Mais c’est quelqu’un qui a du mal à faire confiance alors il ne le fera pas. »
Photo Alexandre Dimou/Icon Sport